Le 7 juin 2009, élections des députés européens
Les citoyens européens ont rendez-vous avec les urnes, le 7 juin prochain, pour élire leurs représentants au Parlement européen. L’occasion pour nous d’interroger les principaux candidats têtes de listes de la circonscription Centre Massif central sur des questions relatives à l’agriculture. Jean Pierre Audy sous les couleurs de l'UMP, Marie-France Beaufils pour le Front de Gauche, Jean-Marie Beaupuy chef de file du MODEM, Jean Paul Besset candidat d'Europe Écologie et Henri Weber représentant du Parti Socialiste, ont accepté de répondre à nos questions.






Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture au niveau européen en général, et au niveau du Massif central en particulier ?
Jean-Pierre Audy : L’agriculture et l’agro-alimentaire représentent, en Europe, 34 millions d’emplois, 1.000 milliards de chiffre d’affaires, 38% du budget communautaire. Depuis 50 ans, la filière agricole française a bénéficié de ce formidable acquis de la construction européenne. C’est pour la France chaque année 10 milliards de crédits perçus par quelques 400 000 entreprises agricoles.
Nous allons, pour la prospérité et l’équilibre de notre grande Région, parce que c’est l’intérêt de tous, travailler à la défense de nos intérêts agricoles et de la ruralité, à la défense de nos appellations, composantes identitaires et économiques phares de notre territoire. Notre grande région Centre-Auvergne-Limousin est d’un point de vue agricole, une exception puisqu’elle regroupe sur un même territoire, grandes exploitations céréalières et petites unités d’élevage, cultures céréalières intensives en région Centre, élevage et culture traditionnelle en Limousin, agriculture de moyenne montagne en Auvergne.
Nos engagements : un soutien différencié permettant le maintien d’activités de production dans les territoires fragiles, en particulier dans les zones herbagères et de montagne, tout en soutenant les grandes cultures, un soutien appuyé à l’agriculture respectueuse de l’environnement, nous battre au sein du Parlement Européen et dans toutes les instances communautaires pour que nous continuions demain comme hier, à bénéficier d’une politique agricole solidaire et efficace, faire de la filière forêt-bois un domaine d’excellence pour nos régions.
Marie-France Beaufils : De petites et moyennes structures agricoles doivent trouver leur place dans une réponse plus attentive au territoire sur lequel elles sont implantées. La production agricole doit aussi bénéficier de circuits de distribution respectueux des producteurs et des consommateurs. C’est une exigence pour l’environnement mais aussi pour que les paysans puissent vivre de leur travail.
Jean-Marie Beaupuy : L'agriculture est une politique fondamentale et le restera : la vocation nourricière de l'agriculture (qui doit primer sur les autres) alliée à ses nouvelles vocations (biocarburant, chimie verte) ainsi que sa contribution à l'aménagement du territoire en font une politique incontournable. Mais dans beaucoup de métiers agricoles règne un sentiment d’abandon. Les agriculteurs s’interrogent sur leur propre avenir, autant que sur le devenir de leur profession. Les agriculteurs ont le sentiment que c’est la fin de quelque chose. Les deux tiers des exploitations agricoles dégagent un revenu dérisoire. L’agriculture évoluera nécessairement notamment au regard des attentes fortes des citoyens (pesticides, eau, bien-être animal). Le tout est de doter les agriculteurs des outils pour poursuivre cette évolution. Il est également nécessaire d’armer les agriculteurs pour témoigner de cette évolution, en combattant les stéréotypes qui pèsent sur eux, en rendant compte du travail effectué et de ses conditions. En effet, pendant des décennies, c’était les agriculteurs qui, aux yeux de leur entourage, de leurs concitoyens, étaient censés le mieux connaître et le mieux défendre la nature. Aujourd’hui les agriculteurs savent qu’ils sont souvent mis en accusation, passant du statut de défenseurs de la nature, au statut d’accusés.
Il s’agit aussi de donner des possibilités de diversification aux agriculteurs qui le souhaitent à travers les fonds du développement rural pour appuyer des actions autres que strictement agricoles telles que le tourisme rural, etc.
