Le risque de voir les zones rurales devenir les oubliées de la TNT
Seule une partie des émetteurs devrait être équipée pour la diffusion numérique, avec le risque de nouvelles zones blanches.

“Le scandale caché de la TNT”. C’est sous ce titre accrocheur que l’hebdomadaire Le Point a relayé récemment sur son site Internet les inquiétudes grandissantes d’élus, craignant que les progrès promis par le basculement de la télévision analogique à la télévision numérique terrestre (TNT) ne soient au final synonyme pour plus de quatre millions de téléspectateurs (soit 1,5 million de foyers environ) d’un écran noir, fin 2011, échéance annoncée de ce transfert.
La bonne affaire des chaînes
En effet, malgré l’obligation faite aux chaînes d’assurer la diffusion de leurs services par voie hertzienne terrestre en mode numérique auprès de 95 % de la population française, le projet des pouvoirs publics d’équiper en numérique seulement 1 676 des 3 700 émetteurs relayant actuellement la télévision analogique va laisser sur la touche près de 10 % des habitants. “Et ce, dans plus de 40 départements majoritairement situés en zones rurales, et de montagne ou moyenne montagne du fait de leurs caractéristiques géographiques et humaines”, alerte le Cantalien Vincent Descœur. “Mais aucun département n’est épargné. On pourrait même voir certains quartiers d’une même ville couverts et d’autres pas”. Dans le Cantal, on estime à plus de 1 500 les foyers concernés par ces zones blanches. Le député Descœur a fait de ce risque d’accentuation de la fracture numérique et des inégalités territoriales l’un de ses combats parlementaires du moment. “C’est véritablement une question de principe : autant on pouvait concevoir que le déploiement des nouveaux services liés à la téléphonie mobile ou l’ADSL requièrent une part de financement en provenance des collectivités locales, autant c’est franchement insupportable d’imaginer solliciter une nouvelle fois ces collectivités ou laisser des habitants dans l’obligation de s’équiper en réception satellitaire pour un service gratuit”. Surtout quand le coût d’équipement d’un relais peut atteindre 100 000 euros et la charge de fonctionnement annuelle entre 35 000 et 50 000 euros. Pour le Cantal, l’équipement des 60 relais non prévus par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) nécessiterait plus d’un million d’euros annuels à trouver dans la poche de collectivités déjà saignées par ailleurs. Difficile à avaler quand on sait aussi, qu’au passage, les chaînes vont réaliser une économie de plusieurs dizaines de millions d’euros selon le député cantalien.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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