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Les chasseurs veulent être associés à toutes décisions d’ordre environnemental

Les 8 000 chasseurs recensés dans le Cantal sont conviés à l’assemblée générale de leur fédération départementale que préside Jean-Pierre Picard. 

MM. Picard et Nicolaudie, respectivement président et directeur de la Fédération départementale de chasse, préparent l’assemblée. 
MM. Picard et Nicolaudie, respectivement président et directeur de la Fédération départementale de chasse, préparent l’assemblée. 
© Renaud Saint-André
Pas de préfet, ni de représentant de l’État. Pas même l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).  En raison des prochaines élections, le droit de réserve s’appliquera donc lors de l’assemblée générale de la fédération départementale des chasseurs du Cantal. Ce qui, ce samedi 7 avril, n’empêchera pas l’association que préside Jean-Pierre Picard de passer les messages auxquels lui et son conseil d’administration sont attachés. Dont la présence à parité avec la cause environnementaliste dans l’ensemble des structures déjà existantes ou dans les prochains organismes qui seront créés avec pour vocation la défense de la nature.

Déjà agréées

La commission présidée par Guy Michaud a planché sur le sujet.  Didier Lamberet devrait présenter un exposé informatif, lors d’un rapport technique au cours duquel seront notamment évoqués les ­dossiers Natura 2000 ou les chartes des parcs régionaux, comme celui des Volcans d’Auvergne. “Qu’est- ce-que c’est ? Quelles sont leurs vocations ? À quoi correspondent des classements de réserve ?”... Autant de questions qui devraient trouver réponses. D’autant que - tous les chasseurs ne le savent peut-être pas - les fédérations départementales et régionales sont autant d’associations déjà officiellement agréées au titre de la protection de la nature. L’idée qu’une agence nationale de la nature voit le jour, ne pourrait logiquement se faire sans les représentants de ceux dont la principale mission est la gestion des espèces sauvages. Un sujet que pourrait aborder Bernard Baudin, président de la fédération nationale des chasseurs et qui, pour la première fois, assistera aux travaux de la fédération du Cantal, samedi 7 avril (voir ci-dessous). Il devrait aussi faire une synthèse des États généraux de la chasse qui se sont tenus l’an dernier et sur l’assemblée générale de la fédération nationale du 20 mars à Paris. Si au niveau de l’Hexagone le sanglier pose un sérieux problème, Jean-Pierre Picard modère en relevant que le Cantal ne fait pas partie de la liste noire des départements les plus touchés par le fléau. À titre de comparaison, si on en tire en moyenne entre 6 000 et 8 000 dans des départements particulièrement exposés, avec seulement 2 500 individus abattus, le Cantal fait figure de zone “acceptable”. Pour preuve aussi, et surtout, le nombre de dégâts qui est resté stable lors de la dernière campagne. Le directeur de la fédération, Jean Nicolaudie, relève toutefois des périodes “en dents de scie”, avec notamment quelques semaines assez difficiles juste après le dégel hivernal. Les territoires ne sont pas non plus tous logés à la même enseigne, avec des secteurs plus sensibles dans le sud du Cantal et en bordure des départements limitrophes du Lot, de l’Aveyron et de de la Corrèze. Aussi le président Picard avoue-t-il rester “vigilant” sur ce dossier qui pourrait susciter quelques réactions.

 

Sanglier et nuisibles

Autre sujet réputé sensible et dont il sera question samedi à Aurillac : la notion d’espèces nuisibles. Les évolutions successives des textes font qu’il n’y a pratiquement plus d’espèces reconnues nuisibles, hormis le rat musqué et le ragondin qui ne suscitent dans aucun milieu de sympathie particulière, notamment en raison de leur fort pouvoir de reproduction. Le renard pose davantage problème. “Avéré nuisible, les modalités de destruction sont si restrictives qu’il ne peut être chassé”, résume le président départemental des chasseurs, convaincu que pratiquement aucun renard ne sera abattu.  Certes, dans les zones où pullule le campagnol terrestre, la nouvelle pourrait être bien accueillie. “Si la présence d’un prédateur retarde le cycle il n’empêchera pas les dégâts du rongeur sur les prairies”, tempère cependant Jean-Pierre Picard, rappelant au passage que le renard qui attrape un rat taupier peut s’avérer être le même que celui qui va s’attaquer à un poulailler.  En revanche, les réalisations du plan de chasse de la dernière saison sont satisfaisantes pour la plupart du gros gibier, avec 98 % des 4 238 chevreuils attribués ou les 95 % des 523 cerfs. Comme tous les ans, les réalisations sont plus mesurées pour les mouflons ou les chamois où seulement la moitié des effectifs attribués a été abattue.  Enfin, la fédération rappellera son attachement au volet formation, mais aussi sensibilisation à la pratique de la chasse auprès d’un public jeune : des interventions au lycée de Volzac, à Saint-Flour sur la découverte des grands animaux, les plantations de haies, un travail pédagogique sur la bécasse et la bécassine a porté ses fruits. D’une part, en livrant une autre image de la chasse ; d’autre part en provoquant quelques nouvelles adhésions.

 

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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