Le Cantal terrain de jeux, d’effort et cohésion
La formation cycliste Saint-Michel-Auber 93 était durant une semaine en stage de préparation sur les routes cantaliennes. Des stages de pros que Cantal Destination entend développer.
Cantal Destination ne pouvait rêver meilleure affiche pour illustrer son slogan - “Cantal, terre de retrouvailles” - et pour son ambition de renforcer l’attrait du département comme terrain de jeux, de préparation et cohésion pour le monde sportif. Ce lundi, au col du Perthus baigné par un soleil estival au zénith et où défilent les randonneurs depuis tôt le matin déjà, Bruno Avignon, directeur de l’agence départementale, accueille le team cycliste Saint-Michel-Auber 93, l’une des 20 meilleures formations du circuit mondial en stage de préparation avant l’ouverture retardée du calendrier national et international 2020.
Alors que manager et coureurs (3e division pro) confient leurs impressions sur les routes du Cantal, leurs objectifs sur le routes de l’Occitanie..., émerge du bois un premier groupe de rugbymen du Stade aurillacois qui vient de débuter son stage de cohésion estival le matin-même à Mandailles via une course d’orientation sur les Monts du Cantal avant d’enchaîner par une run & bike pour rallier le Lioran.
De la moyenne montagne idéale pour les rouleurs
Dénominateur commun entre ces sportifs pros qui affichent par ailleurs quelques kilos d’écart sur la balance (pour ne pas dire plusieurs dizaines...) : Cantal Destination qui a donc décidé de se spécialiser - en autres - dans l’organisation de stages, séminaires,... pour des clubs pros, amateurs, pour des entreprises également, comme elle le fait déjà depuis plusieurs années avec l’équipe de France de trail qui reviendra courant septembre prendre ses quartiers d’automne une semaine durant du côté de Mandailles. “Depuis quelques années, on est branché sports, avec une volonté marquée de montrer qu’au travers du sport, on peut découvrir le Cantal, un formidable terrain de jeux”, affiche Bruno Avignon. Trail mais aussi cyclisme avec la Romain-Bardet Expérience, quatre boucles labellisées par le champion dans le cadre d’un partenariat avec l’agence qu’ont justement découvertes les dix coureurs pro de la formation francilienne basée depuis le 14 juillet à l’hôtel Lutéa de Riom-ès-Montagnes.
Et c’est justement au propriétaire de cet établissement, Loïc Grougon, ancien coureur amateur passé dans les rangs de l’USP Issoire, que l’on doit la venue de l’équipe pro. “Nicolas Baldo, un coureur d’Auber-Saint-Michel originaire d’Issoire qui vient d’arrêter sa carrière est un ami à moi, de fil en aiguille on a parlé du stage que Stéphane (Javalet, manager de la formation) cherchait à faire en juillet dans le Massif central”, explique Loïc Grougon qui, durant sept jours, a offert des conditions d’accueil idéales au team de Seine-Saint-Denis. “C’est une grande satisfaction pour l’équipe d’être là, acquiesce Stéphane Javalet. On avait l’habitude de faire des stages en juillet dans les Alpes ou les Pyrénées. Cette solution intermédiaire, de moyenne montagne, est très satisfaisante, cela s’adapte mieux au profil de nos coureurs.” Hormis Adrien Guillaumet, le grimpeur du team, les neuf autres coureurs sont en effet des rouleurs voire sprinters.
Âgé de 24 ans, Bryan Alaphilippe a rejoint la formation francilienne il y a un an après trois ans dans l’Armée de terre. Contrairement à son aîné, lui est un sprinter mais apprécie ces séquences d’entraînement sur les routes vallonnées du Cantal : “C’est dur mais ça me fait du bien, c’est un bon bloc d’entraînement et d’endurance”, affiche celui qui fréquente davantage les routes du Cher, de la Creuse et du Puy-de-Dôme. À ses côtés, Tony Harvel témoigne de l’intérêt des séances “derrière le scooter” de ces deniers jours avec comme décor le Puy Mary : “Pour nous, c’est l’idéal car ce n’est pas de la haute montagne. L’objectif derrière la moto, c’est de simuler le braquet de course, de mettre de la haute intensité, à 45-50 km/h”, indique ce puncheur pour qui les longues séquences d’une centaine de kilomètres comme celle de ce lundi “sont plus cool, car on est sur de l’endurance, à 30 km/h”.
“Un bitume extraordinaire...”
Comme leur manager et directeur sportif, Stéphane Gaudry, tous disent avoir particulièrement apprécié la qualité des revêtements cantaliens : “Il y a un bitume extraordinaire partout où on a roulé, avec un peu de circulation mais pas trop, et surtout un accueil très favorable des automobilistes qu’on croise, qui nous font tous un petit signe”, relatent Stéphane Javalet et Bryan Alaphilippe.
Si ces professionnels, qui ont rongé leur frein pendant deux mois sur leur home trainer, ont aussi reconnu les pentes du Puy Mary, pas de Tour de France cette année. “On l’a fait cinq fois, on a aussi fait un Tour d’Espagne avec comme partenaire BigMat à l’époque. Pour revenir sur le Tour, il faudrait une volonté commune avec un partenaire”, confie le manager. Une volonté et des moyens.
Vrai lot de consolation : le calendrier estival national n’aura cette année rien à envier aux plus grandes épreuves de la discipline : routes de l’Occitanie, Tour de l’Ain, du Limousin : les coureurs de Saint-Michel-Auber 93 y côtoieront dans quelques jours les stars du Tour : Bardet, Froome, Pinault... Et Bryan son frère Julian. Le team sera aussi en Bretagne les 22 et 23 août pour le championnat de France avant le Tour de Poitou-Charente. Objectif : “Sur les routes de l’Occitanie, il y a peut-être deux étapes qui peuvent se finir au sprint... glisse le manager. Et si Adrien Guillaumet atteint la 15e place au général, on pourra déjà considérer que c’est une victoire.”
Une Christian Sarron expérience ?
Comme elle l’a fait avec le cyclisme via un partenariat avec le cycliste auvergnat aux attaches cantaliennes, Romain Bardet, Cantal Destination espère pouvoir décliner des circuits moto dans le Cantal et le Puy-de-Dôme en s’appuyant sur la notoriété de Christian Sarron. Une rencontre avait d’ailleurs lieu hier avec le pilote clermontois, champion du monde 250 cm3 en 1984, vainqueur du Bol d’Or en 1994 et affichant sept victoires en grand prix. “Les gens qui font de la moto ont plutôt des moyens, un public de 40-45 ans et plus qui laisse des euros dans l’hôtellerie-restauration là où il s’arrêtent”, précise Bruno Avignon qui prépare en outre l’accueil d’un road-trip de motards belges.
S’agissant de la RBX, la Romain-Bardet Expérience, mesurer la fréquentation de ses quatre boucles et sa capacité à attirer de nouveaux cyclistes dans le Cantal s’avère ardu. Pour en avoir une idée, Cantal Destination propose tout l’été et jusqu’au 31 septembre un jeu concours invitant les cyclistes qui seront venus au terme de deux de ses quatre itinéraires à poster des photos sur des lieux emblématiques de ces circuits. À gagner : une sortie vélo en octobre avec Romain Bardet sur les routes de la Châtaigneraie.