Le devenir de Via Lacta est entre les mains de l'administrateur judiciaire
Lors d'une réunion avec les 150 producteurs livrant du lait à l'entreprise Via Lacta et les présidents de la FDSEA, des JA43 et de la Chambre d'Agriculture, un colectif de producteurs a été créé. Les 5 représentants de ce collectif, accompagnés de Gilbert Guignand, Jean Julien Deygas, Gilbert Bros et Laurent Duplomd, ont rencontré l'administrateur judiciaire en présence du Préfet et de la DDEA. La date butoir pour que les repreneurs se fassent connaître est fixée au 29 mai prochain.

Suite aux difficultés rencontrées par leur entreprise laitière, les 154 producteurs de VIA LACTA (dont 3 de l’Ardèche), se sont réunis à l’appel de la FDSEA et des JA, le 14 mai. Ils ont créé un collectif de producteurs qui a pour objectif de défendre les intérêts de chaque producteur dans le cadre de la procédure judiciaire.
Cinq producteurs ont donc été désignés pour représenter le collectif : Bernard Sarret, Claude Merle, Christophe Michel, Serge Gibert et Raymond Gagne.
Les responsables syndicaux du département Jean-Julien Deygas président des JA 43, Gilbert Guignand président de la FDSEA et le Président de la Chambre d’Agriculture Gilbert Bros sont revenus sur la situation de cette entreprise faisant ainsi le point sur les actions menées par le syndicalimse majoritaire et la Chambre, depuis la fin de l’année 2008.
Ainsi de nombreux contacts ont été pris avec les grands groupes laitiers français en vue d’une reprise de l’entreprise avant toute procédure judiciaire.
Malheureusement, le contexte laitier et la prudence des repreneurs potentiels de mise aujourd’hui sur un marché en baisse, et les propositions de reprises partielles des volumes produits ne sont pas satisfaisantes. Ce qui a conduit l’entreprise à être placée en redressement judiciaire.
Il a été rappelé que l’URCVL continue de collecter le lait chez tous les producteurs VIA LACTA et que les responsables professionnels se sont engagés pour que le lait livré entre le 10 avril et le 7 mai, actuellement gelé, soit payé aux producteurs. Les producteurs de VIA LACTA ont montré leur détermination et leur cohésion dans une crise difficile et les responsables agricoles ont apporté tout le soutien politique, logistique et juridique de leurs structures.
Rencontre avec l’administrateur judiciaire
Les 5 représentants du collectif des producteurs ont été reçus dès ce lundi 18 mai, en préfecture, par l’Administrateur Judiciaire en présence de Monsieur Le Préfet et de la DDEA ; ils étaient accompagnés par les 3 présidents (FDSEA, JA et Chambre) et Laurent Duplomb. Cette rencontre a permis une première prise de contact entre les représentants des producteurs et l’administrateur judiciaire.
Plusieurs points ont été abordés avec en premier le problème de créance des producteurs pour le lait livré entre le 10 avril et le 7 mai 2009, soit 27 jours de livraison. L’administrateur judiciaire a besoin de connaître producteur par producteur le montant de cette créance. Ainsi, les producteurs vont devoir faire une lettre dans laquelle ils préciseront le montant exact de leur créance. Ils seront individuellement informés de la marche à suivre pour rédiger cette lettre et la faire parvenir le plus rapidement possible. Raymond Gagne du collectif précise que les producteurs sont aussi solidaires des 3 ramasseurs laitiers qui eux aussi ont une créance.
La deuxième question abordée concerne la gestion de l’entreprise et la paye du lait à partir du 7 mai. Les producteurs n’ont pas eu une réponse très précise sur la base de prix et sur la date de paiement, néanmoins l’administrateur les a rassurés sur 2 points : le lait collecté sera payé avec peut-être (mais cela reste au conditionnel) un acompte par quinzaine, et tous les producteurs seront collectés.
Enfin, l’administrateur judiciaire a fixé au 29 mai 2009, la date butoir pour les repreneurs qui devront impérativement se faire connaître avant. Sur la reprise de l’entreprise justement, les responsables professionnels, Jean Julien Deygas et Gilbert Guignand notamment, se disent assez confiants. Ils pensent qu’aujourd’hui, dans la situation actuelle, «il y aura des repreneurs…».
À chaud, à la sortie de cette rencontre, les représentants du collectif comme les responsables syndicaux estiment avoir été écoutés par l’administrateur judiciaire qui leur est apparu très sensibilisé au problème. Jean Julien Deygas souligne : «Il nous a bien dit que sans ses producteurs l’usine ne vaut rien». C’est par ailleurs un «interlocuteur fiable qui a à son actif le problème Toury…» précisent les professionnels.
Le Préfet suit également ce dossier avec intérêt. Il doit rencontrer le 19 mai le directeur de Cabinet du Ministre de l’Agriculture avec qui il devrait aborder le sujet. Il va demander plusieurs mesures dont une aide à la collecte en zone de montagne, et essayer d’envisager une aide à la trésorerie via le plan d’urgence pour faire face au problème de lait gelé.