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Le lin résiste malgré la sécheresse

Avec des rendements corrects, le lin est l’une des rares cultures du Puy-de-Dôme à avoir résisté à la sécheresse.

La moisson de lin bat son plein dans le département et annonce une récolte moyenne plus que correcte malgré la sécheresse.
La moisson de lin bat son plein dans le département et annonce une récolte moyenne plus que correcte malgré la sécheresse.
© Pierre-Louis Rouvet

Cultivé depuis trois ans dans le Puy-de-Dôme, le lin est réputé pour sa « conduite très simple». L’oléagineux a également prouvé cette année sa résistance à la chaleur et à la sécheresse. Alors que les moissons du lin sont en cours, une première tendance dessine un rendement moyen similaire à 2018 avec 25 quintaux/ha. Autre argument en sa faveur « il semblerait que les blés suivants le lin ont en moyenne de meilleurs rendements avec +10 quintaux/ha, y compris cette année » explique Pierre-Louis Rouvet, technico-commercial pour l’entreprise Chouvy.

A Saint-Rémy-de-Chargnat en Limagne Sud, Jérôme Tourette est déjà convaincu. Après avoir essayé la culture sur six hectares en 2018, il a semé et récolté cette année 15 hectares de lin. L’année prochaine il prévoit d’en implanter une vingtaine d’hectares. « J’ai rayé le colza de ma liste pour l’instant car trop contraignant, aléatoire et non rémunérateur. »

Itinéraire technique simplifié

« C’est une culture sans contrainte, avec moins de variation et moins d’intervention. » Le lin représente dé-sormais plus de 10% des surfaces cultivées par Jérôme Tourette. Semé aux alentours du 10 octobre, cette culture d’automne dont l’itinéraire technique ressemble à celui du colza, s’est parfaitement développée malgré le déficit pluviométrique. La plante doit cette résistance à son système racinaire en forme de pivot capable d’aller chercher l’eau en profondeur. « Le lin restructure le sol grâce à des micro perforations ce qui en fait un excellent précédent pour le blé » précise Pierre-Louis Rouvet. La culture est également moins exigeante. Son itinéraire technique comprend un premier désherbage à l’automne puis un second au printemps. Côté fertilisation, entre 60 et 90 unités d’azote doivent être apportées en un ou deux apports. «C’est une culture nouvelle pour notre département. De ce fait, elle ne connaît pas encore de ravageurs, de maladies et dispose dans le sol de tous les éléments nutritifs dont elle a besoin».

Une moisson plus tardive

Jérôme Tourette apprécie surtout cette culture pour sa facilité de conduite. « Il y a toujours quelque chose qui ne va pas avec le colza (problème de levée, froid, insectes…). Parfois, il est magnifique mais ne donne qu’un piètre rendement et inversement. Le lin est moins fragile, moins variable et a besoin de moins d’attention. » L’agriculteur pense également à son porte-monnaie. Selon ses calculs, la production d’un hectare de lin (achat de semence, désherbants et fertilisation) lui revient à environ 200€ pour être vendu sous contrat à l’entreprise Chouvy au prix de 430€/tonne.

La moisson est le seul point négatif de la culture. Qui dit lin dit paille fibreuse, d’où la nécessité d’attendre qu’elle soit complètement sèche pour la couper avec une moissonneuse classique. « Il ne faut pas être pressé pour récolter, précise Jérôme Tourette, mais l’avantage c’est que le lin ne s’égrène pas. » Une fois au sol, la valorisation de ces fibres est également moins évidente que la paille de céréales. Jérôme Tourette a vendu sa paille de lin à des éleveurs. « Elle se bottèle très bien mais en raison des fibres elle ne peut pas être distribuée avec une pailleuse. L’éleveur doit la donner à la main. »

Cette année, plus de 600 hectares de lin ont été cultivés sur le département. L’entreprise Chouvy prévoit dans les années à venir de contractualiser plus de 3 000 hectares pour développer sa filière de graine de lin extrudée.

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