Mazeyrat d'Allier
L'avertissement de la FDSEA et des JA
Alors que la justice a ordonné la suspension provisoire de l'antenne relais, 17 jours après elle était encore en fonctionnement. Les associés du Gaec de Coupet appellent l'Etat à prendre ses responsabilités.
Alors que la justice a ordonné la suspension provisoire de l'antenne relais, 17 jours après elle était encore en fonctionnement. Les associés du Gaec de Coupet appellent l'Etat à prendre ses responsabilités.
A Mazeyrat d'Allier, l'antenne relais 3G et 4G qui, a récemment fait l'objet d'un jugement de la part du tribunal de Clermont-Fd, est toujours en fonctionnement au plus grand désespoir des associés du Gaec de Coupet, Frédéric, Yannick Salgues et Géraldine Jam-
mes ; ces derniers estimant subir de lourdes conséquences relatives à son fonctionnement. Le 23 mai, le tribunal a donné trois mois à l'Etat et aux opérateurs de téléphonie pour interrompre cette antenne durant 2 mois, laissant ainsi le temps à l'expert judiciaire d'intervenir. Or, le 9 juin, non seulement l'antenne n'était toujours pas coupée mais les éleveurs concernés n'avaient toujours aucune nouvelle de la part du Préfet, chargé de faire appliquer cette décision de justice.
Et en attendant, le troupeau laitier et les associés de cette exploitation restent en situation de souffrance... C'est pour dénoncer cette situation bloquée que la FDSEA et les JA de Haute-Loire, qui soutiennent les associés de ce Gaec dans leur combat, ont invité la presse le 9 juin dernier à Mazeyrat.
A l'Etat de prendre ses responsabilités !
"Je sais que l'antenne ne sera pas coupée du jour au lendemain, mais nous cela fait 11 mois que l'on attend ! A présent, j'espère que l'Etat va prendre ses responsabilités et arrêter son fonctionnement" a indiqué Frédéric Salgues.
Sur l'exploitation, rien ne va plus. "Notre production laitière a été divisée par deux, passant de 4200 L tous les deux jours en juin 2021 (avant la mise en service de l'antenne) à 2500L en août 2021 et 3000 L en ce moment. Nos taux (TB et TP) ont chuté et nos animaux ne vont pas bien" explique Yannick Salgues. Des vaches laitières amorphes qui s'alimentent mal, qui ne ruminent pas à 100% (à cause de mâchoires qui se bloquent) et boivent mal et qui s'installent dans le coin opposé à l'antenne... Les éleveurs déplorent même 42 décès dont une quinzaine de vaches, 3 ou 4 génisses et des veaux. "Les pertes économiques sont lourdes et inchiffrables, heureusement que jusqu'à présent nos fournisseurs ont été compréhensifs. Mais cela ne pourra pas durer..." déclarent les frères Salgues.
De leur côté, les syndicats FDSEA et JA demandent à ce que le jugement pris par le tribunal administratif de Clermont soit appliqué. "Personne n'est contre les antennes, mais le souci ce sont les conséquences générées par cette antenne-là sur la ferme. Nous sommes ici pour défendre ces éleveurs et nous irons jusqu'au bout pour les défendre ! " a déclaré Nicolas Merle, vice-président de la FDSEA. Et d'ajouter : "Pour l'instant, nous avons fait confiance à la justice. Si rien ne bouge, on sera amené à prendre d'autres décisions ! C'est un avertissement...". "Etant donné que certaines éoliennes sont déplacées pourquoi ne pourrait-on pas déplacer cette antenne ?" interroge la directrice de la FDSEA, Anne Rogues.
Alors que la santé du troupeau laitier du Gaec de Coupet est visiblement dégradée et que les experts ont jusqu'à présent écarté une origine sanitaire et électrique (dans le bâtiment), la santé des hommes semble également impactée... Les éleveurs se plaignent de maux de têtes et Nathan, le jeune apprenti de la famille, souffre de brûlures sur la peau de ses mains qui disparaissent une fois qu'il quitte l'exploitation pour une période prolongée. "Lorsqu'un troupeau va si mal, on peut s'interroger sur la santé des humains de ce secteur !" signale Anne Rogues.
La balle est à présent dans le camp de l'Etat.