Le lait longue conservation, un produit de consommation plébiscité
À l'occasion de la journée du lait, le 1er juin, lancée en 2001 par la FAO (organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture), retour sur un bien de consommation plébiscité par les Français, mais dont la production française est compliquée.
Pour cette nouvelle édition de cette journée particulière, Syndilait, l'organisation professionnelle regroupant en France la majorité des fabricants de lait de consommation liquide a dressé le bilan de la consommation du lait en France.
Premier constat : en 2020, après dix ans de baisse continue, « la consommation de lait s'est redressée, et a enregistré une croissance de 4,9 % en volume pour s'établir à plus de 3 milliards de litres, tous circuits confondus », a indiqué Emmanuel Vasseneix, vice-président de Syndilait. Une croissance qui s'explique, en grande partie, par la crise de la Covid-19 que la France a traversée et où les Français se sont retrouvés confinés chez eux. Ils ont donc consommé plus de lait, à la fois pour les petits-déjeuners, mais aussi en cuisine.
« En grande distribution, les achats ont notamment progressé de +4,9 % en volume par rapport à 2019, a détaillé Emmanuel Vasseneix, avec une pointe à 35,4 % en avril 2020 comparé à avril 2019 ».
Dans tous les types de lait confondus, c'est le lait UHT qui tire le mieux son épingle du jeu de cette consommation accrue pendant le confinement : « le lait UHT représente aujourd'hui 97 % du marché en France, et a vu ses ventes progresser de 5,3 % en volume sur l'année », a souligné Emmanuel Vasseneix.
Des enjeux à venir pour toute la filière
Cependant, la filière laitière fait aujourd'hui face à des enjeux de taille, et notamment la question des emballages. Dans le viseur d'Emmanuel Vasseneix, la loi AGEC (anti-gaspillage et économie circulaire), qui est entrée en vigueur pour partie depuis le 1er janvier 2021*, et qui va fortement contraindre les emballages de lait UHT. Car cette loi fixe la réduction de 20 % de l'usage du plastique unique dès 2025 et zéro plastique à usage unique d'ici à 2040.
En effet, les emballages de lait UHT, qui permettent une plus longue conservation du lait, « nécessitent des emballages de haute technologie pour préserver ses qualités sanitaires, nutritionnelles et organoleptiques dans la durée », a expliqué Emmanuel Vasseneix. « Aujourd'hui, seul le plastique possède les propriétés barrières nécessaires à la protection du lait, qu'il soit en fine couche dans les briques ou en matériau unique dans les bouteilles PET opaque et PEHD », a décrit le vice-président de Syndilait. Et si des pistes de réflexion sont en cours d'élaboration pour remplacer ce plastique particulier, aucune solution de remplacement viable n'a été trouvée.
Des problématiques auxquelles la filière tente de répondre à la fois sur les enjeux de recyclage et pour l'écoconception de ses emballages, sans pour autant esquisser de solution concrète pour le moment.