L’appel de l’Umih au gouvernement : “Laissez-nous travailler !”
L’Umih 15 a appelé à la mobilisation de ses troupes vendredi matin devant la préfecture, pour que les professionnels de l’hôtellerie-restauration ne meurent pas en silence.
L’Umih est en deuil. La crise sanitaire a déjà fait une victime dans le département : l’auberge de Morzières, à Arpajon-sur-Cère, qui a mis la clé sous la porte. À La Roquebrou, des restaurateurs ne renouvelleront pas leur bail au 31 décembre 2020. “Face à la baisse d’activité, ils préfèrent arrêter”, déplore Thierry Perbet, président départemental de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie. Le dirigeant de Poivre et Sel (traiteur) craint une hécatombe : “Pour d’autres entreprises, la Covid, ça a été un élément déclencheur. L’été nous a permis de refaire de la trésorerie mais on n’a pas rattrapé le retard pris au printemps. Et si on referme...”
Pour l’heure, le Cantal n’en est pas là. Mais la crainte est grande chez les professionnels locaux (cafés, hôtels, restaurants et discothèques), qui se sont mobilisés vendredi matin devant la préfecture cantalienne, “par solidarité avec les entreprises en train de mourir avec leurs salariés ; et celles obligées de fermer dans le Sud (et désormais Paris, NDLR). Ici, pour l’instant, ça va. Mais demain ?” Le mot d’ordre que les mobilisés tenaient à faire passer au représentant de l’État est simple : “Laissez-nous travailler !”
Des aides directes
Pour montrer sa bonne volonté et prouver que “fermer les bars et les restaurants ne casse en rien les chaînes de contamination”, l’Umih accepte notamment de mettre en place un émargement des clients, “pour tracer la personne et les cas contacts si besoin. Laissez-nous ouvert, et on mettra ça en place”, assure Thierry Perbet, pour qui les mesures d’accompagnement du secteur annoncées par l’État ne vont pas assez loin. “Les PGE(1), il faudra les rembourser ; ce n’est pas une aide directe. Et la grosse problématique, c’est les loyers. Nos charges courent et si on doit à nouveau fermer, c’est catastrophique. On lutte tous les jours pour sauver nos entreprises. ”
Le syndicat, soutenu par l’ensemble des organisations professionnelles du secteur, réclame donc l’annulation des charges sociales jusque fin 2020, des aides directes pour payer une partie des loyers et la mobilisation des assurances, “qui ne jouent pas le jeu. Une action collective contre une en particulier n’est pas exclue par l’Umih 15... “Nous sommes les forces vives du Cantal et on fait partie de l’aménagement du territoire. Ce qui m’inquiète, c’est qu’on ferme à nouveau du jour au lendemain...”, redoute Thierry Perbet, qui compte ainsi sur le soutien des collectivités, à l’image du pays de Saint-Flour, qui a déjà voté une baisse de 30 % de la CFE(2) sur son territoire.
(1) Prêts garantis par l’État.
(2) Cotisation foncière des entreprises.