Entretien
Les dernières priorités d’action d’un président, avant son départ
Dans une entrevue avec la presse locale, le président du Conseil Général de Haute-Loire a évoqué les grands sujets d’actualité tout en faisant part de ses dernières priorités, avant son départ.
Le 23 janvier, le président du Conseil Général, Gérard Roche, a échangé avec la presse locale durant deux heures. Un entretien qui a permis de balayer de nombreux sujets d’actualité et d’évoquer ses dernières priorités d’action pour la Haute-Loire, Gérard Roche ayant annoncé son souhait de mettre un terme à son mandat avant l’été 2014. «Je part avec la satisfaction du devoir accompli» a-t-il indiqué en guise de bilan. A 71 ans, Gérard Roche estime avoir fait «un choix qui s’impose pour des raisons d’éthique».
Redécoupage cantonal : aucun retour à ce jour
Parmi les sujets abordés, la loi sur le redécoupage des cantons a fait l’objet de quelques remarques de sa part : «La loi a été votée. A présent, elle doit s’appliquer au mieux car on ne peut faire abstraction de la loi». Il a toutefois émis quelques réserves à propos de ce nouveau découpage : «On ne sait pas si ces nouvelles entités serviront de nouvelles circonscriptions électorales ou bien comme base pour la réorganisation des services de l’Etat» ; à ce jour, aucune nouvelle ne lui est parvenue sur les ajustements (de zonage) demandés par le département.
Dans un souci de maîtrise de la dépense publique, le gouvernement a récemment annoncé son souhait de redécouper les régions ; une annonce, qui selon Gérard Roche, donne un peu «le vertige» car «nous sortons à peine de plusieurs semaines de discussions sur la réforme des collectivités territoriales, qu’une nouvelle réforme est relancée».
Gérard Roche ne s’est pas montré opposé à ce redécoupage : «Il s’agit de placer les régions dans la dimension européenne pour qu’elles jouent un rôle dans l’économie européenne». Et l’idée de transférer davantage de compétences aux grandes métroples lorsqu’il en existe une et de conserver des départements forts dans les zones rurales (sans métropoles) lui convient plutôt bien.
Aider les maisons de retraite
Gérard Roche nous a fait part de l’un de ses grands sujets de préoccupations : le financement des maisons de retraite de notre département, qui en compte une soixantaine (3000 lits). «On ne peut pas accepter que le prix d’une journée s’élève à 60 euros par jour pour les résidents alors que le montant moyen des retraites altiligériennes s’élève à 880 e par mois (la plus faible moyenne en France) !».
Le coût de l’investissement des maisons de retraite, reporté sur le prix à la journée, est financé par les résidents. En vue de réduire le prix de la journée, Gérard Roche a l’intention de mettre en place une aide à l’investissement pour les maisons de retraites.
La désertification médicale est également un problème qui le préoccupe. «Nous manquons de médecins aussi nous devons revaloriser la médecine générale de famille et nous devons favoriser les centres de soins, qui permettent aux médecins de préserver leur vie de famille». «Si nous ne disposons pas d’une bonne couverture médicale sur notre territoire, tout le travail que l’on a conduit (sur le recul de l’âge d’entrée en maison de retraite, de 75 à 85 ans) risque d’être remis en cause».
Des prestations sociales qui pèsent très lourd
Sur le budget 2014, le Conseil général pourra compter sur une dotation de l’Etat équivalente à 2011 mais Gérard Roche a attiré l’attention sur la lourde somme allouée aux 3 allocations de solidarité nationale (APA, APCH, RSA) qui sont gérées par le département. «27 millions d’euros vont servir à financer ces 3 prestations. C’est le point noir du département !» a-t-il indiqué.
Gérard Roche a cité d’autres priorités d’action : achever le désenclavement de Saugues (20 millions d’euros déjà injectés à ce jour) et réaliser les travaux nécessaires dans le tunnel du Chambon.
Véronique Gruber