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Territoires
Le pays de Saint-Flour dévoile son programme agricole

C’est une première dans le département : une intercommunalité - celle du pays de Saint-Flour - se dote d’un programme d’interventions agricoles pour défendre ses spécificités.

Un programme qui s’appuie sur le projet d’établissement de l’EPL de Volzac que préside Pierre Jarlier.
Un programme qui s’appuie sur le projet d’établissement de l’EPL de Volzac que préside Pierre Jarlier.
© PO

Assainissement, gestion de l’eau, collecte et traitement des déchets ménagers, culture... des compétences courantes déléguées aux intercommunalités. À l’heure d’une redistribution des cartes entre échelons territoriaux  et d’un resserrement des dotations d’État allouées aux EPCI, on pourrait penser que ces derniers se replieraient autour de leurs compétences premières. La communauté de communes du pays de Saint-Flour a montré jeudi soir lors de son conseil qu’elle jouait l’exception en adoptant dans le cadre de son projet de territoire, un programme en faveur de son agriculture, doté de 1,5 million d’euros sur trois ans (2013-2016) dont 500 000 euros sous la forme d’aides directes aux exploitants engagés dans l’une des 17 mesures proposées. Une première dans le Cantal et un projet ambitieux pour son président, le sénateur-maire de Saint-Flour.

Pourquoi l’agriculture et pourquoi maintenant ?
Pierre Jarlier : “Avec ce programme agricole, la communauté de communes exerce pleinement sa compétence de développement économique car il ne faut pas oublier que l’agriculture constitue le socle de notre économie locale en lien avec l’industrie agroalimentaire. Il me semble tout à fait naturel et logique, après avoir fortement investi dans nos zones d’activité en faveur de l’emploi et des services, de s’intéresser au développement rural pour renforcer la cohésion territoriale au sein de toutes les communes. Le monde agricole connaît de surcroît des mutations importantes et l’avenir de notre agriculture de montagne passe par des productions à forte valeur ajoutée. C’est à ce prix que nous pourrons conserver un nombre suffisant d’agriculteurs pour éviter la désertification de nos campagnes. Nous souhaitons donc accompagner les producteurs qui prennent ce virage. Pour ce faire, nous nous sommes associés au lycée agricole de Saint-Flour qui a bâti un projet d’établissement s’appuyant sur les spécificités de l’agriculture de montagne.”

Était-ce une évidence pour tous les élus ?
P. J. : “Ce projet est issu d’un large consensus des élus autour d’une certaine vision d’avenir de notre agriculture. Les élus de la ville comme de la campagne considèrent que le développement rural est une véritable nécessité. Ce programme ouvre un nouveau chapitre de notre action en faveur de l’agriculture : nous avons en effet par le passé réalisé l’extension de l’atelier de transformation porté par la communauté de communes, construit le CFPPA en assurant la maîtrise d’ouvrage, ainsi que deux ateliers relais pour le Planézard et ex-Valporcs, nous avons aussi mis en place des aides aux filières de diversification, comme la lentille blonde.”

Comment les agriculteurs ont-ils été associés à cette réflexion ?
P. J. : “Nous avons élaboré ce programme avec l’appui de Cécile Ducolombier, une ingénieure spécialisée dans le développement rural, et en concertation avec la profession agricole. Nous avons consulté la Chambre d’agriculture, les GVA, les organisations syndicales. Et les conseillers agricoles seront concrètement impliqués dans sa mise en œuvre.”

Quelles sont justement les spécificités et les filières que vous souhaitez encourager et valoriser ?
P. J. : “Il s’agit de donner une place prépondérante à la ressource la plus présente sur le territoire - l’herbe - en accompagnant les éleveurs vers l’autonomie fourragère, le séchage en grange, avec l’idée d’accroître la qualité des produits. Nous avons une approche filière en intervenant aussi sur le soutien à la transformation locale, à la commercialisation via des circuits privilégiant le moins d’intermédiaires.  Sachant que ces actions sont intégrées dans notre Agenda 21, il y a vraiment une cohérence globale.”


Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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