Jean-Paul Besset : Les propositions de la Commission de septembre 2008 sont en fait un mini toilettage de la PAC. Il est vraiment regrettable, qu’encore une fois, les orientations choisies l’ont été en vertu de la seule concurrence, en déni de la crise énergétique et des matières premières. La PAC continue de favoriser une agriculture productiviste et énergivore. Les subventions allouées le sont au détriment d’une agriculture locale, durable et écologique. Il faut inverser ces curseurs et privilégier les circuits courts et l’agriculture bio. C’est particulièrement vrai dans le Massif central, avec son environnement géographique et son aménagement du territoire. Un des objectifs prioritaires de la région Auvergne est d’ailleurs de devenir une des premières régions de France en matière d’agriculture Bio. Cela implique un vaste plan de préservation de la biodiversité et une refonte des circuits de distribution, ainsi que des aides à l’installation et au développement de petites productions locales de qualité et respectueuses de l’environnement.
Henri Weber : Aujourd'hui l’agriculture européenne doit faire face à trois défis. Le défi alimentaire : il faudra nourrir 9 milliards d’habitants en 2050 ; le défi environnemental : nous devrons nous adapter aux modifications du climat, préserver les ressources naturelles rares que sont l’eau, les sols et l’énergie ; le défi énergétique, elle peut contribuer au développement des énergies renouvelables. A condition que les financements européens et nationaux soient plus justement distribués, et ce dans une perspective d'avenir, que l'on valorise les nouveaux systèmes de production, souvent très dynamiques, que l'on stimule l’inventivité, la recherche en agronomie, le Massif Central a de réels atouts et peut offrir encore davantage une agriculture de "territoire" et de qualité, riche en emplois. Penser à l'avenir c'est nécessaire, mais il faut veiller aussi, et c'est urgent, à restaurer les écosystèmes, à maintenir les exploitations -et notamment les élevages-et à préserver l'agriculture de montagne.
La PAC constitue la politique européenne la plus aboutie. Son budget est souvent attaqué. Le budget européen consacré à la PAC vous semble-t-il légitime ? Si oui, quels seront vos arguments pour le défendre et le préserver ?
JP.Audy : Face à la crise, le secteur agricole et agro alimentaire tient le coup grâce à 50 ans de PAC. L’Europe, c’est la sécurité alimentaire. Notre priorité est la protection des exploitations françaises et de leurs revenus. Nous voulons encourager une meilleure organisation des filières pour permettre à la PAC d’être plus protectrice des exploitations et des territoires fragiles.
De même, nous sommes convaincus de la nécessité de responsabiliser les agriculteurs en favorisant les activités respectueuses de l’environnement ; une activité agricole soucieuse du développement durable est indispensable.
Pour réaliser ces objectifs, il est bien entendu impératif de maintenir le budget de la PAC, et ce, même après la prochaine réforme en 2013.
MF.Beaufils : En consacrant 40% du budget européen à la PAC, il serait possible de lui donner toute son efficacité en réorientant cette politique et en redonnant à l’agriculture sa vocation première celle de nourrir l’humanité. Pour cela, il faut promouvoir les agricultures paysannes, familiales créatrices d’emploi et préserver les ressources naturelles et les équilibres écologiques. Nous sommes favorables à une PAC solidaire qui sera un véritable levier pour réguler les marchés et arrêter la disparition et la précarisation des paysans.
JM.Beaupuy : Son budget est légitime au regard de son caractère véritablement communautaire mais aussi des nouveaux rôles qu'on lui attribue. Les effets du changement climatique, la place des hydrocarbures et des agro-carburants, la demande de préservation de l’environnement et des paysages ne feront que renforcer cette légitimité. La pression des consommateurs pour des produits sains, respectueux de l'environnement et abordables impliquent aussi de mobiliser un budget conséquent pour y répondre. En effet, ce n’est plus « l’étable » qui commande le marché mais « la table ». Ce budget doit aussi permettre aux agriculteurs de faire face aux menaces découlant du changement climatique : sécheresse et inondations, apparition de nouveaux ravageurs ou développement de la résistance des ravageurs existants.
Une entrée en vigueur rapide du traité de Lisbonne est souhaitable car il octroie la compétence de co-législateur au Parlement européen qui est traditionnellement plus sensible et plus à l'écoute des revendications des agriculteurs.
