Ludovic, de l’étable aux planches
Entre son métier d’éleveur, sa passion pour le théâtre et ses engagements syndicaux, Ludovic Cornil, jeune agriculteur dans l’Allier, témoigne d’un équilibre de vie précieux.
Quelle est la typologie de votre exploitation ?
Ludovic Cornil : Je suis installé sur la commune d’Arronnes en pleine montagne Bourbonnaise dans le département de l’Allier. Nous sommes trois associés en GAEC sur une exploitation en bovin viande et bovin lait. Venant d’une famille d’agriculteurs, j’ai naturellement fait des études dans le milieu agricole avec un goût plus prononcé pour l’élevage laitier. En 2013, j’ai eu l’opportunité de reprendre une ferme de vaches laitières et j’ai donc démarré l’aventure avec deux autres jeunes agriculteurs en hors cadre familial.
Pourquoi avez-vous poussé les portes du syndicat JA ?
L.C. : Même si je voue une véritable passion à ce métier, il reste prenant et je ne souhaitais pas investir mon temps à 100% dans l’exploitation. Je souhaitais casser la routine et rencontrer des jeunes agriculteurs autour de chez moi. C’est pourquoi, je me suis investi dans mon canton que je préside, puis à l’échelon départemental, où j’assure désormais le rôle de secrétaire général. Il est important d’échanger sur les méthodes de travail et de s’ouvrir aux autres. Une des missions principales de JA est de communiquer sur le métier. Je me retrouve complètement dans cet objectif. C’est important d’expliquer aux gens la réalité de nos métiers.
Un métier, aussi prenant soit-il, vous vous en échappez de temps en temps pour rejoindre le théâtre…
L.C. : Depuis cinq ans, j’ai effectivement rejoint une troupe de théâtre campagnard qui compte également trois autres agriculteurs. Depuis que je pratique, je suis plus à l’aise à l’oral, ce qui m’a bien aidé dans mon rôle de secrétaire général. Pendant l’hiver, nous écrivons nos textes puis nous répétons une fois par semaine à partir du mois de janvier.
Chaque année, nous nous produisons dans la salle polyvalente d’Arfeuilles pour douze représentations tous les samedis soir et dimanche après-midi de mars à début avril. Bien évidemment avec mon travail, je m’organise pour jouer la première partie afin de filer avant la fin de la pièce m’occuper de mes bêtes. Il est très important pour un agriculteur de se dégager du temps afin de s’aérer l’esprit sans aucun impact négatif pour l’exploitation.
Sophie Chatenet