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Le Lioran : encore 86 jours de neige en 2050

En cette rentrée, Bruno Faure a balayé les dossiers à enjeux pour les mois et années à venir pour la collectivité : projet de station du Lioran, transition énergétique, collèges...

Le sort de la patinoire du Lioran n'est pas encore tranché.
Le sort de la patinoire du Lioran n'est pas encore tranché.
© B. P.

­­Soutien à l'élevage, projet de station pour le Lioran, problématique sociétale et budgétaire liée à la prise en charge des enfants placés et mineurs non accompagnés, maillage territorial des collèges, engagement volontariste de la collectivité dans la transition énergétique... : jeudi dernier, Bruno Faure, président du Conseil départemental, s'est livré devant la presse à un tour d'horizon désormais bisemestriel des dossiers prioritaires et enjeux pour le Départemental.

Rassurant pour les investisseurs
C'est la bonne nouvelle issue de l'étude Climasnow diligentée auprès de MétéoFrance quant aux perspectives d'enneigement au Lioran à l'horizon 2050 : "Avec entre 86 et 88 jours d'enneigement projetés à l'horizon 2050 (en intégrant les capacités de production de neige de culture), ces résultats sont plutôt rassurants, avance l'élu. C'est certes 30 jours de moins que la moyenne des 15 dernières années, mais ça nous laisse quand même trois mois d'enneigement... et 25 ans d'amortissement." De quoi rassurer selon lui les investisseurs privés et bancaires sollicités pour accompagner le projet de station "4 saisons" du Lioran. Projet qui nécessite d'une part d'accroître de 600 lits "chauds" la capacité d'hébergement sur le site, synonymes d'un million d'euros de chiffre d'affaires supplémentaire pour la Saem Super-Lioran (au travers des remontées mécaniques). "Le secteur privé n'investira dans l'hébergement que s'il a confiance dans ce projet de station", convient Bruno Faure. Ce projet tend à sécuriser les ressources de la Saem, en gagnant 1 à 1,5 MEUR de chiffre d'affaires pour atteindre 7,5 à 8 MEUR annuels, et à accroître la part des recettes générées hors saison hivernale. Objectif : 80 %-20 % voire 70 %-30 % quand aujourd'hui la saison hivernale assure 90 % du CA. Objectif nécessaire mais ambitieux quand on sait que les meilleurs élèves en la matière ne dépassent pas actuellement les 80-20. "Plus on pourra diversifier, mieux ce sera, mais notre modèle repose sur la neige", rappelle le président de la Saem. Diversification que visent à alimenter deux projets structurants : la requalification de "l'arche à neige" (alias la patinoire) en espace polyvalent dédié à l'accueil d'activités indoor, de séminaires... Un audit du bâtiment a conclu à une structure en bon état mais à la nécessité d'en consolider la toiture. La question du devenir de la patinoire en tant que telle n'est pas tranchée et dépendra entre autres des aides financières mobilisables pour investir dans un nouveau système de réfrigération. Coût estimé de l'ensemble de cette reconfiguration : 6 MEUR HT. Cette réflexion est conduite concomitamment à celle d'un équipement aqualudique, toute saison, et qui permette notamment au tiers de vacanciers qui ne skient pas de profiter d'une activité sur la station. Érigé à proximité de l'actuelle patinoire, les deux bâtiments disposeraient de certaines installations mutualisées (chaudière...).
Ces infrastructures s'accompagneront d'un aménagement de l'entrée de la station avec potentiellement un rond-point, des parkings P1 et P2 revisités. Également dans les cartons : outre la réouverture rapide de la tyrolienne espérée(1), une luge géante. À plus court terme, deux autres chantiers sont lancés : la transformation de l'ancien bâtiment des saisonniers en salle hors-sac, opérationnelle cet hiver, et un travail sur la sobriété énergétique des équipements de la Saem.

85 000 m2 potentiels de  toiture photovoltaïque
Sobriété ou plutôt autosuffisance énergétique, il en est aussi question s'agissant du parc immobilier du Département. Ambition de la collectivité : recouvrir une grande partie des 85 000 m2 des toitures de ce parc (qui s'y prêtent) en panneaux photovoltaïques avec une production d'électricité autoconsommée mais aussi revendue et donc injectée dans le réseau publique. "Sur certains bâtiments, comme les centres routiers, la part d'autoconsommation risque en effet d'être faible", explique Bruno Faure, dont l'idée est de créer une structure, type syndicat mixte, permettant d'élargir la démarche à d'autres acteurs publics (collectivités, Sdis pour ses casernes...), voire privés (Saem du Lioran). L'élu se laisse même aller à rêver à un Cantal indépendant énergétiquement via des projets territoriaux associant collectivités,
particuliers... "Séduisant intellectuellement, compliqué concrètement", reconnaît-il, en rappelant que les énergies renouvelables produites localement couvrent déjà 56 % de la consommation électrique cantalienne.

(1) Après des modifications par le constructeur visant à sécuriser l'arrivée.

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