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L’agroécologie : des leviers pour réduire les intrants et gagner en autonomie

Concept en vogue s’il en est, l’agroécologie sera au cœur de la prochaine journée grande culture, jeudi 8 décembre prochain à Lusigny. Derrière ce mot valise, se cache une pléthore de techniques et d’idées pour réduire l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et des intrants de façon générale.

Avant de parler d’agroécologie, Antoine Cabart parle d’économie. Chez lui, l’agroécologie est une démarche, une sensibilité mais c’est aussi un ensemble de leviers efficaces pour préserver la viabilité économique de son exploitation.

Sur leur exploitation céréalière de 290 hectares, le Gaec Cabart travaille depuis plusieurs années à la réduction des produits phytopharmaceutiques. L’exploitation se compose de 260 hectares de cultures dont la moitié en blé, 60 hectares de colza, 24 hectares de tournesol, 20 hectares d’avoine, 13 hectares de lin et 13 hectares de trèfle complétés de 30 hectares de prairie pour loger les vingt limousines ainsi que trois poulaillers label.

« On a choisi de se tourner vers le tournesol qui ne sera pas forcément une culture plus performante économiquement que le colza mais qui nous permet d’économiser sur les intrants »

Jusqu’ici la rotation était plutôt classique : colza blé orge. Mais cette année, la structure a fait le choix de supprimer les orges d’hiver et d’allonger les blés et les colzas et enfin d’introduire du tournesol : « On est partis du constat que l’orge n’était pas bon économiquement. Dès lors, que faire ? On a choisi de se tourner vers le tournesol qui ne sera pas forcément plus performante économiquement mais qui nous permet d’économiser sur les intrants ».

Plusieurs passages mais moins de doses

Sur les blés, le Gaec va passer à la dose réduite en passant un herbicide au printemps puis trois fongicides aux mois de mars, avril et mai. Une technique qu’Antoine et son père ont souvent besoin de justifier : « Nos collègues, voisins nous demandent pourquoi on sort si souvent le pulvérisateur. On explique qu’on essaie de traiter à des moments clés dans les meilleures conditions, plusieurs fois mais en quantité réduite ».

Rester prudent

Dans sa réflexion, Antoine espère aller plus loin et a déjà des idées comme « semer le colza au semoir monograine à grand écartement ». Des idées, le jeune homme, installé depuis 2005 en a, mais il ne veut surtout pas entraver l’équilibre financier de la ferme : « Quand mes investissements seront tout ou presque remboursés, je me permettrai d’être plus audacieux au risque d’échouer sur certains essais. Pour le moment, il faut tenter mais rester prudent ».

La Chambre d’agriculture de l’Allier vous donne rendez-vous, le jeudi 8 décembre 2016, dès 9 h 30 à la Salle polyvalente à Lusigny, pour participer à la première partie de sa journée technique grandes cultures.

-    Le matin en salle : intervention de Sarah Singla, élue de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron, présidente de Nuffield France et fondatrice de Clé de sol, qui portera sur l’agriculture de conservation, les couverts végétaux, le maintien de la biodiversité et la conservation des sols ; une large place sera laissée ensuite au débat avec la salle. En fin de matinée, Hubert Degrange, membre du Réseau Dephy Ecophyto, fermes de référence, présentera le programme et le déroulement des travaux de l’après-midi sur son exploitation.

-    L’après-midi : après le déjeuner pris sur place (sur réservation uniquement, plateau repas à 15 €), rendez-vous dès 13 h 30 précise sur l’exploitation d’Hubert Degrange, « Les Goths » à Lusigny. Hubert Degrange présentera son parcours, de son installation à aujourd’hui. Les temps forts, en lien avec l’agro-écologie, feront l’objet de focus :

  • adhésion à la FDCETA, interventions de Pascal Lainé (président FDCETA), Luc Fournier (Chambre d’agriculture),
  • plantation de haies, intervention de la mission haie,
  • intégration au réseau Dephy, intervention de Christelle Damoret-Johannel avec une partie consacrée à la santé (Chambre d’agriculture),
  • mise en place de l’irrigation sur l’exploitation, intervention de Julien Martens (Chambre d’agriculture),
  • mise en place de couverts jachère faune sauvage, intervention de la Fédération des chasseurs,
  • souscription de MAEC système grandes cultures zones intermédiaires, intervention de Catherine Brenon (Chambre d’agriculture),
  • énergies renouvelables, intervention de Jérôme Jolibois (Chambre d’agriculture),
  • présentation du diagnostic agro-écologique réalisé dans le cadre du groupe TCS et visite de profils culturaux sur deux parcelles en couvert végétaux.

>Pour tout renseignement et inscription, contactez la Chambre d’agriculture de l’Allier au 04 70 48 42 42.

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