JP.Besset : Alimentation et santé vont de pair. Le budget de la PAC représente encore aujourd’hui à peu près la moitié du budget de la communauté. Si il est utilisé seulement pour financer les gros industriels et leurs monocultures intensives énergivores et polluantes, alors c’est beaucoup trop. S’il sert à développer une agriculture bio, de proximité, permettant l’accès au plus grand nombre à une alimentation saine et durable, aussi bien pour les particuliers que les cantines scolaires, les hôpitaux, les maisons de retraite, cette utilisation du budget deviendra vite un investissement rentable, en terme d’amélioration de la santé publique, d’économies d’énergie et permettra la création de nombreux emplois, pérennes et durables.
L’écoconditionnalité des aides doit vraiment être un des moteurs du deuxième pilier. Il faut encourager les circuits courts, non seulement pour la distribution des produits agricoles, mais aussi encourager une politique agricole locale logique et équilibrée. Par exemple dans de grandes régions l’élevage intensif a pour conséquence un déséquilibre entre azote et carbone (lisier de porc), engendrant des surdoses de nitrates dans les nappes phréatiques. La PAC doit financer une cohérence agricole, impliquant un équilibre entre élevage et production céréalière, pour nourrir les animaux et utiliser la cellulose (paille) pour la production de fumier, qui enrichit de façon équilibrée les sols, en limitant les intrans et engrais chimiques.
H.Weber : Le budget européen consacre, cette année, 40,9 milliards d'euros à la PAC, ce qui représente le minimum nécessaire pour mener une politique de soutien et de régulation. Il faudra se battre pour maintenir ce niveau après 2013. Telle est notre ambition. Consacrer 0,4% du PIB de l'ensemble des Etats membres à la PAC est loin d'être démesuré ! L'Europe doit assurer sa sécurité alimentaire et contribuer à nourrir la planète vu l'accroissement gigantesque de la population. Le libéralisme n'a jamais fonctionné dans l'agriculture. Même les Etats-Unis ont une politique de soutien en direction de leurs "farmers". En revanche, nous voulons une politique agricole plus juste et des aides mieux réparties.
Que pensez-vous des mesures mises en œuvre dans le cadre du bilan de santé de la PAC ? Selon vous, ce bilan de santé est-il en mesure de bien préparer les discussions autour de la PAC de l’après 2013 ?
JP.Audy : En novembre 2008, sous la présidence française, a été adoptée la dernière réforme de la politique agricole commune (PAC). Le prochain rendez-vous fondamental sera le débat budgétaire de l’Union Européenne qui débutera en 2010 alors que la prochaine réforme d’envergure est prévue en 2013. Cette diversité, cette richesse exceptionnelle de notre secteur agricole exige de nous une attention toute particulière et un engagement fort. Comme l’a d’ailleurs rappelé le Président de la République, la PAC que nous voulons doit s’appuyer sur une préférence communautaire renouvelée et renforcée. Le bilan de santé mené par Michel Barnier pendant la Présidence française de l’Union est au service des agriculteurs et du secteur agro-alimentaire. Comme l’a rappelé Nicolas Sarkozy, il faut dès 2009 formuler des propositions pour le débat sur la PAC après 2013. La PAC est une politique importante, c’est 34 millions d’emplois en Europe. Il faut résister face aux pressions ultralibérales. La politique doit être plus forte que le marché. La France doit être présente dans ce débat. Avec la codécision, le rôle de la Commission agriculture du Parlement sera fondamental.
MF.Beaufils : Après une baisse de 50% de leurs revenus depuis 2 ans les éleveurs ont réussi enfin à se faire entendre. Mais les éleveurs de montagne ou en zone défavorisée pourraient prétendre à une augmentation progressive de cette aide, le niveau de soutien à l’herbe étant très en deçà de l’aide nécessaire. Reste une inconnue, celle des 514 millions d’euros qui restent à répartir entre les filières. Les primes versées à l’industrie agro-alimentaire soulèvent la question sur qui doit être destinataire de la PAC ? Ceci d’autant que les producteurs, consommateurs et salariés n’en ont pas profité.
JM.Beaupuy : Le bilan de santé de la PAC, tel qu'adopté par le Parlement européen et non par la vision des Ministres de l‘agriculture, contient de bons outils mais certaines propositions manquent ou ne sont pas suffisamment présentes : il s'agit entre autres de ce caractère de structuration et de préservation des paysages et des territoires.
