« L’objectif de simplification est raté », déplorent les Vingt-sept
La nouvelle Pac commence tout juste à être mise en œuvre, et les États membres déplorent déjà la complexité administrative qui en résulte. Ils devraient soumettre de nombreux amendements de leurs plans stratégiques à la Commission européenne. Celle-ci présentera d’ici la fin de l’année un premier état des lieux du respect des objectifs pris par les Vingt-sept.
Quatre mois après l’entrée en vigueur de la nouvelle Pac, les ministres de l’Agriculture de l’UE, réunis le 25 avril à Luxembourg, ont fait un premier bilan de la réforme de la Pac. Et le constat est sans appel : c’est « malheureusement une occasion ratée en matière de simplification », résume la France. L’Allemagne déplore, elle aussi, un dispositif « extrêmement complexe » à mettre en œuvre pour les administrations et les agriculteurs. Et la Finlande fait état « des très nombreux soucis » liés au nouveau système de contrôle (avec le passage au dispositif de performance) ou aux bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE). « Les négociations ont été très difficiles, et au final, ces plans sont certainement plus opérationnels (avec de très nombreux détails techniques) que réellement stratégiques ! », convient le commissaire à l’Agriculture Janusz Wojciechowski. Un enseignement à tirer pour la prochaine réforme, selon lui.
Il est prématuré à ce stade de juger l’impact réel qu’aura la nouvelle Pac : la plupart des États membres n’en sont qu’à ouvrir les demandes de paiements directs ou le feront très prochainement et Bruxelles commence à mettre sur pied de nouveaux outils informatiques pour le suivi. Certains États membres (Danemark, Lettonie…) s’inquiètent toutefois déjà du faible intérêt de leurs agriculteurs pour les éco-régimes.