Les Côtes d’Auvergne en avance sur l’horaire
Les vendanges démarrent dans le Puy-de-Dôme après un été caniculaire où les raisins ont bien failli souffrir de la sécheresse.
Il faudra attendre encore quelques mois pour savoir si 2015 a été l’année de la vigne ou non. D’ores et déjà les vendanges commencent dans le Puy-de-Dôme avec plusieurs semaines d’avance. Malgré les fortes chaleurs sur l’ensemble du département, des hétérogénéités importantes de maturité sont présentes comme l’explique Véronique Sarot, technicienne viticole à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme. : «Les secteurs de l’extrême Sud et du Nord sont plus tardifs. En revanche dans le centre du département, les vignes sont en avance. Certains viticulteurs vont commencer à vendanger cette semaine».
La vigne, plante du soleil par excellence, souffre pourtant elle aussi de la canicule. Passé une certaine température, la plante cesse toute activité physiologique. L’épisode caniculaire du mois de juillet est donc tombé au mauvais moment d’après Olivier Mignard, œnologue à la cave Saint-Verny. «A ce moment là, la vigne était en pleine fermeture de la grappe. Les grains de raisins n’ont donc pas pu se développer convenablement du fait de la chaleur. Les orages qui ont suivi sont arrivés une semaine trop tard. C’est pourquoi aujourd’hui, dans les résultats des tests de maturité, nous avons des poids de grains plus bas que d’habitude. Seuls les Gamay d’Auvergne, le cépage autochtone, semble avoir bien supporté la canicule parce qu’il est plus rustique et ce sont de vieilles vignes aux racines profondes». Des raisins plus petits contenant moins de jus ; pour autant rien n’est encore joué. C’est là toute la beauté du vin. Il faudra attendre encore quelques mois pour savoir ce que vaut ce millésime même si certains en ont déjà une petite idée. «Jusqu’à présent tous les millésimes précoces des Côtes d’Auvergne sont bons. Ensuite seront-ils plus ronds (moins acide NDLR) que d’ordinaire ? Là dessus nous ne pouvons encore rien affirmer tant que le jus n’est pas sorti des pressoirs. Ce dont je suis certain s’est qu’en 17 ans de carrière ici pas un seul millésime ne se ressemble !»