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Les producteurs demandent des comptes à leurs entreprises laitières

À l'appel de la FNSEA et de la FNPL? des actions syndicales ont eu lieu ce début de semaine dasn un grand nombre de départements français. En Haute-Loire, la FDSEA et les JA43, ont organisé des rencontres entre des délégations de producteurs et les dirigeanst de 3 entreprises laitières dont le siège social est sur le déaprtement. Face à un prix du lait extrêmement bas, à 210 €/1000 l en moyenne, les agriculteurs ont demandé aux industriels de justifier ce prix de base.Cette première action en appelle d'autres…

Une centaine de producteurs s’était déplacée sur les 3 sites ; ici à Brioude.
Une centaine de producteurs s’était déplacée sur les 3 sites ; ici à Brioude.
© HLP

«Honteux, intolérable, inadmissible, dramatique…» les qualificatifs ne manquent pas pour s’indigner contre les baisses de prix appliquées par les industriels laitiers. «Ils nous prennent pour des guignols…» insiste Jean Julien Deygas, président des Jeunes Agriculteurs de Haute-Loire très remonté contre l’attitude des entreprises laitières. «Quand on va acheter des produits laitiers, ils n’ont pas baissé à l’étal. Les prix du fromage, du lait de consommation, n’ont pas baissé…».
Cette baisse annoncée et appliquée - les producteurs reçoivent ces jours leur dernière fiche de paye d’avril - est inexplicable, selon les responsables professionnels.
Jean Julien Deygas essaie de comprendre : «Il est vrai qu’il y a problème sur le lait spot qui est mal valorisé. Mais ça ne représente que moins d’un tiers des débouchés…». Alors que la FNPL proposait des index pour la recommandation de prix, pour le 2ème trimestre sur une base de 250 ou 260, on arrive aujourd’hui à moins de 210 €/1000 litres. «Ces prix sont pour nous inexplicables» souligne Jean Julien Deygas. Le président de la FDSEA, Gilbert Guignand fait la même analyse. Il ajoute que si les payes d’avril sont faites, le syndicalisme va s’attaquer dès aujourd’hui au problème pour mai et les mois à venir.
C’est pourquoi, dès ce mardi 19 mai, à l’appel de la FNSEA et de la FNPL, des actions syndicales sont conduites dans tous les départements français ; certains départements ont même commencé lundi. En Haute-Loire, des délégations d’agriculteurs de la FDSEA et des JA se sont rendues auprès de 3 entreprises qui ont leur siège social sur le département : à l’usine de Brioude pour SODIAAL Sud Ouest, Beauzac pour la CFVA et à Araules à la laiterie Gérentes. Ce n’est pas une manifestation, c’est une rencontre avec les dirigeants des 3 entreprises, à qui il a été demandé des explications quant au prix du lait appliqué pour avril- mai et juin 2009, ainsi que les tendances pour les mois à venir. Les agriculteurs ne comprennent pas ces baisses. Ils demandent aux entrepreneurs de les justifier.
Par ailleurs les responsables syndicaux se tournent aussi vers les pouvoirs publics pour leur demander de les appuyer et de les aider à trouver une solution. En effet, des prix du lait aussi bas vont mettre à mal des trésoreries déjà très fragilisées.
Cette première action syndicale devrait être suivie dans les semaines à venir d’autres manifestations…

Des éléments d’explication…

À leur sortie des rencontres avec les dirigeants des 3 entreprises, nous avons joint les responsables professionnels ou responsables de sites : Yannick Fialip pour Brioude, Jean-François Quintin pour Beauzac et Denis Fayolle pour Araules.
Pour les 3 sites, l’action syndicale s’est déroulée dans un climat de discussion et d’écoute, mais chacun est resté campé sur ses positions. Les producteurs ne comprennent pas ; les entreprises avancent des arguments vagues et généraux qui n’expliquent pas cette baisse de prix aussi importante.
«Le cours du beurre-poudre qui s’effondre, la baisse de la consommation, la gestion des excédents, trop de lait, du lait allemand qui rentre à bas prix, des entreprises qui perdent de l’argent…» voilà autant d’arguments mis en avant par les dirigeants de Sodiaal, de la CFVA et des Ets Gérentes.
Le bilan de cette première action, en appellera certainement d’autres…

