Le prix, première revendication des producteurs
La priorité des éleveurs de la filière ovine réunis pour leur 69e assemblée générale annuelle du 20 au 22 avril à Saint-Malo, comme pour ceux des autres secteurs agricoles, reste le prix avant tout.
Que le prix passe par une contractualisation tripartite, une meilleure valorisation de la qualité, une segmentation accrue du marché ou par la relance de la consommation, il reste le fer de lance des revendications des producteurs. À l’occassion de cette assemblée, la filière est aussi revenue sur les faits marquants de l’année 2015 (FCO, sécheresse estivale, crise agricole, le loup, la Pac…) et a abordé 2016 avec l’utilisation des nouvelles aides Pac ovine 2015‑2020. L’enveloppe octroyée est passée à 121 millions d’euros (M€) au lieu des 112 M€ reçus en 2014. Un juste retour des choses selon Michèle Boudoin, président de la FNO, qui rappelle que les producteurs ovins ont depuis 25 ans les plus bas revenus de l’agriculture. La filière doit aussi se battre contre la volatilité des prix et une forte concurrence mondiale. Parmi elle, la Nouvelle-Zélande, qui au vu du ralentissement de l’économie chinoise, pourrait décider d’augmenter ses volumes. Côté français, le cheptel n’a cessé de décroître depuis trente ans et ne couvre désormais que 48 % de la consommation nationale. Pourtant la demande est supérieure à l’offre. Les défis sont nombreux pour cette filière qui continue de se structurer pour mieux prétendre à de nouvelles parts de marché. « Construire le prix en repartant du producteur », insiste Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA qui a évoqué à plusieurs reprises la nécessité de « renverser la table » lors des négociations commerciales. La loi de modernisation de l’économie (LME) adoptée en 2008 doit, selon elle, « être toilettée » pour intégrer les coûts de production des agriculteurs dans la construction du prix final. Les représentants de la FNO en ont également profité pour demander que soit versée, de façon urgente, les aides de la Pac 2015. Les trésoreries sont dans le rouge chez bon nombre d’éleveurs. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, qui a clôturé le congrès, a tenu à rassurer. « J’ai un objectif, régler tout 2015 avant l’été et mettre en œuvre 2016 comme d’habitude avec avances en octobre et le solde en fin d’année. » Relancer la production française de viande ovine reste l’enjeu majeur des années à venir car les prévisions 2016 révèlent un nouveau recul de la production et de la consommation dans l’Hexagone. Le programme Inn’ovin, lancé lors du Salon de l’agriculture 2015, vise pour sa part l’objectif de 10 % d’agneaux supplémentaires d’ici 2020 en stimulant dans un même temps la consommation en berne.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 5 mai 2016, numéro 1358.