Le loup fait hurler les éleveurs !
Action syndicale contre le loup. Une provocation inacceptable : c’est ainsi que la FDSEA et les JA de la Corrèze ont qualifié la réunion organisée ce 27 novembre par le Parc Naturel Régional (PNR) de Millevaches à Saint-Merd-les-Oussines.
Action syndicale contre le loup. Une provocation inacceptable : c’est ainsi que la FDSEA et les JA de la Corrèze ont qualifié la réunion organisée ce 27 novembre par le Parc Naturel Régional (PNR) de Millevaches à Saint-Merd-les-Oussines.

Intitulée « L’entente avec le grand prédateur », cette rencontre sur la cohabitation avec le loup a fait bondir la FDSEA et les JA de la Corrèze. La goutte d’eau pour les éleveurs, déjà durement éprouvés par les attaques ! Cet événement a été perçu comme une véritable provocation, d’autant plus que la veille, un éleveur de Meymac voyait son troupeau décimé : cinq brebis tuées, une sixième gravement blessée et condamnée à l’euthanasie.
En six mois, le plateau de Millevaches a déploré plus de 150 bêtes tuées par des loups. Lors de la réunion, les témoignages poignants des éleveurs ont illustré l’impact de ces attaques sur le terrain.
Tous ceux qui ont subi une prédation le savent : la première attaque, on ne l’oublie jamais! Jamais ! » a déclaré Marie-France Forest, Secrétaire générale de la FDSEA de la Corrèze et éleveuse de moutons.
Les éleveurs mobilisés pour exprimer leur mécontentement
Face à cette situation, la FDSEA et les JA de la Corrèze ont manifesté leur désaccord devant la salle des fêtes où se tenait la réunion, à laquelle participaient des représentants du PNR, des invités, et… un seul éleveur local. Une éleveuse du Vercors avait également été conviée pour témoigner des mesures mises en œuvre dans son territoire pour cohabiter avec le loup. Sauf que, pour les éleveurs, ces réponses ne marchent pas ! Et la population de loups continue d’augmenter !
Philippe Brugère, Président du PNR, a affirmé comprendre la colère des éleveurs et a insisté sur la nécessité de trouver des solutions grâce à ces échanges. Mais, « Comment dialoguer quand le titre même de cette réunion, « L’entente avec le grand prédateur », est une provocation pour les éleveurs victimes de ces attaques ? », interroge Emmanuel Lissajoux, Président de la FDSEA.
Un dialogue tendu, une situation intenable
Les discussions se sont rapidement envenimées. L’éleveuse du Vercors a partagé son expérience, évoquant les 300 brebis qu’elle a perdues en dix ans malgré le recours à 19 chiens de protection. Les éleveurs corréziens ont rappelé que leur situation diffère profondément. Surtout, ils refusent catégoriquement l’installation durable du loup dans leur département.
Pour la FDSEA et les JA, la priorité est claire : obtenir un classement de la Corrèze comme Zone difficilement protégeable, un statut qui faciliterait les interventions des lieutenants de louvèterie lors des tirs autorisés par le préfet.
Un engagement fort pour protéger les troupeaux
Pour défendre les éleveurs corréziens, la FDSEA et les JA ont également présenté une charte d’engagement visant à faire reconnaître ce statut. Parmi les signataires attendus figurent les élus locaux et… le président du PNR, Philippe Brugère. Ce dernier s’est déclaré favorable à cette démarche tout en précisant qu’il devait consulter les instances du parc avant d’apposer sa signature.« Notre objectif, » insiste Emmanuel Lissajoux, « c’est d’obtenir ce statut avec l’appui des élus. Il en va de la survie de nos élevages. »
Un combat pour l’avenir de l’élevage corrézien
Les éleveurs restent déterminés.
Nos troupeaux sont en danger immédiat, il n’est plus question d’attendre. Le loup n’a pas sa place ici » , martèle Emmanuel Lissajoux.
Pour la FDSEA et les JA, les mesures dilatoires ne suffisent plus : des actions concrètes et rapides s’imposent pour garantir l’avenir des exploitations.
Le loup, prédateur naturel, représente aujourd’hui une menace économique et psychologique pour les agriculteurs. Derrière chaque attaque, ce sont des pertes financières importantes et une anxiété grandissante. Comme le résume un éleveur :
Nous ne sommes pas là pour nourrir les loups, mais pour nourrir la population. »