Légumes : les enjeux environnementaux et sociétaux au cœur des débats
Le 67e congrès de Légumes de France a refermé ses portes le 22 novembre après deux journées consacrées aux combats menés en 2024, à la place des femmes dans la production légumière et à sa nécessaire évolution liée au changement climatique.
Le 67e congrès de Légumes de France a refermé ses portes le 22 novembre après deux journées consacrées aux combats menés en 2024, à la place des femmes dans la production légumière et à sa nécessaire évolution liée au changement climatique.
Cette année, Légumes de France avait choisi Agen pour son congrès annuel. Un territoire qui fait partie du « vivier nourricier de la France avec des productions emblématiques comme la fraise, les tomates ou le pruneau » a rappelé le coprésident de légumes de France Cyril Pogu en introduction du congrès. Un congrès qui avait commencé un peu plus tôt dans la matinée à Boé près du magasin Cœur de village où un Village des Légumes et sa pyramide de légumes de 4 mètres de haut accueillaient notamment les écoles des alentours. Au programme, sous la halle, une matinée consacrée à la découverte des légumes avec des ateliers et des animations autour de la diététique. Avant d’entamer les débats autour des enjeux environnementaux et sociétaux de demain, Légumes de France a détaillé les faits saillants de son activité 2024.
L’actualité de la filière
Les différents intervenants sont revenus sur les travaux menés sur les questions de l'énergie et de la décarbonisation, de l'emploi, sur la situation de la filière bio, sur la souveraineté alimentaire et la situation outre-mer entre autres sujets. Plus précisément, les partenariats concernant la TICGN et la décarbonation ont été abordés.
Légumes de France a fait le point également sur l'emploi saisonnier avec les contrats réservés aux travailleurs étrangers, l'augmentation du plafond TO-DE et sa pérennisation, la récente reconnaissance des métiers de l'agriculture comme métiers « en tension ». Sur la souveraineté alimentaire, les arrivées massives de tomates marocaines sur le marché français font l'objet de discussions entre les ministères de l'Agriculture du Maroc et de la France autour d'une « saisonnalité intelligente » pour les tomates des deux pays. Concernant la filière bio, Légumes de France a rappelé le délai obtenu jusqu'à 2030 sur l'obligation de chauffer les serres aux énergies renouvelables.
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Des tables rondes thématiques
Pour ce 67e congrès, Légumes de France avait choisi de se tourner vers demain en abordant lors de tables rondes deux sujets centraux : les femmes, un futur pour l’agriculture et quel maraîchage sur nos territoires demain face au dérèglement climatique ?
Lors de la première table ronde, après quelques données chiffrées sur la place des femmes en agriculture, les débats se sont orientés vers la question de la légitimité. Les différentes intervenantes ont témoigné de la difficulté pour une femme à entretenir un réseau, à faire entendre sa voix, tout en réaffirmant leurs atouts et la nécessité de s’impliquer davantage.
Le mot-clé de la table ronde du lendemain consacrée au changement climatique était « Anticiper ». En partant de projections cartographiques à l'horizon 2100 présentées par Serge Zaka, agroclimatologue, les congressistes ont pu appréhender l'évolution des cultures auxquelles il faut s'attendre en France. Si aucun légume n'est menacé, en revanche la saisonnalité devra vraisemblablement être modifiée.
En conclusion du congrès, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA a réaffirmé que la profession agricole refusait que « l'Europe soit une passoire. Nous avons besoin d'un changement de logiciel, de simplification, d’aborder les questions d'utilisation et de stockage de l'eau, des produits phytosanitaires pour lesquels nous avons encore trop d'impasses et de production orpheline. Pour autant affamer la population n'est pas une solution et nous ne serons jamais dans la radicalité. »
La CR tente un coup de force
À l'issue du congrès, la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, dont une cinquantaine de membres étaient réunis devant le palais des congrès d'Agen, a tenté de bloquer le départ du président de la FNSEA et des congressistes. « Le congrès de Légumes de France s'est très bien passé avec des thèmes très intéressants et des congressistes très satisfaits, résume Alain Brifeille, président de la FDSEA du Lot et Garonne. Je ne comprends pas l'action menée par la Coordination rurale, action qui a été condamnée par l'ensemble de la classe politique locale. Les agriculteurs également condamnent cette action qui donne une image très négative du syndicalisme et nous décrédibilise devant les décideurs nationaux et européens. Je constate aussi que nombre d'agriculteurs de la Coordination rurale ne se sont pas associés à cette manifestation. Je salue notre président Arnaud Rousseau pour son sang-froid et tout notre réseau qui ne réagit pas à la violence par la violence. J'invite aussi tous les médias à vérifier à l’avenir les informations qui leur sont relayées ».
Pour autant affamer la population n'est pas une solution et nous ne serons jamais dans la radicalité. » commente Arnaud Rousseau.