Étude
L’économie limousine est à la peine
La période estivale coïncide pour l’Insee avec l’heure des bilans. Après une année 2011 très morose, le premier semestre 2012 ne s’annonce guère mieux.
2011 n’aura pas été l’année de la reprise économique. Partout dans le monde, la croissance a fait défaut. En Europe, la France surnage tant bien que mal. En Limousin aussi, l’année a été difficile malgré l’espoir laissé par les chiffres du début d’année. Il y a tout juste un an, l’Insee relevait en effet des signes positifs pour l’économie limousine. La reprise qui avait alors lieu en France semblait toucher aussi notre région. Les exportations étaient en hausse, l’emploi salarié également notamment dans le secteur des services, le chômage restait stable. Malgré tout, les chefs d’entreprise interrogés demeuraient prudents, évoquant une sous-utilisation des capacités de production et l’irrégularité de la reprise. Ils ont eu le nez fin. Douze mois plus tard, les chiffres du premier trimestre n’ont pas tenu leurs promesses. Premier signe de ralentissement, la création d’entreprise a reculé (‑14%) avec seulement 4300 créations en 2011. Les défaillances d’entreprises ont été plus nombreuses (+11%). Tous les secteurs ont été touchés. Les seuls à enregistrer une embellie ont été le transport et l’hôtellerie de plein air. Côté emploi, sur l’ensemble de l’année 2011, l’emploi salarié a chuté de 0,6%, soit 900 emplois en moins. C’est l’intérim qui en a fait d’abord les frais, suivi par la construction. Dans ce secteur, seule la construction résidentielle a résisté à la crise, les travaux publics, déjà en difficulté en 2010 ont poursuivi leur chute. Les services, traditionnellement moteurs de l’emploi limousin, ont stagné. En revanche, pour la première fois depuis longtemps, l’industrie limousine est redevenue (légèrement) créatrice d’emplois. Le chômage a progressé de 0,4% pour atteindre 8,5% de la population régionale. Même s’il reste inférieur au taux national (9,4%), sa progression a été plus rapide. Corollaire du chômage, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 2%. 39700 personnes étaient concernées en 2011 ce qui représente 5,3% de la population, un chiffre inférieur à la moyenne française (6,2%).
Depuis le début de l’année, la tendance se confirme. Globalement, l’activité économique se tasse voire régresse comme c’est le cas dans l’agroalimentaire. Idem pour le secteur de la construction. Le redressement de l’intérim permet de stabiliser l’emploi salarié, qui sans lui serait en chute. Le chômage a d’ores et déjà progressé de 0,4% au premier semestre, s’établissant à 8,9%. Bref, l’atonie semble être le maître mot pour 2012.