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Le revenu agricole s'est effondré en 2009

Pour la seconde année consécutive, les agriculteurs ont vu leur revenu s'effondrer. La baisse du revenu net d'entreprise agricole par actif non salarié a atteint en 2009 34,4 % en moyenne, après avoir reculé de 20,3 % en 2008, selon la Commission des Comptes de l'Agriculture. Toutes les productions ont été frappées mais avec d'importantes disparités. Les producteurs laitiers ont été les plus touchés avec une chute de 54 %.

Les plus touchés ont été les producteurs de lait.
Les plus touchés ont été les producteurs de lait.
© S.Leitenberger/Réussir

Les chiffres officiels viennent de confirmer la situation de crise qu’ont vécue tous les agriculteurs en 2009 et les manifestations qui ont suivie. Après avoir reculé de 20,3 % en 2008, le revenu net d’entreprise agricole par actif non salarié aurait plongé de 34,4 % en 2009 en termes réels, selon la Commission des comptes de l’Agriculture réunie, le 14 décembre. Toutes les productions ont été frappées : la baisse des prix agricoles a atteint 8,8 % en moyenne et la valeur de la production agricole a décru de 5,5 milliards d’euros, dont 2,8 milliards d’euros pour la production végétale, et 2,7 milliards pour la production animale et cela malgré une conjoncture météorologique plutôt favorable pour l’ensemble des productions agricoles.
Ni la chute des prix des aliments (-11 %), ni celle de la facture énergétique (-35 % pour le prix du fuel), ni le maintien des subventions ne sont parvenus à corriger l’effondrement des prix des productions végétales et des productions animales.

Producteurs de lait : - 54 %

Bien entendu les plus touchés ont été les producteurs de lait. La chute du prix du lait amorcée en 2008, s’est poursuivie en 2009 : il a diminué en moyenne de 16 %. La collecte ayant également diminué à cause de la crise. Résultat : leur revenu a chuté de 54 %, malgré la réduction des charges.
Les céréaliers ne sont guère mieux lotis. Malgré une production record, les prix se sont effondrés : la baisse du prix du blé est estimée à 25 % : le retournement du marché mondial et le poids des stocks pesant sur les cours. Pour l’orge, la baisse est encore plus importante de l’ordre de 35 % en raison d’une demande peu soutenue et d’un stock de report important. Pour le maïs, la baisse est plus  modérée (-7 %), sous l’effet d’une production mondiale en recul et d’une demande soutenue poussée par l’éthanol.
Pour les oléagineux, la récolte s’est accrue de 15 % en raison de l’augmentation des surfaces et des rendements. Mais les prix se sont effondrés : 18 % pour le colza et 20 % pour le tournesol du fait de la forte progression des récoltes mondiales. Egalement en net progrès la récolte de protéagineux (+29 %), mais avec des prix en net repli. Seules les betteraves ont échappé dans une certaine mesure à la crise avec une production en hausse  (+9 %) et des prix maintenus par rapport à 2008 (+1 %).
Bref pour les exploitations de grande culture, la hausse du coût des engrais achetés à une période de prix élevés, a joué défavorablement. Et malgré des achats fortement réduits, les charges de consommations intermédiaires ont peu varié par rapport à 2008. Si bien que le revenu des exploitations spécialisées en céréales et protéagineux chuterait de 51 % par rapport à 2008.

De grandes disparités

La crise n’a pas épargné non plus les productions fruitières et légumières. Malgré une réduction des surfaces de vergers, les récoltes de fruits ont été abondantes en 2008. Mais les prix n’ont pas suivi, ceux d’été, comme ceux des pommes et des poires, cet automne. Les récoltes de légumes ont légèrement décru et les prix ont diminué pour les tomates et les carottes, alors qu’ils ont mieux résisté pour les choux-fleurs. Les producteurs de pommes de terre ont vu les prix chuter. Au final, le revenu des producteurs s’est effondré de 53 % pour les exploitations fruitières et de 34 % pour le maraîchage et l’horticulture.
Situation contrastée pour la viticulture. Certes la production de vin s’est redressée en 2009 après trois années de baisse. Mais les prix se sont améliorés en viticulture courante, alors qu’ils ont régressé en viticulture d’appellation. Conséquence, le revenu des premiers a progressé de 39 %, celui des seconds a reculé de 8 %.
Dans les productions de viande, la conjoncture bovine n’a guère été porteuse. Les prix des gros bovins et des veaux se sont repliés de 3 %, ceux des porcs de 7 %. Mais la baisse sensible du coût de l’alimentation animale entraîne un net recul des dépenses d’approvisionnement. Ainsi le moindre poids des charges permet une relative amélioration du revenu des éleveurs bovins viandes en 2009 (+17 %), qui n’efface pas la baisse cumu lée de 52 % des années précédentes. Idem pour les producteurs de porcs et de volailles qui voient leur revenu progresser de 10 % malgré la diminution des prix à la production.
Egalement en progrès, le revenu des éleveurs ovins qui voient leur revenu s’améliorer de 22%, en raison d’une amélioration des prix, malgré un recul des volumes.

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