LENTILLE VERTE DU PUY : La Lentille Verte du Puy attend soleil et temps sec durables
Le 30 juillet, l’ODG organisait une visite de parcelles proches de la récolte. Le point sur la culture.
Les visites de parcelles organisées par l’ODG (Organisme de Défense et de Gestion) de la Lentille Verte du Puy le 30 juillet dernier ont attiré plus de 80 producteurs sur les 3 sites de visite proposés : à Siaugues chez Franck Rocher, Landos chez Guy Ménabé et St Martin de Fugères chez Phillipe Gire.
Ce temps d’échanges sur le terrain visait à dresser un bilan de campagne avant la récolte imminente selon les lieux, et notamment à évoquer l’état sanitaire de la culture et la gestion des adventices. Les données météorologiques de ce mois de juillet traduisent une pluviométrie exédentaire de 300% environ par rapport à la normale ; en année normale, la pluviométrie du mois de juillet avoisine les 60 - 70 mm/m2 contre 180 à 200 mm/m2 cette année. Notons que certains lieux ont reçu plus de 200 mm d’eau, notamment dans le secteur de Siaugues. Cet excès de pluie n’a pas été sans conséquence sur la Lentille Verte du Puy. «Jusqu’à fin juin, l’état sanitaire et le développement de la Lentille étaient bons. Suite à ces pluies, des maladies ont fait leur apparition» explique Bernard Daudet, conseiller Chambre d’Agriculture mis à disposition de l’ODG.
L’anthracnose, la pourriture grise et le botrytis sévissent
La Lentille Verte du Puy est touchée par l’anthracnose, une maladie cryptogamique qui s’attaque à la base de la tige ; la circulation de la sève est perturbée, la plante s’affaiblit et la gousse ne se remplit pas complètement. Et lorsque le plan est versé au sol, des pourritures grises et du botrytis se développent un peu partout sur la plante. Voilà les 3 maladies qui sévissent à l’heure actuelle. Or, la présence de ces maladies menace directement le rendement de la culture : «on risque de subir des pertes conséquentes» indique Bernard Daudet.
Levée d’adventices à la faveur de la pluie
En matière d’adventices, cette forte pluviométrie et humidité ambiante a provoqué la levée de mauvaises graines et des adventices se développent à l’heure actuelle dans les parcelles. Le salissement des parcelles risque donc de perturber les récoltes. Cette visite de terrain a également permis d’évoquer l’efficacité des traitements chimiques sur la culture. «Les produits phytosanitaires nous permettent de maîtriser correctement les adventices. En parallèle, on travaille aussi sur des méthodes de lutte alternative qui donnent de bons résultats sur bleuets entre autres» a indiqué Franck Rocher, responsable de la commission technique au sein de l’ODG.
«Un gros travail est conduit sur la recherche de nouvelles molécules actives sur les adventices. Toutefois, les traitements réalisés sont toujours raisonnés et appliqués à des doses très faibles» ajoute-t-il. «A St Martin de Fugères, sur une parcelle conduite en agriculture biologique, nous avons observé un mélange de lentille et de cameline qui semble prometteur» ajoute Franck Rocher. A présent, la Lentille aurait besoin d’un temps sec et de chaleur. Souhaitons que le temps évolue dans le bon sens !
VÉRONIQUE GRUBER