Les voies multiples de l'enseignement agricole
Les atouts et les différents parcours proposés par l'enseignement agricole ont fait l'objet
d'une conférence au Sommet de l'élevage, étayée par les témoignages de jeunes étudiants et actifs.
«L'enseignement agricole est un enseignement comme les autres qui fait partie du service public de la formation», c'est par ces mots que Michel Sinoir Directeur de la Draaf AuRA, a ouvert le débat sur "l'enseignement agricole : l'aventure du vivant", dans le cadre d'une conférence qui s'est tenue au Sommet de l'Élevage. L'occasion pour les différents partenaires de présenter la diversité des formations et des parcours, et de casser quelques clichés encore tenaces. Ainsi, contrairement à ce que l'on croit, les filles sont de plus en plus nombreuses à se diriger vers l'enseignement agricole, «elles sont 45% au lycée de Marmilhat» précise Franck Deplat, proviseur adjoint. Les fils/filles d'agriculteurs ne sont plus majoritaires au sein des effectifs ; «à Marmilhat 85% des élèves ne sont pas enfants d'agriculteurs». Enfin l'enseignement agricole ne dirige pas uniquement vers des parcours professionnels agricoles, «il forme aussi aux métiers de service et de l'environnement» selon le directeur de la Draaf.
L'enseignement agricole a par ailleurs de nombreux atouts : la taille moyenne des établissements (250 à 300 élèves), leur répartition sur tout le territoire, la proximité avec le territoire et le monde professionnel, la proximité également avec les jeunes au travers de l'internat... Pour Michel Sinoir, «l'ancrage dans les territoires qu'offre l'enseignement agricole, est un atout pour construire la diversité régionale».
Des partenaires
Parmi les partenaires de l'enseignement agricole, la Région Auvergne-Rhône-Alpes assure une mission relative à l'information sur les métiers et leurs formations. Notamment «elle positionne les équipes éducatives, outille les jeunes et leurs professeurs, accompagne les familles et dynamise le parcours professionnel des actifs» explique Marie-Laure Gironde, Responsable du Service Orientation et Animation Régionale à la Région AuRA. «La volonté de la Région est de créer une agence régionale de l'orientation pour donner de la cohérence aux interventions des différents partenaires dans la formation» poursuit-elle avant de préciser que cette agence devrait «voir le jour début 2020».
Du côté de l'insertion et de l'emploi, les représentants de l'Apecita et de la Commission emploi formation de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont fait valoir «les difficultés à recruter des candidats pour des emplois agricoles».
«L'emploi rural et agricole est en grande tension» souligne Philippe Béaur, délégué régional Apecita. Selon lui, «la désaffection des zones rurales, la défiance face aux pratiques agricoles, les évolutions sociétales n'encouragent pas les étudiants aux formations agricoles. Ils sont moins branchés productions agricoles et davantage tournés vers des projets en lien avec l'environnement». Même discours de Pascal Servier, président de la Commission emploi FRSEA. «Aujourd'hui en Auvergne nous avons plus de 3 000 CDI Temps Plein avec un turn over d'un tiers. La demande augmente et le niveau de compétence progresse également» ; des évolutions auxquelles l'enseignement agricole doit répondre.