Le robot trait mais l'éleveur veille
Au Gaec de la Fenasse, la nouvelle installation de traite avec robot, signée Delaval, satisfait les associés.
Voilà un an que la nouvelle installation de traite est en fonctionnement au Gaec de la Fenasse à Vernassal lieu-dit Montagnac. «Aujourd’hui, c’est un vrai bonheur d’être éleveur laitier» nous dit Michel Chouvier l’un des associés qui est en charge de ce poste sur l’exploitation, devant ses vaches calmement installées au cornadis, attendant sagement de se faire traire ou couchées dans les logettes sur tapis ou sur l’aire paillée. Le tout nouveau bâtiment abrite en effet 2 robots de traite pour 115 vaches.
L’éleveur explique le choix de cette nouvelle installation. «J’en avais ras-le-bol… la contrainte physique, mal aux épaules, est difficile à supporter avec le poid des années. Et par ailleurs, pour traire 85 laitières, il fallait compter 2 fois 2h à 2 ou 2 fois 2h30 seul, nettoyage compris. Dans 5 ans environ, les 2 jeunes du Gaec se retrouveront seuls après mon départ et celui de mon épouse… Problème de main d’oeuvre à terme et de pénibilité, voilà ce qui nous a conduits à opter pour le robot».
Des portes intelligentes
L’installation est signée Delaval. Michel Chouvier est aujourd’hui pleinement satisfait de cet équipement dont il nous décrit les principaux atouts. Voyons d’abord l’ergonomie de l’ensemble. Les deux robots sont au coeur du bâtiment avec une petite aire d’attente de 100 m2 équipée de portes intelligentes qui gèrent la circulation des vaches. Les vaches qui entrent dans cette aire ne peuvent en ressortir qu’après être passées par un poste de traite. À leur sortie, à la lecture de leur boucle d’identification, elles seront dirigées vers l’aire paillée pour les vaches les plus faibles, les logettes ou le couloir d’alimentation. «Ce système est très intéressant pour un meilleur suivi des animaux» souligne Michel Chouvier.
Ainsi les vaches sont libres dans la journée pour se faire traire quand elles le souhaitent. Les plus grosses productrices peuvent passer 4 à 5 fois par jour au poste traite. Avec une année de recul, Michel Chouvier estime que cette méthode a permis une hausse de la production. «La traite est plus dynamique, elle est stimulée…».
De plus la surveillance sur écran, pour chaque vache apporte à l’éleveur des informations précises et fiables qui lui permettent d’intervenir en cas de problème. «J’avais un peu peur de n’avoir plus assez de contacts avec mes vaches… Au final, c’est le contraire. Quand je traisais je ne voyais que la mamelle, maintenant je vois mes vaches en entier».
Michel Chouvier reconnaît qu’il faut un temps d’adaptation pour les vaches, environ 6 mois selon lui, mais aussi pour l’éleveur : «au début, j’étais stressé, inquiet, tout le temps l’oeil sur l’ordinateur. Je passais 4 fois par jour… aujourd’hui je passe 1 h le matin et 1h le soir dans mon troupeau et à l’ordinateur». Le robot s’occupe de la traite, mais l’oeil de l’éleveur reste irremplaçable. Et c’est pour cela que Michel Chouvier est «un éleveur laitier heureux» parce qu’il a retrouvé l’essentiel de son métier, le suivi de son troupeau vache par vache, sans la contrainte de la traite.
DOSSIER
Cette semaine dans l'édition papier de La Haute-Loire Paysanne (N°2905 du jeudi 4 mai 2017) un dossier de 4 pages est consacré à la traite.
Choisir son équipement avec la salle de traite épi ou TPA, le roto intérieur ou extérieur ou le robot ; l'hygiè,e de traite, la mono traite en élevage Lacaune… autant de sujet traités.