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Le ministre veut marquer l’essai, les éleveurs attendent qu’il le transforme

Stéphane le Foll s’est exprimé longuement sans pour autant parvenir à apaiser les inquiétudes teintées de colère des éleveurs. Il a toutefois annoncé une série de mesures attendues par la profession.

Le ministre de l’Agriculture était jeudi dernier au Sommet de l’élevage. Apostrophé à plusieurs reprises lors de son discours, Stéphane Le Foll a avoué avoir une responsabilité «mais pas toutes les responsabilités ». Présent depuis la veille sur l’agglomération clermontoise, le ministre de l’Agriculture est arrivé de bonne heure au sommet. Sur l’espace ovin, il s’est entretenu avec les responsables professionnels régionaux et nationaux avant de débuter la visite du salon. Au gré des halls et des stands, suivi par une cohorte d’élus politiques et professionnels, il est allé à la rencontre des dirigeants d’entreprises, des éleveurs, des anonymes. La visite a été ponctuée de nombreux messages d’encouragement du ministre en direction des agriculteurs, étudiants, entreprises, mais aussi d’une multitude de «je sais», de «je comprends vos problèmes». Y compris dans son discours, Stéphane Le Foll a pris soin de marteler «sa détermination», «sa responsabilité», tout en indiquant «que tous les dossiers ne pouvaient pas se régler en un claquement de doigt».

Des éléments de langage qui à priori n’ont pas été suffisants pour convaincre les éleveurs. A plusieurs reprises, des cris se sont élevés pour réclamer des actes au-delà des mots.

Bien décidé à ne pas être taxé d’immobilisme, le ministre a annoncé l’avancement à 2016 de la revalorisation complète des ICHN. «En 2014, les montants déjà versés depuis le 15 septembre sont revalorisés de 15% pour chaque agriculteur».

 

Export

Par ailleurs, le ministre a confirmé la reconnaissance des actifs rendue possible à travers la transparence des Gaec. Elle sera effective à compter du 1er janvier 2015.

Enfin, répondant à une demande forte de la filière, Stéphane Le Foll a annoncé que l’arrêté mettant fin aux tests ESB pour les animaux nés après le 1er janvier 2002 serait publié dans les jours qui viennent. La levée de cette obligation pourrait permettre aux filières françaises d’exporter notamment vers la Chine.

«Jusqu’à présent, le maintien de ces tests créait un climat de suspicion si bien que les chinois rechignaient à commercer avec nous», témoignait, il y a quelques jours, Jean-Pierre Fleury, président de la FNB. L’export, sujet central pour l’élevage français, le ministre a garanti qu’il souhaitait tout mettre en œuvre pour le développer. «Nous avançons avec la Turquie, l’Algérie, nous allons reprendre les discussions avec la Tunisie».

Sur la problématique du marché français, trop peu alimenté par de la viande «made in France », le ministre a expliqué tout mettre en œuvre pour que les fraudes à l’étiquetage «UE» soit sanctionnées, tout en constatant que la marque «viande de France» doit progresser. Encore une fois, cette phrase lâchée par le ministre est très vite apparue comme un vœu pieux tant les explications pour y parvenir apparaissent à ce stade nébuleuses.

Affluence

84 000 visiteurs : un nouveau record qui suscite des projets

 

Le Sommet de l’élevage fait résolument partie des grandes manifestations dédiées à l’élevage. L’édition qui vient de s’achever l’a encore une fois prouvée. Avec 84 000 visiteurs professionnels (soit 2 000 de plus qu’en 2013) accueillis dont 4 000 étrangers, «le salon s’inscrit dans la continuité et renforce sa position de carrefour d’affaires stratégique du monde de l’élevage en Europe et bien au-delà », estime Jacques Chazalet, nouveau président du Sommet de l’élevage. Les organisateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin, puisque pour 2015, ils devraient pouvoir bénéficier d’une surface d’exposition supplémentaire comprise entre 25 et 30 000 m².

Un projet accompagné par le Conseil régional d’Auvergne, qui devrait aussi bénéficier du soutien de la communauté d’agglomération de Clermont-Ferrand, son président, Olivier Bianchi l’a confirmé, lors de l’inauguration. «Nous sommes dans les travaux pratiques. Nous devrions finaliser le montage technique et financier avec nos partenaires sous quinze jours pour que la nouvelle surface soit opérationnelle en 2015 », a expliqué René Souchon, président du Conseil régional d’Auvergne.

Sur le stand de la filière biologique, lui et son homologue Rhône-alpin Jean-Jacques Queyranne, accompagnés par Jacques Chazalet, président du Sommet de l’élevage et de son prédécesseur Roger Blanc, ont trinqué à la santé de la future grande région Rhône-Alpes Auvergne. Au-delà du cliché, les présidents des régions Rhône-Alpes et Auvergne n’ont pas caché leur intention d’accompagner les perspectives de développement qui s’offrent au salon. Un salon qui, contrairement aux rumeurs, restera à Clermont-Ferrand, car selon Jean-Jacques Queyranne : «on n’exporte pas une manifestation comme celle-ci». Par ailleurs, à l’horizon 2016, l’évènement pourrait accueillir deux concours nationaux de race simultanément et du coup s’étaler sur quatre jours contre trois actuellement.

SC

 

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