Economie
L'agriculture est pleine de ressources
Le 29 janvier dernier, Cerfrance Haute-Loire organisait un webinaire sur les références économiques sur la période 2010-2019 et sur les perspectives 2021.
Le 29 janvier dernier, Cerfrance Haute-Loire organisait un webinaire sur les références économiques sur la période 2010-2019 et sur les perspectives 2021.
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Malgré la crise sanitaire et ses règles de distanciation, Cerfrance a maintenu son rendez-vous annuel avec ses adhérents agriculteurs, autour des références économiques agricoles de la campagne écoulée et plus largement sur la période 2010-2019 et les perspectives et projections 2021 avec la crise sanitaire actuelle. Mais cette conférence s'est déroulée le 29 janvier sous forme de webinaire, ce qui faisait dire à l'intervenante Angèle
Herbet, Conseillère de gestion agricole Cerfrance Haute-Loire : "2020, c'est l'année où l'on a appris à parler à des ordinateurs".
En 10 ans, la ferme Haute-Loire s'est agrandie
Parce que les évolutions de la ferme Haute-Loire entre 2020 et 2019 ne sont pas significatives, c'est sur la décennie que se sont focalisées les référentes Cerfrance. Ainsi, sans surprise, on notera que "l'exploitation de Haute-Loire s'est agrandie entre 2010 et 2019, que l'EBE s'est amélioré de l'ordre de 5 000 euros par UTH, mais dans le même temps on enregistre une tendance à la baisse de l'efficacité. La marge de sécurité a baissé de 3 300 €". Pour affiner l'analyse, Angèle Herbet souligne que "pour maintenir des prélèvements privés au dessus du SMIC, les exploitants grignotent sur la sécurité de leur exploitation".
En 2020, les résultats économiques restent stables pour les exploitations altiligériennes avec une production laitière qui devrait rester dynamique, une production bovine allaitante pénalisée par la chute des cours des broutards fin d'été 2020, et une production ovine impactée par une hausse des charges.
Adaptation
Annabelle Barthelemy-Dubost, chargée d'études Cerfrance Alliance Massif-Central, a elle fait un point sur l'impact de la pandémie de Covid-19 sur les exploitations altiligériennes en 2020. Et de montrer que cet impact est "modéré sur 2020", mais les craintes portent sur 2021 avec le risque d'une récession économique au niveau national et plus largement international, et de nombreuses incertitudes quant au comportement des marchés.
Néanmoins, l'analyste a mis en avant l'adaptation dont ont fait preuve les filières pour répondre aux attentes des consommateurs. "La crise du Covid interroge les modes de consommation et de production" souligne-t-elle. "On est passé d'une logique de flux poussé du producteur vers le consommateur à un flux tiré du consommateur vers le producteur". En réalité, "cette crise a juste boosté les attentes sociétales". Respect de l'environnement, bien-être et santé, proximité… autant de notions qui ont eu un écho à travers cette situation particulière. Et l'on a découvert, semble-t-il, que l'agriculture était pleine de ressources notamment à travers la commercialisation des produits en circuits courts. Ainsi, 60 % des producteurs ont constaté le maintien de leur chiffre d'affaires (hors viticulture) grâce à des initiatives : orientation vers du drive, livraisons à domicile, vente en ligne, modification des horaires de vente… Et comme en a témoigné un associé du Gaec des Clochettes adhérent Cerfrance "Il faut s'adapter au marché, avec de la patience et de la rigueur, du dialogue, des relations humaines…".
Le territoire, vivier d'opportunités
Cette conférence a mis en avant "le territoire, un vivier d'opportunités". Et les intervenantes de souligner à l'encontre des agriculteurs, qu'il est important d'initier des projets afin de pérenniser les exploitations et les filières. "Oser toutes les idées, tendre à l'autonomie alimentaire et énergétique, saisir les opportunités de financement…" autant de leviers à actionner selon elles. De même, Cerfrance incite à "cultiver les synergies collectives", entre producteurs, entre filières, entre productions, voire entre métiers. Et pour rebondir face aux changements, il appartient à chacun de se positionner pour rester ou se mettre en conformité, pour valoriser ou optimiser l'existant, et pour rechercher de la valeur.
Et comme l'a souligné le président Thierry Bouchet en conclusion de ce webinaire, "l'important est de savoir transformer ces mutations en opportunités".