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Le Mercosur, une concurrence déloyale

Une soixantaine d’éleveurs, réunis sous la bannière des deux principaux syndicats Jeunes Agriculteurs Creuse et Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles de la Creuse, ont exprimé leur colère face aux accords Union Européenne-Mercosur vendredi 16 février dernier à Guéret.

Les manifestants ont rencontré le député Jean-Baptiste Moreau, et lui ont signifié l'absence de cohérence politique du Gouvernement.
Les manifestants ont rencontré le député Jean-Baptiste Moreau, et lui ont signifié l'absence de cohérence politique du Gouvernement.
© CB

Derrière ce nom aux consonances ensoleillées, le marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur (de l’espagnol Mercado Comun del Sur) cache de perverses réalités économiques. Cet accord, actuellement en discussion entre l’Union Européenne et les principaux pays exportateurs d’Amérique du Sud, permettrait d’introduire des produits ne répondant absolument pas aux critères de qualité et de traçabilité attendus par les consommateurs français. « C’est 99 000 tonnes de viande bovine, produites sans aucun respect pour l’environnement et au mépris de la santé animale qui vont inonder le marché européen » s’exclame Christian Arvis, secrétaire général de la FDSEA de la Creuse « quand dans le même temps, on nous demande à nous, éleveurs français, de produire une alimentation de qualité et de manière éco-responsable, c’est inacceptable ! » En effet, la colère était perceptible dans les rangs des manifestants. Regroupés place Bonnyaud, plein centre-ville de Guéret, les éleveurs creusois se sont déplacés avec leurs tracteurs pour certains, pour exprimer leurs désaccords.

Visites dans les grandes surfaces
En convoi, ils ont fait le tour des principales grandes surfaces de la ville, chaperonnés par un huissier de justice. En véritables enquêteurs de la « police des produits agricoles », ils ont expliqué aux consommateurs l’intérêt de défendre une alimentation de qualité et ont vérifié les étiquetages des produits vendus en rayon. Et ils ont trouvé ce qu’ils étaient venus chercher : des barquettes de viande non étiquetées, et pire, de la viande chevaline uruguayenne ! « C’est ce contre quoi on lutte ! » explique Thierry Jamot, président de la FDSEA de la Creuse « si on ne soutient pas l’élevage dans le département on va disparaître de la carte de la Creuse ! » Cette viande a été déposée en fin de journée devant la Préfecture où les agriculteurs impatients attendaient les explications des représentants de l’État sur ce sujet épineux.

Un échange sous tension
« Le Mercosur c’est une concurrence déloyale ! Vous n’avez aucune cohérence politique ! » C’est sur ces termes que les présidents des syndicats se sont adressés aux élus. Devant l’agitation ambiante, Monsieur le Préfet n’a pas souhaité s’exprimer ; Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse, a tenu quant à lui à entendre les arguments des éleveurs. Ce dernier a tenu un discours rassurant : « Je n’ai pas dit que tout allait bien, mais on ne peut pas importer des produits qui ne sont pas en accord avec notre façon d’élever nos animaux en France » mais il n’a guère convaincu.
Malgré tout, avec cette action, les éleveurs creusois espèrent que le message est passé. Les consommateurs tout autant qu’eux ne veulent pas de cette viande, et ils comptent sur leur député, rapporteur du projet de loi agriculture et alimentation pour faire passer le mot en haut lieu.

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