La FNPL a appelé à la mobilisation

«Nous sommes revenus au Moyen-Age. Les producteurs de lait sont les serfs des entreprises et de leurs actionnaires», a lancé Henri Brichart, président de la FNPL, le 14 mai alors qu’il appelait à la mobilisation des éleveurs. Si l’on compare la situation actuelle avec celle de 2006, on constate effectivement une baisse des cours de la poudre de 20% et du
beurre de 6%, explique le syndicat. «Mais ces produits représentent moins de 30% du débouché du lait français. Parallèlement, sur les produits de grande consommation écoulés en France qui constituent 50% du débouché du lait français, on enregistre une hausse des prix de 6% à 10% selon les marques», souligne la FNPL. Enfin, «peut-on occulter qu’entre 2006 et aujourd’hui, les charges des éleveurs ont augmenté de 25%?», interroge la FNPL. Dans ce contexte,
un prix du lait en baisse de 30 % (par rapport à avril 2008) est «incompréhensible, inadmissible et insupportable», résume Henri Brichart. «Ce prix du lait du mois d’avril qui se situe entre 210 et 220 €/1000 litres dépasse l’entendement », conclut-il.

Le Ministère de l'Agriculture lance une mission de médiation

La conjoncture extrêmement dégradée sur le marché des produits laitiers provoque
une situation de forte tension entre producteurs et entreprises au moment de la discussion des prix du lait pour le second trimestre 2009. Cette situation difficile n’est pas uniquement française et résulte de surplus sur le marché européen et mondial.
Michel Barnier, Ministre de l’agriculture et de la pêche, demande une réponse européenne adaptée. Il prendra l’initiative d’un débat au sein du Conseil des ministres de l’agriculture européens qui se réunira le 25 mai.  Sans attendre une décision européenne et face au constat des difficultés de l’interprofession à initier au niveau régional le processus d’élaboration et de diffusion de valeurs entrant dans la composition du prix du lait payé aux producteurs, Michel Barnier et Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'industrie et de la consommation, lancent une mission de médiation entre producteurs, coopératives et industriels. 
L’objectif est :
- de renouer les fils du dialogue interprofessionnel,
- de mettre en place les conditions d’une négociation dans les régions permettant de déboucher sur l’élaboration et la diffusion d’éléments entrant dans la composition du prix du lait pour le 2ème trimestre,
- de rechercher autant que possible une mise en perspective dans la durée des discussions de façon à apporter à l’ensemble des parties prenantes une relative visibilité.
Cette médiation doit permettre de bâtir les fondements d’une compréhension mutuelle retrouvée, indispensable pour aborder les échéances à venir aux premiers rangs desquelles la contractualisation et l’adaptation de la filière dans chacune de ses composantes.
Ces initiatives complètent les actions et décisions d’ores et déjà engagées ou prises au plan national et communautaire pour enrayer la dégradation de la situation économique et financière de la filière : gel provisoire de l’augmentation de 1% du quota, réduction du taux d’allocation provisoire, déclenchement par anticipation des mesures de stockage privé dès le 1er janvier 2009, mise en œuvre des restitutions à l’exportation, mise à l’intervention publique de beurre et de poudre de lait.

Réaction de la FNSEA

Jean Michel Lemétayer président de la FNSEA réagit : " Le Gouvernement vient de nommer deux médiateurs pour calmer le jeu. C’est une bonne chose mais je les préviens tout de suite, il s’agit non pas de faire de la « parlotte » mais de proposer et résoudre… dans les meilleurs délais. Les acteurs doivent se remettre autour de la table pour négocier…
En attendant, les producteurs restent déterminés et jugeront aux résultats. Je les soutiens dans leurs actions…"

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