Loup en Corrèze : les revendications de la FDSEA et des JA de la Corrèze
Suite à la confirmation de la présence du loup en Corrèze, une cellule loup a vu le jour en début d’année 2022.
Suite à la confirmation de la présence du loup en Corrèze, une cellule loup a vu le jour en début d’année 2022.
À l’occasion de la première réunion de cette instance départementale, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs, aux côtés de la Fédération des chasseurs, de la Chambre d’agriculture, de l’Association des maires de Corrèze, ont constitué un collectif « L’élevage en plein air plutôt que le loup ».
Contrairement aux associations environnementales ou au PNR qui plaident pour une cohabitation entre l’élevage et la population lupine, le collectif a, quant à lui, dès la première réunion, demandé le classement de la Corrèze en Zone Difficilement Protégeable (ZDP).
Qu’est-ce qu’une Zone Difficilement Protégeable ?
Une ZDP est une zone au sein d’un front de colonisation du loup (cercle 2) où la mise en place de mesures de protection des troupeaux est particulièrement difficile. Cette définition correspond bien à la Corrèze, où l’élevage ovin et bovin est développé dans toutes les communes en petits troupeaux morcelés et où le maillage forestier est très développé. Dans ce cas de figure et sur la base du rapport d’étude conjoint des Chambres d’agriculture du Limousin, la demande de classement en ZDP formulée par la FDSEA et des JA est justifiée.
Dans une ZDP, les tirs de défense et de prélèvements peuvent être autorisés sans que les troupeaux bénéficient de mesures de protection (ni clôtures, ni chiens) dans les conditions suivantes :
- pour les tirs de défense simple : autorisés sans autre condition,
- pour les tirs de défense renforcée : possibles lorsque le troupeau, malgré le recours aux tirs de défense simple, a subi au moins trois attaques successives dans les douze derniers mois précédant la demande de dérogation ou se situe sur une commune sur laquelle au moins trois attaques ont été constatées au cours des douze mois précédant la demande de dérogation dans des troupeaux ayant mis en œuvre les tirs de défense simple,
- pour les tirs de prélèvements simple ou renforcé : autorisés lorsque les attaques de loup sur les troupeaux persistent malgré deux autorisations de tir de défense renforcée dans une période maximale de douze mois.
L’intérêt d’un tel classement repose donc sur la possibilité pour un éleveur qui n’a pas mis en place de moyens de protections de se défendre en cas d’attaque et d’obtenir une indemnisation pour les dommages subis.
Simplification des procédures et efficacité des tirs
La FDSEA et les JA insistent également sur la nécessité de simplifier les procédures d’obtention de tirs. En effet, dès lors qu’une attaque se produit, il est admis que dans les 24 à 48 heures suivantes, le loup retourne sur les lieux de l’attaque. Cela va dans le sens des demandes portées lors des manifestations de ce début d’année.
Les syndicats soulignent que l'obligation de solliciter une autorisation pour faire appel aux louvetiers diminue considérablement l’efficience des tirs, au regard des lenteurs administratives. Enfin, les JA et la FDSEA encouragent la généralisation de l’usage de lunettes thermiques pour tous les détenteurs d’une dérogation de tir.
Le défi pour l’élevage en Corrèze
Les éleveurs de Corrèze sont déjà confrontés à de nombreux défis : dérèglement climatique, crises sanitaires, normes toujours plus nombreuses et évolutions sociétales. Le retour du loup dans les zones d’élevage représente une contrainte supplémentaire, jugée inacceptable par la FDSEA et les JA. Les deux syndicats plaident donc pour des mesures plus souples et plus efficaces, tant en termes de protection des troupeaux que d’indemnisation des pertes. Il est impératif que les éleveurs soient mieux armés pour lutter contre la prédation afin de garantir la pérennité de leurs exploitations.