Lutte contre le campagnol terrestre
Le rat taupier n'apprécie guère les prairies labourées et semées
Lutte contre le campagnol terrestre
Agriculteurs et techniciens, lancent des opérations, pour lutter contre la pullulation du campagnol terrestre, autour de Ceyssat. Explications par Yves Bonjean, qui participe à ces actions.
Yves Bonjean, éleveur
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Auvergne Agricole
Dégats causés par les campagnols
"Une réunion pour comprendre l'évolution du rat taupier, sur les secteurs de Ceyssat, Olby et Orcival, s'est tenue durant l'hiver 2002-2003, à l'initiative de l'Inra, du Parc des Volcans et de l'Enita. Les agriculteurs et les chasseurs étaient conviés. Et il y a eu du monde !" Yves Bonjean, éleveur, se rappelle cette rencontre, durant laquelle les participants, ont constaté, grâce à des vues aériennes, le changement des pratiques agricoles, depuis 1965.
"Il existait à l'époque, avant le remembrement, un gros maillage de haies (peut-être un peu trop). On faisait des céréales, le sol était donc travaillé. En 2003, on constate que seule subsiste la prairie naturelle, les parcelles sont beaucoup plus grandes, il n'existe pratiquement plus de haies." Entre temps, en 1976, le campagnol terrestre fait son apparition dans les parages.
Etat des lieux et pistes d'actions
Priscilla Note, chargée d'étude au sein de l'Enita, travaille alors sur l'évolution du rat taupier, mais aussi des taupes, de prédateurs comme le renard, l'hermine… Elle mène son étude, en totale collaboration avec les agriculteurs et les chasseurs, des communes de Ceyssat et d'Olby.
"Lors de réunions, elle nous a fait part de ses constations, et soumis des projets pour organiser la lutte. Entre temps, nous, les agriculteurs, avions fait des traitements dans les parcelles, mais peu efficaces."
Replanter des haies, favoriser l'arrivée et le maintien des prédateurs, labourer pour casser les galeries, ressemer des parcelles avec uniquement des graminées… Voilà quelques pistes proposées pour améliorer la lutte contre le campagnol.
Le passage à l'attaque
Plusieurs de ces idées, ont reçu un écho favorable. En effet, par exemple, les chasseurs ont accepté de ne pas venir chasser le renard, (prédateur du campagnol), qui avait pratiquement disparu de la zone. Aujourd'hui, on en dénombre une trentaine.
Les agriculteurs ont replanté 500 m de haies, "et pas n'importe quoi ! Avec Paul Bony d'Olby, et Jean-Michel Vialette de Ceyssat, nous avons planté du sorbier, du bouleau, du frêne… Le Conseil Général nous a subventionnés, des étudiants de l'Enita ont donné un coup de main."
Ils ne se sont pas arrêtés en si bon chemin.
"Nous avons décidé de changer nos pratiques agricoles, mais pas n'importe où, ni n'importe comment. On a décidé ensemble* de faire un maillage, en semant sur certaines zones des prairies artificielles, avec du dactyle, du Ray Grass Anglais et hybride. Nous avons travaillé dès 2004, en collaboration avec Bernard Debote de l'Inra, et Stéphane Violleau de la Chambre d'Agriculture du Puy-de-Dôme.Des travaux rondement menés
Les deux premières années, ces dynamiques éleveurs ont désherbé à l'automne, labouré en hiver, semé en mai. "Et ça a mal levé, car les conditions climatiques, n'ont pas été favorables. Heureusement, on a ressemé à chaque fois en août, et là, c'était bon. C'est pourquoi nous avons cette année, choisi de semer uniquement à la mi-août, pour ensiler et avoir un regain." Les aides du Conseil général du Puy-de-Dôme couvrent les frais de mises en place, effectuées par les seuls agriculteurs.
Des résultats encourageants
Les campagnols terrestres, qui déjà n'apprécient guère le dactyle, n'aiment pas non plus, des terres désherbées et labourées. "Ils reviennent après, mais beaucoup moins que dans les prairies naturelles autour ! On espère que le fait de casser leurs galeries sous les mottes, va encore davantage les faire fuir."
De plus, et c'est loin d'être négligeable, ces agriculteurs ont des prairies résistant mieux à la sécheresse, et qui présentent des rendements (fauche et pâturage), très intéressants.
"Priscilla nous informe régulièrement. Elle organise environ quatre réunions par an, (et elle fait salle comble). Les agriculteurs ont bien adhéré à cette opération, malgré les mauvais résultats des deux premiers printemps. Nous avons manqué de matière sèche la première année, mais cette perte a été compensée l'année suivante. Les vaches également, paraissent bien apprécier ces prairies. C'est un projet motivant, qui réussit grâce à l'apport des compétences de chacun." Yves Bonjean conclut avec le sourire : "on nous en a posé des questions !"
