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Changement climatique
Les leviers d'adaptation existent et certains montrent même un réel intérêt

Le 7 décembre, les experts agricoles présenteront les leviers d’adaptation des pratiques agricoles au changement climatique en Haute-Loire. Explications avec Mathias Déroulède, expert en productions végétales et coordinateur AP3C pour la Haute-Loire.

Mathias Déroulède, expert en productions végétales et coordinateur AP3C pour la Haute-Loire.
Mathias Déroulède, expert en productions végétales et coordinateur AP3C pour la Haute-Loire.
© © HLP

Jeudi 7 décembre, la Chambre d'agriculture de Haute-Loire organise une journée entièrement consacrée au changement climatique en Haute-Loire. Quels sont les objectifs de cette journée ?


Mathias Déroulède : L'objectif est de pouvoir partager avec les agriculteurs et représentants d'OPA, les évolutions du climat que l'on pressent à l'échelle de la Haute-Loire et du Massif-Central. Il s'agira aussi d'évaluer les impacts de ce changement climatique sur les principales productions de notre département (prairies, maïs, céréales, élevage...). Dans un second temps, les experts en productions végétales, filières bovins viande, bovins lait et ovins viande et des éleveurs engagés dans l'expérimentation, présenteront les multiples leviers d’adaptation qui pourraient être mis en œuvre à l'échelle des exploitations.
 

C'est plutôt rassurant de voir que des leviers d'adaptation se profilent...


Mathias Déroulède : Oui c'est vrai, mais attention il n'y a pas de solution toute faite et il revient à chaque agriculteur de mettre en place ses propres solutions adaptées à son système d'exploitation. On peut cependant affirmer que certains leviers montrent un réel intérêt. C'est par exemple le cas de la diversification du système fourrager, qui permet d'étaler les récoltes dans le temps, mais aussi de l'implantation d'espèces plus tolérantes aux évolutions climatiques comme la luzerne ou la fétuque... Certains leviers permettent aussi une meilleure adaptation des troupeaux ; on peut ainsi réduire l'âge au premier vêlage et baisser le taux de renouvellement pour réduire le nombre de génisses et donc maximiser la proportion d’animaux productifs sur l’exploitation. On peut aussi modifier les périodes de vêlage afin de mieux se caler sur le cycle de l’herbe et maximiser le pâturage.
La valorisation du pâturage, en s'adaptant au mieux à la pousse de l'herbe, constitue aussi un vrai levier. D'autres ont été identifiés et ils feront l'objet d'une présentation détaillée le 7 décembre prochain.
J'invite les agriculteurs à participer à cette journée car elle leur permettra de repartir avec des idées d'adaptation à mettre en pratique dès à présent sur leur exploitation. Les conseillers de la Chambre d'agriculture sont à leur disposition pour les accompagner dans l'adaptation de leur exploitation au changement climatique.
 

Ces leviers ont-ils fait l'objet d'expérimentations sur le terrain ?


Mathias Déroulède : Oui par le biais d'essais ou d'expérimentations par des agriculteurs pionniers de Haute-Loire ; ces derniers prennent le risque de faire évoluer sensiblement leur système fourrager et de tester de nouvelles techniques culturales.
 

Quels seront les autres temps forts de cette journée ?


Mathias Déroulède : Outre l'intervention d'un agriculteur en bovins viande référent AP3C, Olivier Tourand, sur le programme Massif Central d’adaptation des pratiques, une table ronde se tiendra dans l'après-midi sur la place des politiques publiques en matière d'adaptation ; ce temps d'échanges sera animé par Charlotte Rolle, directrice de la société Excepto, avec Sébastien Windsor, Président de Chambre d’Agriculture France, Yvan Cordier, Préfet de Haute-Loire, Fabrice Pannecoucke, Vice-Président de la Région, Marie-Agnès Petit, Présidente du Département et Yannick Fialip, Président de la Chambre d’agriculture de Haute-Loire.
 

L'impact du changement climatique est d'ores et déjà perceptible en Haute-Loire ? Quels sont les impacts déjà observables ?


Mathias Déroulède : On perçoit déjà des baisses de rendements sur les productions herbagères lors des printemps secs, un phénomène météo qui devient récurrent ces dernières années. On constate aussi que les périodes sans précipitation sont plus pénalisantes qu'avant, en raison de la hausse des températures et des pertes d'eau par évapo
-transpiration. Les productions estivales comme le maïs sont particulièrement impactées par la dégradation du bilan hydrique. 
Il y a cependant quelques points positifs ; avec cette évolution à la hausse des températures, on peut s'attendre à un allongement de la période de croissance végétale avec des débuts de printemps et d'automne plus favorables.

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