Le commerce des grains se sent menacé
La FNA (négoce) et le Synacomex (export de grains) dénoncent les baisses de production estimées par des études d'impact sur la stratégie De la ferme à la table. Soufflet met en garde contre le risque d'une volatilité accrue des marchés. Armbruster se dit déjà « en stand-by » dans ses investissements.
« Nous sommes inquiets », à propos de la stratégie De la ferme à la table, « d'une transition agro-écologique trop rapide, aux conséquences non évaluées, non chiffrées », a insisté Antoine Pissier, président de la FNA (négoce agricole). Réuni le 26 octobre lors d'une conférence, le commerce des grains s'est penché sur le Pacte vert de la Commission européenne, « un choc à venir pour les entreprises », selon le thème choisi par la FNA et le Synacomex (export de grains). Les grandes lignes du projet sont les suivantes à l'horizon 2030 : hausse des surfaces bio à 25 %, baisse de l'utilisation des engrais de 20 %, des phytos de 50 %, a résumé Philippe Mitko, président du Cocéral (commerce européen des grains). Avec, au final, des baisses de production que Bruxelles espère voir compensées par des baisses de consommation. Cela suppose des changements de régime alimentaire, réductions de gaspillage, un apport des nouvelles technologies pour lesquels l'« évolution sera extrêmement lente », a-t-il considéré. « Il y a un problème de timing », selon lui. Ce changement vers une amélioration de la durabilité « va prendre une génération ».