Le premier Monopoly en occitan est aurillacois !
Associés à l’IEO du Cantal, les élèves du lycée de la communication Saint-Géraud ont créé une version aurillacoise et en occitan du célèbre jeu.
Associés à l’IEO du Cantal, les élèves du lycée de la communication Saint-Géraud ont créé une version aurillacoise et en occitan du célèbre jeu.
Vous croyez tout savoir d’Aurillac et de son centre ancien ? Vérification avec ce petit quizz : Fromental et la rue éponyme font référence à un champ de froment, un forêt de frênes ou un gâteau au froment ? La rue Transparots désigne une rue transparente ou une rue au-delà des potagers ? De votre réponse dépend la suite de votre parcours : 1 000 € d’impôt, une note salée de restaurant, à moins qu’elle vous conduise tout droit à la case prison. Une bonne réponse à l’une des cartes “caissa de comunautat” peut, à l’inverse, vous faire gagner un morceau de cantal. Jeudi 2 mai, c’est le premier Monopoly version occitan et aurillacois qui était ainsi présenté au lycée Saint-Géraud par Christophe Monjou, professeur d’espagnol féru d’étymologie et à l’origine de “cette idée un peu saugrenue”. Présentation de ce “jòc” à plusieurs voix, avec ses collègues enseignants et les élèves ayant participé à cette aventure ambitieuse conduite en partenariat avec l’Institut d’études occitanes du Cantal. Un joli cadeau d’anniversaire d’ailleurs pour l’IEO qui fêtait le lendemain ses 50 printemps.
Parcours initiatique
Et un projet pédagogique pluridisciplinaire qui a mobilisé des compétences plurielles des élèves de 1re Bac STD2A (sciences et technologies du design et arts appliqués) et de leurs camarades de 2nde Bac pro Ama (communication visuelle plurimédia) : compétences graphiques, linguistiques,...Dans leur parcours à l’allure initiatique entamé en septembre, les lycéens ont bénéficié des éclairages précieux de Jean-Claude Rocher, spécialiste du vieil Aurillac et de la culture occitane, avec lequel ils ont parcouru les rues de la cité géraldienne pour s’imprégner de son illustre passé, de l’ambiance qui y régnait, de ces éléments remarquables à même d’inspirer le cheminement du jeu et les illustrations tant du plateau, des billets, des cartes que de la boîte elle-même. Une immersion à l’Ostal del Telh (la librairie occitane) a également permis d’approfondir et enrichir la connaissance étymologique des élèves avant que ces derniers se mettent à l’œuvre.
Des billets à l’effigie... du pape Gerbert
De leurs travaux sont nées quelque 300 illustrations (croquis, images...) qu’il a fallu sélectionner, trier, répartir entre les quatre groupes mobilisés : l’un pour illustrer le plateau, un pour le couvercle, un sur les cartes, un autre sur les billets de banque au sein desquels a été incrustée la figure du pape Gerbert. “Au sein de chaque groupe, on a eu plusieurs propositions qui ont fait l’objet de mini concours”, a ainsi précisé Laurence Simon-Bauer, professeur d’arts appliqués. C’est ainsi la proposition de Jeanne qui a été retenue pour le couvercle : une composition de photos en noir et blanc, dont certaines ont été recolorisées avec des tons pastel.
En parallèle, Lila, membre du club 3D du lycée, a conçu le modèle des figurines faisant office de pions, chacune faisant écho à une caractéristique aurillacoise : une fourme de cantal, une tête de salers, un parapluie... Modèles qui ont permis la conception des pions via l’imprimante 3D du club. Quant au contenu des cartes et du parcours, il marie occitan et français contemporain.
Un projet salué par Paul Anthony de l’IEO Cantal qui a souligné le partenariat fructueux initié depuis trois ans avec le lycée de la communication au travers de différents projets mais avec le même souci “de préserver, de sauver la culture occitane”. Une réalisation à ses yeux d’autant plus exemplaire que nombre d’élèves de l’établissement ne sont originaires ni d’Aurillac ni du Cantal.
Deux seuls prototypes
Quant à Olivier Anthony, directeur adjoint du lycée, il a mis en avant tout l’intérêt de ce projet transversal, “qui a décloisonné beaucoup de choses, permis de donner du sens, de faire le lien entre le lycée général et technologique et le lycée professionnel” et qui a été l’occasion de mettre l’occitan à l’honneur lors de la Semaine des langues. Seul regret : que ce projet pédagogique ne soit décliné qu’en deux prototypes, l’un hébergé à la médiathèque du lycée, le second à l’IEO... à moins qu’il ne suscite l’intérêt d’un mécène cantalou qui lui assure une diffusion plus large.