Colère des agriculteurs devant l’OFB
Action syndicale Les agriculteurs corréziens s’insurgent contre les propos de l’OFB et réclament des excuses publiques.
Action syndicale Les agriculteurs corréziens s’insurgent contre les propos de l’OFB et réclament des excuses publiques.

Le mercredi 15 janvier, une quarantaine de Jeunes Agriculteurs (JA) et d’adhérents de la FDSEA 19 ont organisé une action symbolique devant les locaux de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) à Tulle. Ce rassemblement faisait suite à des déclarations jugées insultantes par la profession.
Lors d'une interview sur France Inter, Benoît Pradal, représentant du syndicat Snape-FO, a osé une comparaison polémique, déclarant : "Aujourd’hui, on a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est de ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités."
Cette analogie a suscité un vif tollé parmi les agriculteurs, particulièrement en Corrèze, où les tensions avec l’OFB étaient déjà palpables. L'organisme, chargé de veiller au respect des réglementations environnementales, est régulièrement accusé de pratiques abusives. En effet, de nombreux contrôles porteraient sur des aménagements réalisés depuis plus de dix ans, ce qui est perçu comme une chasse aux irrégularités disproportionnée.
Des propos inacceptables pour les syndicats agricoles Antoine Brousse, président des Jeunes Agriculteurs de la Corrèze, a fermement condamné les propos de Benoît Pradal, les qualifiant de "totalement inacceptables".
Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA 19, a renchéri en exigeant des excuses publiques immédiates :
De tels propos ne peuvent être tolérés. Nous attendons des excuses publiques."
En l’absence de ces excuses, les deux syndicats ont annoncé qu’ils continueraient de s’opposer aux contrôles sur les exploitations agricoles.
Une action pour marquer le coup
Pour dénoncer cette situation, les JA et la FDSEA ont déversé deux bennes de fumier devant les locaux de l’OFB à Tulle, le soir même, vers 21 heures. Ce geste visait à interpeller sur le mépris ressenti par les agriculteurs dans leurs relations avec l’organisme.
Les syndicats ont ainsi présenté une série de revendications :
- L’arrêt immédiat des contrôles sur les exploitations agricoles tant que des excuses publiques n’auront pas été formulées par l’OFB et le ministère de l’Environnement.
- L’interdiction pour les agents de l’OFB d’accéder aux fermes sans autorisation préalable des exploitants.
- La suppression de l’armement des agents de l’OFB, jugé inutile et provocateur dans le cadre de leurs missions. Emmanuel Lissajoux a ironiquement suggéré que ces agents pourraient plutôt aller dans des quartiers où leur armement serait réellement justifié : "Qu’ils aillent voir les quartiers nord de Marseille, là où il y a du deal de drogue."
- La mise sous tutelle des préfets des missions de l’OFB, au lieu d’une dépendance exclusive au ministère de l’Environnement.
Un appel au dialogue pour apaiser les tensions
Les JA et la FDSEA ont demandé une rencontre avec les responsables de l’OFB afin de clarifier les objectifs des contrôles et de trouver des solutions équilibrées.
Il faut obtenir des explications et comprendre les raisons pour lesquelles ces contrôles abusifs sont faits comme ça pour que ça cesse" a souligné Antoine Brousse.
Par cette mobilisation, les syndicats espèrent obtenir des engagements concrets pour améliorer les relations avec l’OFB et faire valoir le respect dû aux agriculteurs dans l’exercice de leur métier.