Le préfet de Rhône-Alpes prépare l’union Rhône-Alpes-Auvergne
Pour établir le fonctionnement de la future région, plus de 150 hauts fonctionnaires des deux régions ont participé à un séminaire sur la réorganisation des services de l’État.
La fusion des régions va bien au-delà de la fusion politique des conseils régionaux de Rhône-Alpes et Auvergne. Elle va permettre à l’État de réorganiser ses services déconcentrés au cours des prochaines années. Pour préparer le nouvel organigramme de la future grande région Rhône-Alpes-Auvergne, dont le nom définitif ne sera connu que cet été, la préfecture du Rhône a accueilli à Lyon, mardi 12 mai, un séminaire des cadres fonctionnaires de l’ensemble des services déconcentrés de l’État. «Plus de 150 hauts fonctionnaires des services de l’État dans les deux régions, tous les préfets de département, les directeurs régionaux et départementaux, les recteurs d’académie ou encore les directeurs de l’agence régionale de la santé (ARS), se sont retrouvés aujourd’hui à Lyon, a expliqué le préfet de Rhône-Alpes, Michel Delpuech, nommé préfet préfigurateur pour préparer l’union des deux régions. Au 1er janvier 2016, la fusion sera effective, l’État entend adapter son fonctionnement à cette nouvelle carte territoriale. »
Supprimer les doublons à l’échelle de la grande région
Plus de 13 000 agents de l’État des deux régions, hors éducation nationale, sont concernés par la réorganisation dont 9 400 en Rhône-Alpes et 3 400 en Auver-gne. «Ces fonctionnaires se posent des questions, a souligné Michel Delpuech. Nous souhaitons les rassurer, il n’y aura pas de mobilité géographique imposée, mais un dialogue social important. » Le préfet d’Auvergne, Michel Fuzeau, estime que cette réforme pouvait « créer des inquiétudes dans les administrations régionales à Clermont-Ferrand, les agents pouvaient craindre de voir les emplois quitter la ville. Certes, il y aura une réorganisation, mais l’objectif est de trouver un équilibre entre les deux capitales régionales. L’État ne s’engage pas dans une entreprise de déménagement des territoires. » Pourtant, le préfet a insisté sur la suppression des doublons à l’échelle de la grande région. « Notre objectif est de structurer les fonctions stratégiques de l’État à l’échelle de la nouvelle région et de réaffirmer sa présence de proximité autour des préfectures départementales. Certains agents des services que nous allons mutualiser seront donc réaffectés sur d’autres missions que l’État entend renforcer, a-t-il indiqué. Cette réforme doit nous permettre de faire des économies sur le fonctionnement, et nous en ferons. »
Moderniser la France
À la question des avantages de la fusion pour les services de l’État, le préfet préfigurateur s’est voulu catégorique : «Il y a une loi qui s’applique, et elle nous demande de moderniser la France et d’améliorer l’efficacité de l’État. La future région Rhône-Alpes-Auvergne sera la 4ème région la plus peuplée d’Europe avec un chef-lieu sans rivalité possible.» Les services de l’État doivent aller vite car la feuille de route validée par le Premier ministre sera transmise en septembre.
Les services de l’État de Rhône-Alpes-Auvergne devront être opérationnels «a minima» au 1er janvier 2016, mais la réorganisation se fera au cours des trois prochaines années.
Portrait de la nouvelle région
Population :
- 7,8 millions d’habitants
- 4e région la plus peuplée d’Europe
- 110 habitants au km2 (France : 116)
- 58 000 habitants en plus chaque année (2006-2011)
- 80 % des habitants sous influence urbaine
- 2040 : 9 millions d’habitants
Économie :
- 240 milliards d’euros de PIB en 2012
- Part de l’agriculture dans le PIB : 2,2 % (France : 2,5 %)
- 31 000 € par habitant (F : 27 700 €)
- 3,25 millions d’emplois
- Part des cadres : 14,7 % (F : 12,5 %)
Logements :
- 4,1 millions de logements en 2011
- 80 % de résidences principales (France : 83 %)
- 59 % de propriétaires (France : 58 %)
- 50 000 logements en plus chaque année.