Crise des revenus
Les agriculteurs bloquent la RN 89 à Rochefort-Montagne
Dans la nuit de lundi à mardi, une centaine d’agriculteurs accompagnés d’une dizaine de tracteurs ont bloqué la circulation routière au viaduc de Rochefort-Montagne. L’UDSEA et les JA participaient à l’action.
Il n'y a pas âme qui vivent à Rochefort-Montagne. Depuis 21 heures, les agriculteurs ont totalement bloqué la circulation, dans les deux sens, obligeant les camions et les voitures qui circulent sur la RN89 a prendre des itinéraires de contournement.
«Ras le bol»
Ils ne veulent plus et ne peuvent plus attendre. Toutes productions confondues, les agriculteurs des cantons de Rochefort, de Bourg-Lastic et quelques voisins venus les soutenir ont décidé de manifester leur ras-le bol. « Une action qui vient de la base » constate avec satisfaction ce producteur de lait d'Heume l'Eglise, « et qui ne doit pas s'arrêter mais qui doit grossir ». Ils sont producteurs de lait, éleveurs de vaches allaitantes ou de moutons. Tous ont en commun des trésoreries d'exploitation à plat et le sentiment que ce pays ne veut plus de son agriculture. Les pouvoirs publics sont directement mis en cause et Jean-Marc Boyer, conseiller général venu soutenir les manifestants, est pris à témoin. Il connaît la situation. « En 30 ans, je n'ai jamais vu une situation pareille » constate t-il.
Le ton monte
Derrière les tracteurs et sous les feux des girophares, les quatre-vingt éleveurs se sont groupés. Les débats portent essentiellement sur la crise laitière. Comment en sortir ? Quelles actions syndicales faut-il faire ? Que faut-il faire pour être entendu ? Bloquer Clermont-ferrand ? Faire la grêve du lait ? Dénoncer l'inaction des collectivités territoriales ? Les avis divergent. Le ton monte et il y a de la tension. Un agriculteur de Bourg-Lastic intervient avec énergie, «Nous ne ferons rien si nous sommes divisés ! ». Finalement, tous sont d'accord pour dire que la défense du revenu et des prix doivent se faire sans attendre et dans l'unité. « La situation est telle que tous les agriculteur du département sont prêts à se mobiliser pour une action d'envergure » explique Bruno Chaput, secrétaire général de l'UDSEA.
Si aucune solution d'urgence n'est trouvée dans les semaines à venir, la campagne française sera le théatre perpétuel de ces actions spontanées de groupes d'agriculteurs qui ne veulent tout simplement pas disparaître dans le silence. La balle est dans le camp des pouvoirs publics.