Lydiane et Nelly Lafont : une forêt et un patrimoine familial en héritage
Issue d'une famille emblématique de l'histoire forestière lozérienne, Lydiane Lafont a repris la gestion d'un groupement forestier avec l'appui du reste de la famille, notamment sa soeur Nelly. Une confiance forte mais aussi une responsabilité importante pour modeler une forêt chargée d'histoire et de l'empreinte paternelle.
Que peuvent raconter 28 hectares de forêts de part et d'autre d'une crête à Saint-Germain-de-Calberte ? Les Cévenols le savent, les forêts ont des histoires et celle-ci particulièrement. Associée dans le groupement forestier du Mas Blanc, Lydiane Lafont n'a pas reçu comme héritage de son père, Jean-Pierre Lafont, qu'une surface boisée. Figure emblématique du monde de la forêt lozérienne, ancien directeur de la coopérative de la forêt privée lozérienne et gardoise, élu à la chambre d'agriculture, auteur, formateur, le paternel incarnait un visage important de la vie forestière du département. Les trois enfants de ce père cévenol sont de purs produits lozériens, « élevées à Mende, avec une mère native de la Margeride » raconte Nelly Lafont, cheffe de projet dans le domaine du patrimoine à Mende. Mais c'est sa soeur, Lydiane qui a choisi, quelques mois avant le décès du patriarche, de saisir le flambeau d'une forêt « que personne ne souhaitait reprendre » parmi les enfants, les neveux ou les frères et soeurs de Jean-Pierre Lafont.
« Mon père faisait tout, il avait les compétences, tout le monde lui faisait confiance » raconte Lydiane, qui exerce comme médecin généraliste, spécialisée en addictologie et sexologie à l'hôpital de Mende. Depuis quatre ans, avec l'aval des autres associés, elle tient entre ses mains l'avenir à donner à cette forêt familiale, quitte à affirmer une vision différente de celle du passé.