Machinisme
Les CUMA mettent le semis direct à l’honneur
La fédération régionale des CUMA d’Auvergne-Rhône-Alpes présente trois types de semoirs directs (à dents, à disques et TCS). La Chambre d’Agriculture en profite pour mener des expérimentations agronomiques.
La fédération régionale des CUMA d’Auvergne-Rhône-Alpes présente trois types de semoirs directs (à dents, à disques et TCS). La Chambre d’Agriculture en profite pour mener des expérimentations agronomiques.
Chaque année depuis trois ans, la fédération régionale des CUMA d’Auvergne-Rhône-Alpes organise avec les Chambres d’agriculture une caravane de démonstration de matériels. En 2021 et 2022, les thématiques abordées concernaient l’épandage du lisier en automoteur et le semis sur prairie productive. « Les sujets sont toujours choisis en concertation avec les CUMA et agriculteurs élus départementaux, en phase avec les problématiques rencontrées sur le terrain » détaille Damien Gayet, chargé de mission agroéquipement à la FR CUMA AuRA. Cette année, la caravane s’est arrêtée dans la Drôme, la Loire et le Puy-de-Dôme, pour présenter des matériels permettant de pratiquer le semis direct.
Intérêts du semis direct
À cette occasion, les équipes de la Chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme ont tenu à intégrer une dimension expérimentale à la démonstration avec l'objectif à terme d’évaluer l’impact du semoir sur le rendement final des parcelles semées. Dans le Puy-de-Dôme, « le semis direct intéresse de plus en plus de monde, et un certain nombre d’agriculteurs ont déjà franchi le pas » rapporte Yoann Ginestière, conseiller agronome à la Chambre d’agriculture. Et pour cause, « en Limagne, 35 000 hectares de blé sont implantés chaque année dont 16 000 sont précédés par des cultures de maïs ». Sur ce territoire, 90% des parcelles sont composés à 40% d’argile. De ce fait, la majorité des céréaliers rencontre des problématiques communes, à savoir des terres difficiles à travailler en conditions humides et des fenêtres d’intervention de plus en plus courtes sur des exploitations de plus en plus grandes. En diminuant (voire en supprimant) le travail du sol, la pratique du semis direct permet de réduire le temps passé au champ et les charges liées à la mécanisation (carburant, entretien des machines…). Par ailleurs, il limite le phénomène d’érosion, contribuant ainsi à conserver le sol, « qui est le premier outil de production des céréaliers » souligne le conseiller agronomique. Toutefois, la suppression du labour implique d’avoir un sol déjà bien structuré, et pose la question de la gestion alternative des adventices.
Expérimentations agronomiques
Le 26 octobre dernier, la demi-journée de démonstration organisée à Bouzel par la FD CUMA du Puy-de-Dôme a sonné le coup d’envoi d’expérimentations menées par la Chambre d’agriculture. Pendant un an, les conseillers quantifieront les différentes composantes de rendement (levée, nombre d’épis, etc) des parcelles, ensemencées avec des grains de blé fournis par Limagrain. Une étude comparative permettra d’évaluer l’impact des six semoirs testés sur trois types de parcelles : la première déchaumée superficiellement, la deuxième passée au broyeur, et la troisième en couvert végétal. « L’idée est de tester la polyvalence des semoirs dans différentes situations, pour aider au mieux les agriculteurs lors de l’implantation du blé » explique Yohann Ginestière.
*CIPAN : culture intermédiaire piège à nitrate.