Les cartes en main pour devenir acteur du rural
Profitant de la refonte du parcours à l’installation, les JA toilettent leur école de responsables.
On ne change pas une formule qui a fait ses preuves, sauf quand c’est pour lui apporter une plus-value : c’est l’esprit du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) qui a décidé de profiter d’un parcours d’accompagnement à l’installation refondu pour revisiter sa formation “Devenir acteur en milieu rural”. “Tout est dans le titre”, indique Julien Fau président de la structure départementale. “Notre objectif reste inchangé, complète Clément Raymond, membre du bureau des JA et du groupe en charge du rapport d’orientations 2009 qui sera présenté le 3 avril lors du congrès du syndicat. À savoir, faire découvrir aux futurs agriculteurs tout ce qui les entoure : les organisations professionnelles agricoles (OPA), la dynamique et la qualité de vie de leur territoire et leur montrer que tout cela ne peut fonctionner que si des gens s’impliquent”.
Renouveler les troupes
Car la vocation première de cette session est bien de mettre le pied à l’étrier à ces futurs chefs d’exploitation. “On constate partout une tendance au non-engagement des jeunes que ce soit dans les instances agricoles, y compris syndicales, les outils mutualistes ou les associations locales”, poursuit le jeune éleveur laitier. Un “chacun chez soi, chacun pour soi” qui épargne d’autant moins le milieu agricole que ce dernier voit la taille des exploitations s’agrandir au mieux à main d’œuvre constante. “Sans compter les effets du papy boom sur la génération de bénévoles actuellement à l’œuvre”, avance Julien Fau.
Susciter l’ouverture
Alors pour ces jeunes syndicalistes, ce tremplin vers le collectif est devenu indispensable. Et efficace : une majorité de la quinzaine de jeunes qui suivent cette formation chaque année (soit 10 % des installations aidées) se retrouve aujourd’hui au conseil d’administration ou dans les équipes cantonales JA, au sein de comités de fêtes, conseils municipaux... Pour optimiser ce chemin vers la responsabilité, le syndicat a décidé de l’intégrer dans le nouveau dispositif d’accompagnement à l’installation, validé par le ministère de l’Agriculture. À compter de l’automne prochain, la formation, ramenée à quatre semaines (successives au centre de Trielle à Thiézac), sera systématiquement proposée à tout jeune en phase d’installation sans pour autant présenter de caractère obligatoire. Elle conserve un volet consacré à la découverte des structures agricoles mais sous une forme différente : celle d’un parrainage de chaque stagiaire par un responsable professionnel d’une OPA. “Le jeune passera une demi-journée avec lui en début de formation pour mieux appréhender les missions et le fonctionnement de cette OPA avant d’en rendre compte plus tard, en présence de son parrain, à l’ensemble du groupe, puis d’assister à un conseil d’administration”, explique Bruno Terrisse, autre contributeur au rapport d’orientations. Une nouvelle formule particulièrement bien accueillie par les OPA, en quête de renouvellement de leurs administrateurs.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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