DOSSIER INSTALLATION
Le conseil d'entreprise, clé de voûte de l'installation
En 2008, les Chambres d’Agriculture d’Auvergne, avec le soutien financier du Feader et du Conseil régional, accompagnent plus de 600 porteurs de projet. Pour leur donner le maximun de réussites, ces quatre structures ont bâti une méthode d’intervention basée sur l’approche globale et ont choisi de travailler avec des Conseillers d’entreprise.
Lire notre dossier complet dans La Haute-Loire Paysanne de la semaine 46.
Les systèmes d’exploitation étant de plus en plus complexes, les exploitants doivent s’adapter en permanence et intégrer les nouvelles exigences.
Les besoins de réflexion sur les projets revêtent une importance pour plusieurs raisons :
- l’instabilité des prix de production agricole. Cette grande volatilité doit générer de nouvelles approches de gestion,
- l’importance des capitaux investis,
- le coût des intrants,
- l’évolution permanente du contexte réglementaire,
- les nouveaux profils des porteurs de projet,
- la mise en place de nouveaux ateliers sur lesquels peu de références sont disponibles.
Le conseiller travaille avec l’exploitant
Le Conseiller d’entreprise prend en compte les objectifs personnels et professionnels de l’exploitant. Il apporte une réflexion stratégique en appui à la prise de décision de l’agriculteur, ou des agriculteurs en société, concernant les grandes orientations de l’exploitation, les choix d’organisation de son système de production, les possibilités d’actions communes avec d’autres agriculteurs, les choix de mise en oeuvre du projet.
Cette démarche demande une participation active de l’exploitant. Elle s’appuie à la fois sur des actions individuelles et collectives qui permettent aux agriculteurs d’échanger sur leurs problématiques.
Elle permet à l’agriculteur de définir ses orientations stratégiques, situant très clairement les enjeux tant humains, qu’économiques ou territoriaux.
L’approche globale
Les Chambres d’agriculture, de part l’étendue de leurs champs de compétences, ont été très tôt sensibilisées à l’approche globale. En effet, la réussite des projets passe par une prise en compte de l’ensemble des composantes du système (humain, technique, économique, financier).
Chaque composante est analysée sous trois angles : quantitatif, qualitatif et réglementaire, pour apprécier le potentiel de l’exploitation.
Une démarche en trois éta-pes:
- Le diagnostic : un préalable nécessaire
Pour bâtir un projet sur des bases solides, il faut bien connaître l’ensemble des composantes de l’exploitation. L’étude porte sur les personnes, les surfaces, le cheptel, les productions, les bâtiments, les équipements, les composantes environnementales, la situation économique.
Le diagnostic s’établit en termes d’atouts contraintes et met en évidence les pistes d’amélioration. Il fait l’objet d’une restitution par le Conseiller d’entreprise qui fait valoir les conclu- sions à l’exploitant.
- Le projet
Il s’agit d’abord d’identifier les objectifs personnels et professionnels de l’exploitant, de le guider dans l’établissement de ses priorités (niveau de rémunération, temps de travail, qualité de vie…).
Le Conseiller élabore avec le porteur de projet les pistes d’évolution possibles, met en lumière les interactions entre les différentes composantes, hiérarchise les solutions étudiées.
La formalisation du projet structure le scénario retenu et identifie les points clés de réussite. Le Conseiller d’Entreprise apporte au porteur de projet un ensemble d’informations et de méthodes d’analyse qui lui permettent de prendre les décisions en toute connaissance de cause.
- Le suivi
L’objectif de suivi vise à apporter à l’agriculteur les conditions de la réussite de son projet.
L’évolution rapide du contexte (prix, réglementation) nécessite un réajustement permanent du projet. L’analyse des écarts prévisions-réalisations sur les différentes composantes du système (production, valorisation, investissements, financement, trésorerie) permet d’opérer les modifications nécessaires et d’assurer la réussite du projet. Souvent, de nouvelles opportunités apparaissent, nécessitant une nouvelle réflexion et une adaptation du projet pour les saisir.
Lors du suivi, le Conseiller fait le point sur l’état d’avancement, réajuste le plus d’actions et coordonne les différentes interventions de spécialistes.
EDITORIAL par Jacques Chazalet, président de la Chambre d’agriculture d’Auvergne
"Co-construire le projet avec le jeune"
Les Chambres d’agriculture Auvergnates sont soucieuses de garantir le renouvellement des générations et ce, dans les meilleures conditions pour les jeunes agriculteurs.
Elles ont donc mis en place, avec le concours financier du Conseil régional et de l’Europe, le dispositif JA conseil. Il permet aux jeunes agriculteurs de bénéficier d’un appui spécifique dans leur parcours à l’installation. Une approche globale des systèmes d’exploitation et une réflexion approfondie sur les projets permettent de sécuriser les installations et de les inscrire dans la durée.
Co construire le projet avec le jeune en prenant en compte les différents aspects tant humains et sociaux qu’économiques, telle est la mission impartie aux conseillers d’entreprise. Conscients de l’importance du conseil dans la réussite des projets, nous avons décidé d’y consacrer des moyens importants. Nous partageons cet objectif avec le Conseil régional et l’Europe qui nous apportent leur concours pour financer les dispositifs d’appui aux projets (JA conseil et Agri conseil).
Les quatre Chambres d’agriculture d’Auvergne, sous le couvert de la Chambre régionale, travaillent ensemble à l’harmonisation et l’évolution permanente du conseil. Nous mettons à votre disposition des conseillers pour sécuriser vos projets et vous accompagner dans leur réalisation. Utilisez-les au mieux !