Le “compte n’y est pas” pour la montagne
Le président et le secrétaire général de l’Anem ont fait étape jeudi à Aurillac pour échanger avec leurs adhérents cantaliens. Des élus en proie aux incertitudes et inquiétudes.
À peine élu président de l’Anem - l’Association des élus de la Montagne - à l’automne dernier, l’Ariégeois Henri Nayrou avait annoncé la couleur : “Je dirais ce que je pense et je n’aime pas les faux-semblants”. Et de fait, la semaine dernière à Aurillac - la 12e étape d’un tour de France qui doit le conduire avec son secrétaire général, le Cantalien Vincent Descœur, dans une trentaine de départements - cet ancien journaliste, député depuis 1997 d’un département dont il est aussi à la tête de l’exécutif, n’a pas mâché ses mots pour évoquer les “maux” des territoires et collectivités de montagne. Réforme et fiscalité des collectivités territoriales, avec notamment la suppression annoncée de la taxe professionnelle, devenir des services publics, loi hôpital... Aucun des sujets phares de l’actualité parlementaire ou de celle du congrès réuni lundi à Versailles n’a échappé aux commentaires incisifs d’Henri Nayrou. “Le compte risque de ne pas y être sur la réforme des collectivités territoriales, sur la TP et la fiscalité. On l’a dit à M. Balladur et à M. Marleix, aux émissaires du Président de la République, à Mme Alliot-Marie”, a développé le président de l’Anem devant une cinquantaine d’élus cantaliens.
Sortir d’une position défensive
Malgré ces critiques, pas question pour l’Association, dont l’atout premier est de représenter tous les échelons du découpage électoral actuel (voir ci-dessous), de n’être que bureau des pleurs ou mur des lamentations. “Ce qui a différencié l’Anem des autres associations d’élus, c’est qu’on a essayé de sortir de positions trop conservatrices, de donner la vision de l’évolution nécessaire des collectivités pour qu’elles puissent répondre au mieux aux besoins des forces vives de leur territoire”, a argumenté le secrétaire général Descœur. Et les élus montagnards ont notamment appelé de leurs vœux l’achèvement d’ici fin 2012 de la carte intercommunale en montagne, le maintien de la clause générale de compétence pour la commune et le Département... “Le compte n’y est pas non plus sur les services publics multiformes, ni sur l’aménagement du territoire. Il n’y est pas et n’y sera pas sur l’hôpital, la TNT...”, a égrené H. Nayrou comme autant d’illustrations des méfaits de la “pensée politique urbaine dominante” face à laquelle l’Anem entend bien ne pas se résigner.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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