Les énergies renouvelables, un secteur intéressant pour la diversification agricole
Mardi 4 mars, le Cerfrance Lozère a tenu son assemblée générale à la salle des fêtes d’Antrenas. Après une première partie statutaire, les adhérents ont pu écouter deux conférences : la première sur les résultats économiques de la ferme Lozère et la seconde portant sur la place de l’agriculture dans le monde des énergies renouvelables.
Mardi 4 mars, le Cerfrance Lozère a tenu son assemblée générale à la salle des fêtes d’Antrenas. Après une première partie statutaire, les adhérents ont pu écouter deux conférences : la première sur les résultats économiques de la ferme Lozère et la seconde portant sur la place de l’agriculture dans le monde des énergies renouvelables.

En économie agricole, l’instabilité semble d’actualité. D’autant que les mauvaises nouvelles se sont accumulées ces dernières années, entre conséquences du changement climatique et crises sanitaires à répétition.
Cependant, ont expliqué Annabelle Barthélémy-Dubost, Élodie Atger et Didier Cayroche, « entre 2017 et 2023, la valeur ajoutée a progressé malgré une période chaotique », et ce dans toutes les productions. Et les résultats se maintiennent depuis 2023. Mais, lorsque l’on regarde de plus près, de fortes hétérogénéités se dessinent
Des résultats économiques en hausse
Mettre en parallèle les deux critères de performance et robustesse peut paraître paradoxal, mais au vu des explications de Didier Cayroche et Élodie Atger du Cerfrance Lozère, et Annabelle Barthélémy-Dubost du Cerfrance Alliance Massif central, ces deux données ne sont pas si opposées. « De 2017 à 2023, on a une période qui a été un peu chaotique, en termes d’aléas climatiques, de contexte géopolitique, conjoncturel, etc. Mais malgré tout, on a des résultats qui se sont globalement maintenus et qui ont même progressé », ont souligné les trois conseillers. Pour arriver aux résultats présentés ce 4 mars, les conseillers se sont basés essentiellement sur la valeur ajoutée, « une donnée peu utilisée en comparaison avec les résultats ou l’EBE, par exemple », a noté Annabelle Barthélémy-Dubost. « Il nous a paru intéressant, cet indicateur, au vu du contexte chaotique, de voir comment cette valeur ajoutée a progressé ». Une valeur ajoutée définie comme la richesse qui est dégagée par l’entreprise (hors subventions, ce sont les richesses produites par les ateliers qui sont prises en compte), par le travail qu’elle fournit, à partir des ressources qu’elle a à sa disposition, et desquelles on déduit les frais de manœuvre.
Cette donnée permet notamment de souligner que « les systèmes sont conçus pour être résistants, ils ont su s’adapter et continuer à créer de la richesse ». « La valeur ajoutée est tirée essentiellement par les produits, les marchés et les cours », a pour sa part souligné Didier Cayroche. Avertissant cependant que « si on ne travaille pas sur les charges, les gains de productivité que l’on peut avoir vont sûrement partir ailleurs, et plutôt vers l’amont que rester sur les exploitations. D’où une nécessité que les systèmes soient plus robustes pour conserver la valeur ajoutée » sur place. La robustesse permet de dégager une meilleure capacité « à se maintenir stable et viable malgré les fluctuations ».
Les enjeux des énergies renouvelables
Gaël Duszynski, conseiller énergie, et Carine Sarazin, responsable du service juridique au Cerfrance Terre d’Allier ont mené la présentation de la deuxième partie de matinée sur les énergies renouvelables. Un sujet qui intéresse de plus en plus dans les cours de ferme. Que l’on parle de photovoltaïque, d’agrivoltaïsme ou d’autres types d’énergies renouvelables, le plus important reste, avant de se lancer, « de bien réfléchir son projet, et d’être accompagné dès le départ, pour comprendre tous les enjeux ». Chaque étape, a rappelé Gaël Duszynski, est « complexe et longue ». Un avertissement pour souligner qu’il ne faut pas se précipiter. Les énergies renouvelables restent une piste intéressante à plus d’un titre selon le conseiller : « diversification de son patrimoine, les recettes sans besoin conséquent de main-d’œuvre, et participer aux attentes et efforts en matière d’écologie sur le territoire, mais aussi au niveau national ». Gaël Duszynski a profité de sa présentation pour longuement évoquer le photovoltaïque, qui évolue le plus rapidement en France. « La filière solaire photovoltaïque s’est fortement développée en France à partir de 2009. En 2020, la production s’élève à 13,6 TWh (dont 0,5 TWh dans les DROM), en hausse de 11,1 % par rapport à 2019. La filière a bénéficié au cours des dernières années d’une baisse sensible du prix des modules photovoltaïques. L’autoconsommation photovoltaïque est par ailleurs en plein essor ces dernières années. En 2019, elle s’est élevée à 116 GWh », selon les données publiées par le ministère de la transition écologique.
Au sein du photovoltaïque solaire, on trouve différents systèmes : au sol, agrivoltaïsme, en mer, sur toiture, ombrières, et les tracker solaires (qui permettent de suivre le soleil pour augmenter la production). « Pour un projet de photovoltaïque sur bâtiment, il faut compter à peu près deux ans à deux ans et demi pour finaliser toutes les étapes », a souligné Gaël Duszynski. « Il ne faut pas penser qu’un projet énergétique est juste une opportunité pour bénéficier d’indemnités faciles, il y a aussi des contraintes à prendre en compte », a conclu le conseiller.