Par ailleurs, l’intégration des organisations communes de marché (OCM) en une OCM unique, initiée dans le but de simplifier, n’a profité qu’aux services administratifs au détriment des spécificités des diverses OCM (vin ou fruits et légumes,…).
JP.Besset : Comme évoqué précédemment, c’est toujours la concurrence et l’agriculture intensive qui prennent le dessus. Cette vision est dangereuse en terme de santé publique et de biodiversité. Financièrement, ce système de subvention ne permettra pas une répartition des aides cohérente et équitable en 2013, l’Europe comptant depuis son dernier élargissement 27 membres, dont des pays d’Europe centrale où l’agriculture est très importante.
H.Weber : Au Parlement européen, nous avons porté un jugement mitigé sur ce bilan. L'orientation proposée par l'Union et par Michel Barnier est un premier pas, mais elle est incomplète. Nous nous battons depuis des années pour une répartition plus équitable et une distribution plus transparente et juste des aides à l'agriculture, notamment aux élevages allaitants et ovins. C'est une lutte que nous entendons poursuivre.
Nous nous félicitons du maintien des d'outils de régulation des marchés et de la confirmation du refus d'un découplage total pour l'élevage -et nombre de petites productions végétales- : ceci a mis un frein aux intentions de libéralisation de la Commission. Nous avons refusé, en revanche, contrairement à la droite, l'abandon de la politique des quotas laitiers, qui conduit, comme on le voit aujourd'hui, à un abaissement des prix du lait, à une fragilisation de la production dans les régions les plus vulnérables comme le Massif Central, malgré les dispositifs d'accompagnement.
La présence de l’agriculture dans l’Organisation mondiale du commerce est-elle, à vos yeux, normale ? Si non, dans quelles instances, imagineriez-vous qu’on puisse discuter des questions agricoles et alimentaires ?
JP.Audy : A l’ origine exclue des négociations commerciales internationales, l’agriculture est entrée dans les engagements de l’OMC en 1995 au terme de l’Uruguay Round. L’agriculture constitue un sujet primordial et donc très sensible qui trouve toute sa place au niveau des organisations internationales, que ce soit la Banque mondiale, la FAO, l’ONUDI, l’OIE ou l’OMC. A cet égard, l’Union européenne doit s’employer à faire valoir hors de nos frontières la conception européenne de l’agriculture et du développement rural tout en participant à l’objectif de solidarité avec les pays en développement. Ainsi, la majorité présidentielle veut renforcer la légitimité de la politique agricole commune en s’appuyant sur une préférence communautaire renouvelée et refuse donc d’accepter avec l’Organisation mondiale du commerce un accord déséquilibré qui pourrait mettre en péril les exploitations françaises.
MF.Beaufils : Pour les partisans de l’Europe libérale, l'agriculture est une marchandise comme une autre. Il faudrait donc "laisser faire le marché". Les réformes successives de la PAC, ont ouvert la voie à cette dérégulation, au découragement des producteurs.
Il faut ouvrir un grand débat ! A l'heure du bilan de santé de la PAC et où une crise alimentaire sans précédent depuis 1974 ébranle l'humanité, il faut une relance générale de la production agricole, répondant à l'appel dramatique de l'ONU.
JM.Beaupuy : Oui, dans la mesure où nous sommes pays importateurs ou exportateurs de denrées alimentaires il est nécessaire de poser des règles au niveau mondial. Mais que ce soit dans cette instance ou une autre, l'essentiel pour l'Europe est de pouvoir afficher une position unitaire.
JP.Besset : L’agriculture doit sortir de l’OMC. La production agricole se doit d’être commercialisée avec un objectif simple et clair : accès à une alimentation saine pour tous. Les règles de L’OMC sont tronquées et permettent de façon détournées un dumping à l’exportation qui nuit aux productions des pays du sud et qui encourage les (sur)productions intensives.
H.Weber : Cette question fait grand débat : si on supprimait, comme le suggèrent certains, l'OMC ou si on retirait l'agriculture, où pourrions-nous traiter des échanges commerciaux et notamment agricoles ? Les mêmes problèmes se retrouveraient avec la même acuité dans toute autre enceinte. Cependant, il faut que les lignes bougent. On ne peut plus parler à l'OMC uniquement de commerce et d'échanges agricoles sans aborder leurs conséquences ; s'affronter sans relâche sur les tarifs douaniers, et perdre une énorme énergie à se dégager de l'emprise et du chantage permanent des Etats-Unis.
