Londres menace Bruxelles de suspendre le protocole nord-irlandais mais sans trop y croire
Impatient d'obtenir une inflexion de la position europénne sur le protocole nord-irlandais, le Royaume-Uni a menacé l'UE d'utiliser l'article 16 de l'accord sur le Brexit pour suspendre certaines dispositions douanières. Toutefois, Londres aimerait rester dans le cadre de négociations constructives.

En l'absence de solutions rapides par l'UE pour une mise en oeuvre pratique du protocole nord-irlandais, le secrétaire d'État britannique chargé du Brexit David Frost a menacé le 4 octobre, à l'occasion du congrès du parti conservateur, d'utiliser le mécanisme de sauvegarde de l'article 16 de l'accord de sortie de l'UE afin de suspendre unilatéralement certaines dispositions douanières post-Brexit. Toutefois, cette tentative pour infléchir la position bruxelloise en faveur d'une renégociation du protocole semble dès le départ vouée à l'échec. David Frost admet qu'il s'inquiète déjà de ne pas obtenir une réponse qui permette les changements significatifs que Londres attend. Et même si le Royaume-Uni mettait à exécution son plan, David Frost craint que l'UE impose des mesures de rétorsion à travers des droits de douane sur des marchandises pour tout le pays. Par ailleurs, alors que l'UE a toujours refusé la renégociation du protocole, David Frost a également exhorté Bruxelles à « revenir à des propositions ambitieuses » et précisé que « nous les attendons avec impatience et nous sommes donc prêts à faire preuve de souplesse ».