Maillage cantonal : base décisive des JA
S'impliquer au sein des JA, c'est à la fois un moyen de défendre son métier ou sa future installation, de la sécuriser, mais aussi de dynamiser son territoire, dans la convivialité.
T out part de la base. Et la plus petite échelle, chez les Jeunes agriculteurs, c'est le canton. Dans le Cantal, le territoire compte une vingtaine de sections et chacune tient - ou a tenu - son assemblée générale. Une année sur deux, elles sont électives. C'est le cas cette fois, où les adhérents sont appelés à reconduire leur bureau ou à en élire un nouveau. Il est en général composé de 6 à 8 membres issus des 20 à 30 d'adhérents.
Camille Engelvin, animatrice responsable des JA 15, se réjouit d'une excellente participation cette année et d'une relative facilité à trouver des candidats. "D'autant que quand un groupe fonctionne bien, cela ne prend pas beaucoup de temps à chacun", précise-t-elle. "Chez JA, il n'y a pas de petits ou grands engagements. Il n'y a que des jeunes impliqués", confirme Valentin Delbos, en Gaec à Chaussenac, co-responsable départemental du groupe installation. "Et surtout, c'est cette base qui décide. Chez nous, tout part de là", insiste le responsable syndical.
Les enjeux
C'est dire l'importance de cet enjeu électoral. Car après les cantons, se jouera aussi l'élection d'un bureau départemental en 2024 (actuellement présidé par Mathieu Théron). Une manière aussi de préparer pour 2025 les élections professionnelles à la Chambre d'agriculture. L'heure est donc à la mobilisation de toutes les bonnes volontés et de tous ceux qui s'intéressent à l'avenir de la profession agricole. Il leur reviendra de faire remonter les problématiques rencontrées, mais aussi leur vision pour l'avenir et, pourquoi pas, de bons exemples locaux pour permettre au plus grand nombre d'avancer dans la bonne direction. Ces assemblées générales cantonales sont l'occasion de sensibiliser les jeunes, installés ou non, sur l'importance d'être unis pour défendre le métier. Avec cette même optique, les réunions locales permettent aussi d'aborder une thématique. À Pleaux, par exemple, il a été question des vétérinaires ruraux, avec l'intervention d'Éric Février du syndicat des praticiens et de deux jeunes vétérinaires qui l'accompagnaient.
Les échanges autour des pratiques sur chaque ferme font aussi partie des raisons d'être des groupes locaux. Et, lorsque c'est nécessaire, ils lancent des actions syndicales pour que les revendications qui doivent remonter soient mieux entendues. "Le retournement des panneaux, dans tout le Cantal, en est un exemple", livre Valentin Delbos. Il attribue à une pression constante vis-à-vis des pouvoirs publics quelques réussites, comme la conservation du même taux de Dotation jeune agriculteurs (DJA) lors du basculement de compétence de l'État à la Région, ou encore le taux élevé d'installation dans le Cantal, "le département qui installe le plus".
Autre source de satisfaction, pour rendre le métier plus sécurisant, une contractualisation signée avec l'abatteur Bigard et le syndicalisme (Jeunes agriculteurs et leurs aînés de la FDSEA) pour l'achat de génisses grasses, à un prix intéressant puisqu'indexé sur le coût de production, conformément à la loi Égalim 2. À noter enfin que, pour être toujours plus efficaces, les JA 15 ont constitué des groupes de travail : lait, viande, installation, formation, communication et, nouveau, un groupe pour le foncier. "Car l'accès au foncier s'avère compliqué et, chez JA, on défend l'idée de jeunes bien formés et informés."
Animation du territoire
Voilà pour le tour d'horizon "professionnel" de l'engagement aux JA 15. Mais ce n'est pas tout... "L'échelle cantonale est aussi celle où l'on privilégie la convivialité", s'empresse de préciser Valentin Delbos en citant l'accueil réservé aux hors-cadres familiaux. "Les jeunes sont aussi là pour dynamiser les territoires. C'est pourquoi on organise des bals, des concours agricoles, on tient des buvettes sur divers évènements..." Le point d'orgue étant un (ou plusieurs cantons voisins) désigné(s) pour organiser la "Fête de la terre", évènement d'envergure départementale qui attire des milliers de visiteurs.