Le plan « strongles » en automne
Le rendez-vous d’automne
Une gestion adaptée des strongles dans les deux premières années de vie des bovins s’avère primordiale, l’automne constitue une période de bilan et d’adaptation de son plan antiparasitaire.
Pour être efficace en matière de gestion du risque parasitaire « strongles », que ce soit à l’aide de mesures agronomiques ou médicales, deux rendez-vous sont incontournables :
- Au printemps, pour définir la stratégie à adopter pour la saison de pâturage à venir.
- À l’automne, pour tirer le bilan de la saison passée et mettre en place, si nécessaire, un traitement antiparasitaire adapté. C’est l’objet de cet article.
- Un rendez-vous facultatif peut advenir en cours d’été s’il y a apparition d’un épisode parasitaire clinique ou si des évènements non-prévus ont modifié l’exposition des animaux aux parasites (cf. article du 6 juillet 2012).
Pour une vision plus globale sur le plan de maîtrise du parasitisme dans son troupeau, vous pouvez consulter : http://www.gdscreuse.fr/?page_id=233.
Une gestion primordiale des strongles dans les deux premières années de vie des bovins
Une gestion adaptée des strongles dans les deux premières années de vie des bovins s’avère primordiale pour deux raisons principales :
- Les jeunes sont très sensibles à ces parasites en raison d’une immunité absente ou insuffisante et de la grande capacité de multiplication de ces strongles. Ils représentent une parasitose majeure pour les jeunes ruminants élevés sur prairie.
- Tout retard de croissance enregistré pendant cette période ne sera jamais totalement compensé. Les séquelles seront d’autant plus importantes que les animaux sont jeunes. Cela se traduira par un moindre développement musculosquelettique.
Une immunité pleinement acquise qu’après 18 mois de contact notable
Le cycle parasitaire au sein du bovin influe sur le développement de la réaction immunitaire. L’excrétion fécale (ponte des strongles adultes) se réduit considérablement après quelques semaines d’infestation. La mise en hypobiose (larves bloquées à une taille inférieure à 1,4 mm) se manifeste nettement après trois mois d’infestation. Une baisse de la pression immunitaire liée à un stress (vêlage, mise à l’herbe, maladie, etc.) permettra l’évolution simultanée de toutes les larves bloquées en hypobiose, c’est l’ostertagiose de type 2 qui se traduit par une diarrhée profuse. À l’inverse, si cette pression persiste, les larves sont éliminées progressivement. L’immunité vis à vis d’Ostertagia n’est pleinement acquise qu’après 18 mois de contact notable. Elle se traduit par une expulsion massive dès l’entrée dans la caillette. L’implantation est alors inférieure à 1 % des larves ingérées contre 30 à 70 % pour un bovin en primoinfestation. Cette immunité est qualifiée de « prémunition », c’est à dire qu’elle est entretenue par le contact parasitaire et disparaît progressivement en son absence (12 à 20 semaines suivant les espèces parasitaires sans contact). Cet élément sera pris en compte dans la gestion des traitements.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 19 octobre 2012.