Le colostrum, seule source de défense immunitaire
Vingt-quatre pourcents de la mortalité des agneaux seraient dus à des défauts de tétée du colostrum.
La première tétée a une grande importance pour la survie des agneaux. Ils n’ont aucune défense immunitaire à la naissance. Le transfert des immunoglobulines (IgG) maternelles au nouveau-né se fait exclusivement par l’intermédiaire du colostrum. Ce premier lait, riche en matière grasse, contient deux à cinq fois plus de protéines et ses teneurs en vitamines et minéraux sont deux à dix fois plus élevées que dans le lait. Pour un nouveau-né qui dispose d’un colostrum de qualité moyenne (70 grammes d’IgG par litre), 200 à 400 millilitres en plusieurs tétées sont nécessaires. C’est ce qui lui donne une protection transitoire contre les pathogènes. Le colostrum assure un apport énergétique permettant au nouveau-né de lutter contre l’hypothermie dans les premières heures de vie. À la naissance, de minces réserves de graisse maintiennent la température corporelle d’un agneau de 4 kilos pendant 10 heures au maximum, lorsque la température ambiante est comprise entre 0 et 10 °C, en l’absence de courant d’air. Si l’agneau ne pèse que 2,5 kilos sa durée de vie sans téter est limitée à six heures, dans les mêmes conditions de températures.
Le colostrum de brebis est de bonne qualité dans 80 % des cas
L’aspect crémeux du colostrum est synonyme de richesse en matière grasse, mais n’est pas en lien avec la teneur en IgG. Il est possible d’évaluer sa qualité avec un pèse colostrum ou bien un réfractomètre. Pour les ovins, le seuil de qualité est de 75 grammes par litre. Les mesures réalisées sur les colostrums de brebis montrent une très grande variabilité, certains n’étant pas de qualité suffisante pour couvrir les besoins d’un agneau. Dans une étude réalisée par l’Institut de l’élevage et Fédatest, 18 % des brebis de races allaitantes présentent un colostrum dosant moins de 50 grammes d’IgG par litre, c’est-à-dire considéré de qualité médiocre. Près de la moitié des échantillons révèlent un colostrum de bonne qualité et 30 % d’entre eux sont d’excellente qualité, c’est-à-dire supérieur à 100 grammes d’IgG par litre.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 4 février 2016, numéro 1345.