Le monde du lait agite le spectre de la décapitalisation
Producteurs et transformateurs alertent sur le risque de détourner les éleveurs de la production de lait si des hausses de tarifs ne sont pas passées rapidement dans le cadre des re-négociations commerciales.
Pourrait-on manquer de lait à l'avenir si les hausses des charges de la production ne se répercutent pas très vite ? C'est la menace qu'agitent les producteurs et l'industrie alors que les syndicats avaient fixé « la date butoir » pour les re-négociations commerciales à fin mai. Dans un communiqué paru le 25 mai, la coopérative Sodiaal alerte sur « la nécessité d'obtenir des tarifs à la hausse avec la grande distribution pour éviter des pénuries de lait ».
Risque de désengagement
Selon la première coopérative laitière française, des hausses de tarif de « 15 à 20 % » sont « indispensables pour éviter les risques de pénurie de lait ». En effet, une absence de hausse « pourrait inciter certains producteurs à réorienter leurs activités », argue le groupe. D'autant plus dans un contexte de « baisse significative du nombre d'exploitations » et de « sécheresse ». Une inquiétude partagée par le président de Syndilait, qui représente les transformateurs de lait liquide, Éric Forin : « Si on ne prend pas garde à ces problématiques d'inflation, c'est un encouragement à se désengager de cette production », prévenait-il à l'occasion d'une conférence de presse le 10 mai.