Se soucier du seul aspect commercial ne répondra pas aux défis de la sécurité alimentaire et de l'Environnement. On doit intégrer les questions sociales, environne- mentales et culturelles. Des règles nouvelles doivent permettre que s'établissent de nouvelles relations. Elles peuvent changer, même à l'intérieur de l'OMC. Ce combat pour une meilleure régulation, nous allons continuer à le mener.
Globalement, les cito- yens ont souvent du mal à percevoir clairement le travail du député européen. De quelle manière, comptez-vous « réconcilier », les habitants de la grande région Centre Massif central, avec l’Europe ? De quelle manière allez-vous porter la voix de notre circonscription à Strasbourg et à Bruxelles ?
JP.Audy : Nous souhaitons rendre les enjeux du scrutin du 7 juin prochain plus visibles, plus lisibles, plus concrets. Nous souhaitons intéresser les citoyens aux possibilités offertes par l’Europe et leur dire que voter pour les listes UMP Majorité présidentielle le 7 juin prochain, c’est envoyer au Parlement européen des députés concernés qui veulent travailler, dans la voie tracée par Nicolas Sarkozy, à changer l’Europe pour qu’elle protège davantage.
Nous devons améliorer nos instruments communautaires pour vivre nos valeurs de paix, de dignité humaine, de liberté, de responsabilité, de respect de l’Etat de droit, de respect des droits humains, de pluralisme, de non-discrimination, de tolérance, de justice, de solidarité et d’égalité des genres. Nous devons préserver, défendre et améliorer l’économie sociale de marché, promouvoir la cinquième liberté fondamentale qu’est l’accès à la connaissance et imposer, à l'échelle de la planète, le développement durable qui concilie l'économique, le social et l'environnement.
C’est pourquoi, là encore, nous nous engageons très concrètement pour un lien interactif entre les habitants de l’euro circonscription et les instances communautaires (travail de proximité, réunions territoriales…).
MF.Beaufils : Les décisions au niveau européen ne sont pas prises par quelques technocrates, mais aussi par les députés que vous allez élire le 7 juin prochain. 80% de nos lois sont la transposition de directives européennes votées par le Parlement Européen. L’Europe doit être le fer de lance d’une nouvelle donne agricole et alimentaire mondiale. Elue de proximité aujourd’hui je le resterai demain si je suis élue députée européenne.
JM.Beaupuy : Pour réconcilier les habitants avec l'Europe, il importe que l'ensemble des dossiers bénéficiant de fonds européens soient mieux connus des citoyens, pour cela il est indispensable que les responsables français, aussi bien des institutions publiques que privées qui bénéficient de fonds européens, le fassent connaître réellement. En ce qui me concerne, je continuerai à tenir informé les concitoyens de la grande région avec mon site (mis à jour en permanence), avec une newsletter bimensuelle, avec une eurolettre trimestrielle et des rencontres permanentes avec les différentes organisations publiques et associatives.
JP.Besset : La solution à nos maux ne peut être nationale ; c’est l’Europe qui permettra une reconversion écologique de notre système de production et de consommation. Le rôle du député européen est pour moi de la première importance. En cas d’élection, je compte d’ailleurs m’installer à Bruxelles, où se déroule la part la plus importante du travail (commissions thématiques, rencontre avec la Commission et les syndicats, représentants régionaux, nationaux et privés).
H.Weber : Toutes les régions sont confrontées à des difficultés plus ou moins similaires : le manque d'emplois, de services publics, d'infrastructures de transport, la désindustrialisation, la désertification. En cela, la voix de notre euro-circonscription ressemble à celle de bien d'autres. Les citoyens demandent un nouveau modèle de développement, une meilleure répartition des richesses, une plus grande justice sociale, des services publics accessibles et de qualité. Cette nouvelle législature est cruciale, car c'est au niveau européen que résident bien des solutions. La lutte contre la crise financière et économique, la réforme en profondeur du système, la redynamisation de nos territoires, la préservation du modèle social, la défense de l'Environnement : au Parlement européen, nous menons quotidiennement tous ces combats, et nous continuerons. Réconcilier les citoyens avec l'Union, c'est apporter des réponses concrètes à leur demande de vie meilleure, aujourd'hui et pour le futur.