« L’avenir se prépare aujourd’hui »
Plusieurs « journées transmissions » ont eu lieu à travers le département afin de préparer les agriculteurs à la transmission de leur exploitation.
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Le jeudi 24 novembre, la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme a organisé une journée transmission au Lycée agricole de Rochefort-Montagne, afin de rappeler aux agriculteurs que « l’avenir se prépare aujourd’hui ».
Anticiper la cessation d’activité
Philippe Boyer, conseiller en transmission à la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, a débuté la formation par une frise chronologique indiquant la marche à suivre pour un agriculteur proche de la retraite. L’idéal est d’anticiper la transmission 5 ans à l’avance. « Le plus important est de bien savoir ce que l’on veut faire», souligne Jean-Dominique Javion, retraité depuis début 2016.
Trois ans avant la cessation d’activité, il est conseillé de rechercher activement un candidat. Le cédant peut alors s’inscrire sur le Répertoire Départemental d’Installation (RDI) qui est un site d’annonces permettant de le mettre en contact avec des repreneurs potentiels. Il faudra ensuite remplir une Déclaration d’Intention de Cessation d’Activité (DICA) et la remettre à la Chambre d’agriculture 36 mois avant la transmission.
Déterminer la valeur de l’exploitation
Une étape cruciale de la transmission est l’évaluation des biens de l’exploitation qui peut être comptable, économique ou patrimoniale. L’exploitation est constituée de biens matériels tels que les terrains, les bâtiments ou le cheptel, mais aussi de biens immatériels comme les parts sociales, qui sont parfois difficiles à évaluer. Les bâtiments posent souvent problème puisque lorsque le repreneur est un jeune agriculteur, l’exploitation doit être aux normes dans les 2 ans suivant son installation. Il faut donc bien estimer le coût des travaux avant la transmission.
Une relation d’honnêteté entre cédant et repreneur
La formation a été illustrée par le témoignage de Jean-Dominique Javion qui a cédé son exploitation à Christophe Brun en janvier dernier. Jean-Dominique n’avait pas de repreneur au niveau familial. « Je voulais maintenir un exploitant sur ma ferme, mais aussi une famille dans le village ». Il s’est alors inscrit au RDI, mais c’est finalement via le service de remplacement qu’il a trouvé son repreneur. Cette transmission est marquée par une relation de confiance et d’honnêteté entre cédant et repreneur, «Jean-Dominique m’a intégré petit à petit, je n’ai pas eu de surprises sur le terrain », explique Christophe. « Ce qui m’a plu, c’est qu’il n’y avait qu’à tourner la clé pour faire marcher la boutique, mais aussi la taille familiale de l’exploitation. J’avais goûté au travail en GAEC mais je ne trouvais pas ma place. Malgré tout, la passion ne m’a jamais quitté ».
Un an après, Jean-Dominique résume le secret d’une transmission réussie : « il faut faire au repreneur ce que vous auriez aimé que l’on vous fasse, tout simplement ».
Les étapes clés
J-7 ans à -10 ans : Je réfléchis
aux options et à une éventuelle stratégie dans la conduite de l’exploitation
et à l’idée de céder,
transmettre, arrêter.
J-5 ans : Je m’informe
pour bâtir divers scénarios, mesurer les conséquences et préparer un nouveau projet
de vie.
J-3 ans : Je me prépare
avec le retour de la Déclaration d'Intention de Cessation d'Activité (DICA) à la Ch. d’agriculture. Je prends contact avec le conseiller transmission pour démarrer la réflexion du projet de transmission si pas de repreneur.
J-2 ans : Je décide
en formalisant mon projet de cessation et transmission. Je m’inscrit au RDI. J’informe les propriétaires de mon intention de transmettre.
J-1 à 6 mois : Je concrétise
le choix du candidat. Stage parrainage. Dépôt du dossier de retraite et de demande d’aide à la transmission. J’organise le dernier exercice comptable.
J0 : Je transmets en formalisant les actes
J+1 mois : Je régularise (CFE, clôture fiscale)