*Des agriculteurs motivés
Christian Valleix, Cédric Cubizolle, Gourdon Noël du Gaec des Monts, Jean-Michel et Sébastien Vialette du Gaec des Tavernes, Marc et Christian Gauthier du Gaec du Cabri, Dominique Planchat du Gaec des Lys, Robert et Fabrice Gourdon du Gaec des Dômes, Alain Dumas, Gabriel Meignauld, François Planchat, travaillent pour mener à bien ces actions.
"Il existait à l'époque, avant le remembrement, un gros maillage de haies (peut-être un peu trop). On faisait des céréales, le sol était donc travaillé. En 2003, on constate que seule subsiste la prairie naturelle, les parcelles sont beaucoup plus grandes, il n'existe pratiquement plus de haies." Entre temps, en 1976, le campagnol terrestre fait son apparition dans les parages.
Etat des lieux et pistes d'actions
Priscilla Note, chargée d'étude au sein de l'Enita, travaille alors sur l'évolution du rat taupier, mais aussi des taupes, de prédateurs comme le renard, l'hermine… Elle mène son étude, en totale collaboration avec les agriculteurs et les chasseurs, des communes de Ceyssat et d'Olby.
"Lors de réunions, elle nous a fait part de ses constations, et soumis des projets pour organiser la lutte. Entre temps, nous, les agriculteurs, avions fait des traitements dans les parcelles, mais peu efficaces."
Replanter des haies, favoriser l'arrivée et le maintien des prédateurs, labourer pour casser les galeries, ressemer des parcelles avec uniquement des graminées… Voilà quelques pistes proposées pour améliorer la lutte contre le campagnol.
Le passage à l'attaque
Plusieurs de ces idées, ont reçu un écho favorable. En effet, par exemple, les chasseurs ont accepté de ne pas venir chasser le renard, (prédateur du campagnol), qui avait pratiquement disparu de la zone. Aujourd'hui, on en dénombre une trentaine.
Les agriculteurs ont replanté 500 m de haies, "et pas n'importe quoi ! Avec Paul Bony d'Olby, et Jean-Michel Vialette de Ceyssat, nous avons planté du sorbier, du bouleau, du frêne… Le Conseil Général nous a subventionnés, des étudiants de l'Enita ont donné un coup de main."
Ils ne se sont pas arrêtés en si bon chemin.
"Nous avons décidé de changer nos pratiques agricoles, mais pas n'importe où, ni n'importe comment. On a décidé ensemble* de faire un maillage, en semant sur certaines zones des prairies artificielles, avec du dactyle, du Ray Grass Anglais et hybride. Nous avons travaillé dès 2004, en collaboration avec Bernard Debote de l'Inra, et Stéphane Violleau de la Chambre d'Agriculture du Puy-de-Dôme.Des travaux rondement menés
Les deux premières années, ces dynamiques éleveurs ont désherbé à l'automne, labouré en hiver, semé en mai. "Et ça a mal levé, car les conditions climatiques, n'ont pas été favorables. Heureusement, on a ressemé à chaque fois en août, et là, c'était bon. C'est pourquoi nous avons cette année, choisi de semer uniquement à la mi-août, pour ensiler et avoir un regain." Les aides du Conseil général du Puy-de-Dôme couvrent les frais de mises en place, effectuées par les seuls agriculteurs.
Des résultats encourageants
Les campagnols terrestres, qui déjà n'apprécient guère le dactyle, n'aiment pas non plus, des terres désherbées et labourées. "Ils reviennent après, mais beaucoup moins que dans les prairies naturelles autour ! On espère que le fait de casser leurs galeries sous les mottes, va encore davantage les faire fuir."
De plus, et c'est loin d'être négligeable, ces agriculteurs ont des prairies résistant mieux à la sécheresse, et qui présentent des rendements (fauche et pâturage), très intéressants.
"Priscilla nous informe régulièrement. Elle organise environ quatre réunions par an, (et elle fait salle comble). Les agriculteurs ont bien adhéré à cette opération, malgré les mauvais résultats des deux premiers printemps. Nous avons manqué de matière sèche la première année, mais cette perte a été compensée l'année suivante. Les vaches également, paraissent bien apprécier ces prairies. C'est un projet motivant, qui réussit grâce à l'apport des compétences de chacun." Yves Bonjean conclut avec le sourire : "on nous en a posé des questions !"
*Des agriculteurs motivés
Christian Valleix, Cédric Cubizolle, Gourdon Noël du Gaec des Monts, Jean-Michel et Sébastien Vialette du Gaec des Tavernes, Marc et Christian Gauthier du Gaec du Cabri, Dominique Planchat du Gaec des Lys, Robert et Fabrice Gourdon du Gaec des Dômes, Alain Dumas, Gabriel Meignauld, François Planchat, travaillent pour mener à bien ces actions.
Ce changement de pratiques, vous intéresse ? Venez en discuter, le 28 septembre prochain, à la ferme expérimentale de l'Inra de Laqueuille, lors de la journée sur "l'Herbe de nos Montagnes". Un atelier sera en effet spécialement consacré à la lutte contre le campagnol terrestre.