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Bovins viande
Les éleveurs bovins appelés à retenir au maximum les broutards en ferme

Un mot d’ordre invite les éleveurs à retenir leurs broutards en ferme, face à une baisse des prix jugée injustifiée par la profession. La Haute-Loire rejoint le mouvement.

Broutards au pâturage sur le secteur du Mézenc.
" Depuis des semaines, un éleveur perd 150 € par animal vendu ! ", s’insurge Christian Bajard, coordinateur du Berceau des races à viande du grand Massif central.
© HLP

Face à la baisse continue du cours du broutard, non justifiée par la conjoncture, les éleveurs de races à viande du Grand Massif Central appellent les éleveurs du Massif Central – ceux qui le peuvent et le temps qu’ils pourront – à la rétention des broutards en ferme." Depuis plusieurs semaines, les prix de vente des broutards ne cessent de baisser, et ce, de façon totalement déconnectée des réalités du marché. Rappelons que pour 2020, les exports vers l’Italie sont stables par rapport à 2019, et même en hausse sur la semaine précédente. La demande du marché européen est là. Pourtant, depuis des semaines, un éleveur perd 150 € par animal vendu! ",  s’insurge Christian Bajard, coordinateur du Berceau des races à viande du grand Massif central.Ainsi, alors que le prix d’un broutard devrait être de 3.25 €/kg sur la base de l’indicateur du coût de production national (issu de la méthode validée par les opérateurs de l’Interprofession), il est à ce jour à 2.38 €/kg. Face à cette évolution des prix incompréhensible et inacceptable, les éleveurs de races à viande du Grand Massif central appellent donc les éleveurs du Massif Central – ceux qui le peuvent et le temps qu’ils pourront – à la rétention des broutards en ferme. " Il n’est plus question de vendre à ces niveaux de prix, il est vital de faire remonter les cours rapidement, en cohérence avec les signaux des marchés ", rappelle l’éleveur de Saône-et-Loire.Via diverses actions départementales, les éleveurs du berceau entendent maintenir la pression auprès des quatre exportateurs qui pèsent à ce jour 83% des volumes entre la France et l’Italie. " Les chiffres sont plus têtus que les discours, les éleveurs ont besoin d’une réponse cohérente des acheteurs et des pouvoirs publics face aux signaux des marchés. Il en va de l’avenir des éleveurs de bovin de race à viande dans le Massif central ".

La Haute-Loire rejoint le mouvement

Le mot d'ordre des éleveurs de races à viande du Grand Massif Central est, bien évidemment, suivi en Haute-Loire. Comme partout, dans le département, les éleveurs allaitants subissent la baisse des prix des broutards, une baisse qu'ils ne comprennent pas et n'acceptent pas. "C'est la chute libre" explique Julien Raveyre représentant de la section bovine FDSEA/JA, "alors qu'à cette période ça devrait monter, les prix restent stables au mieux, voire diminuent encore". En Haute-Loire, on produit environ 14 000 broutards par an, qui se vendent pour moitié à l'automne, et le reste en fin d'hiver, selon les périodes de vêlage sur les exploitations. La grande majorité de ces animaux part vers l'Italie et une partie rejoint le Maghreb.La situation n'est pas tout à fait la même que dans le Cantal qui fait partir beaucoup de ses broutards maintenant, mais elle reste néanmoins préoccupante pour nos éleveurs. Voilà pourquoi FDSEA et JA 43 entrent en action : "nous aussi, nous rejoignons le mouvement. Nous invitons les éleveurs qui le peuvent à garder leurs broutards, à attendre pour les vendre, afin de peser sur le marché italien. Je dis bien, ceux qui le peuvent, en fonction du poids de leurs animaux, des stocks fourragers sur leur exploitation, ou encore des places en bâtiments…".Par ailleurs, les responsables syndicaux ont pris contact avec les opérateurs et exportateurs locaux pour leur demander une rencontre dans les jours à venir afin de mieux comprendre la situation et la faire évoluer au plus vite.

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