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Les cinq priorités de la Fédération nationale bovine

À l'occasion d'une conférence de presse, les responsables de la Fédération nationale bovine sont revenus sur les cinq sujets majeurs du moment entre sanitaire, prix et accords de libre-échange.

L'élevage de bovins viande est un des fleurons de la France.
L'élevage de bovins viande est un des fleurons de la France.
© Sophie Chatenet

Michel Barnier nommé à Matignon : une bonne nouvelle pour les éleveurs ?

Souvenez-vous, nous étions en 2009, et Michel Barnier était alors ministre de l'Agriculture. En choisissant dans le cadre du bilan de santé de la Pac, de réorienter les aides directes en faveur de l'élevage à l'herbe, et de redonner du souffle aux producteurs d'ovins, le Savoyard avait sans conteste marqué des points auprès du monde de l'élevage. Aujourd'hui chef du Gouvernement, Michel Barnier est donc attendu au tournant, alors que le plan d'élevage dans les tuyaux depuis plus d'un an, patine. « Michel Barnier, c’est quelqu’un qui connaît les dossiers. Il a l’expérience de l’agriculture. Ce serait inconcevable qu’il ne nomme pas à l’agriculture, une pointure qui maîtrise les sujets (N.D.L.R. : à l’heure où nous bouclons ce numéro, nous ignorons encore le nom du nouveau ministre) », indique Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine. Alors que le Sommet de l'Élevage ouvrira ses portes le 1er octobre à Clermont-Ferrand, les revendications des éleveurs allaitants sont intactes : « A date, 90 % des sujets sont encore là. Peu de choses ont bougé, ni sur le sanitaire, ni sur la fiscalité, ni sur les prix avec un renforcement de la loi Ega… », estime Cédric Mandin, secrétaire général de la FNB.

MHE, FCO : urgence vaccinale et fluidité du commerce

Alors que les foyers de FCO se multiplient et que la MHE progresse, les éleveurs allaitants déplorent l'inertie du Gouvernement Attal : « Il s’était engagé sur la mise en place d’une vraie stratégie vaccinale. Pour autant, il a fallu se battre au mois d’août pour obtenir des vaccins gratuits sur la FCO. Ils arrivent mais le retard pris ne se rattrapera pas car redisons-le, l’anticipation par le vaccin reste la meilleure solution. Sur la MHE, deux millions de doses ont été commandées mais le problème c’est que le besoin est de 20 millions de doses. Par ailleurs, nous attendons des réponses sur la prise en charge des mortalités et des pertes indirectes… », résume Patrick Bénézit. Seul motif de satisfaction, la fluidité des échanges commerciaux. « Grâce à la reconnaissance* d'une majorité de pays européens soient des animaux vaccinés soit des tests sanitaires, le commerce se poursuit. Le temps où les blocages sanitaires étaient synonymes de baisse de prix est révolu », estime l'éleveur cantalien.

Prix : pas encore au coût de production

Pour les responsables professionnels, alors que la demande est soutenue, et que la situation sanitaire n'est donc pas de nature à bloquer les échanges, il manque encore 70 centimes d'euros du kilo pour atteindre le coût de production. « Nous attendons que la loi Ega soit respectée, et contrôlée. Les opérateurs ont besoin de bétail, il y a une tension qui doit inciter à contractualiser au niveau du coût de production notamment chez les engraisseurs. Il faut que cela se développe sur l’ensemble de la chaîne », insiste Cédric Mandin.

Des récoltes d'herbe perturbées, un satellite toujours défaillant

Même si le niveau de pousse de l'herbe a été exceptionnel cette année, force est de constater que l'excès de pluviométrie a été dommageable pour beaucoup d'exploitations agricoles. Les fourrages sont globalement de piètres qualités et les achats de paille ont été rendus compliqués par une moisson décevante. Dans ces conditions, les outils de gestion de risque ont à nouveau montré leur limite. « Ils sont complètement obsolètes pour le monde de l’élevage. Quand le satellite ne voit pas la grêle, les inondations, la sécheresse, le dispositif doit changer, on doit revenir à des enquêtes de terrain », résume le chef de file de la FNB.

Mercosur : pas d'accord « c'est non négociable »

Enfin alors que la Commission européenne ambitionne de boucler en novembre prochain lors du Sommet du G20 à Rio de Janeiro, l'accord de commerce international entre l'UE et le Mercosur, les éleveurs persistent et signent : c'est non. « Nos élevages durables doivent être reconnus par Bruxelles, qui doit faire preuve d’une cohérence politique en refusant de signer des accords de libre-échange avec le Mercosur notamment. La France doit s’opposer de manière très ferme à la signature de cet accord. On est en attente d’une position forte du Gouvernement et du Chef de l’État sur ce sujet », conclut Patrick Bénézit.

 

* Un règlement européen est en cours de modification. Il permettrait d'élargir la reconnaissance des vaccins et des PCR à l’ensemble du territoire européen.

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